Mots-clés : Algérie, colonialisme, Mai 68, Renault Billancourt
2014 • Clara et Henri BENOITS. Avec Jean-Claude VESSILLIER
Cote : BENO
Clara et Henri Benoits : elle, fille d’immigrés hongrois, et lui, gamin des fortifs, se sont rencontrés au début des années 1950 dans l’usine Renault de Billancourt. Plongés dans cette Babel ouvrière, ils témoignent de l’irruption des guerres coloniales d’Indochine et d’Algérie, et de l’activité de ceux qui y ont organisé le FLN, leurs camarades dans l’usine. L’Algérie a été au cœur de leur engagement militant Investis dans le soutien aux Algériens, ils racontent les conséquences du vote des pouvoirs spéciaux en 1956 au gouvernement socialiste de Guy Mollet pour la poursuite de la guerre coloniale, entraînant le départ de la quasi-totalité des militants algériens du PCF vers le FLN. Ils décrivent la solidarité concrète manifestée dans les ateliers entre Français et Algériens lors d’incursions policières dans l’usine. Clara et Henri, chacune et chacun a eu son histoire, ses engagements, ses adhésions politiques ou syndicales, et ce récit est celui de deux parcours distincts. Ce récit n’est pas le discours fusionné d’un couple qui ne saurait dire que « nous », mais celui de deux parcours mêlant singularités assumées et engagements partagés. Clara, rare déléguée aux côtés de ses collègues et camarades hommes, luttait dès les années 1950 contre les discriminations frappant les femmes dans les ateliers et services de Renault. Surnommée « camarade mitraillette » pour sa pugnacité à défendre ses collègues, son engagement féministe se prolonge dans sa participation au groupe femmes Renault. Henri, trotskiste, s’est toujours revendiqué de la 4e Internationale. Ils ont été des militants critiques, mais jamais isolés. Dans cette chronique de plus de cinquante années de luttes se succèdent les premières manifestations syndicales de 1945 où travailleurs algériens et vietnamiens défilent ensemble, le vécu quotidien de militants syndicaux au plus près de leurs collègues de travail, l’indépendance conquise par l’Algérie en 1962, l’occupation de Billancourt pendant la grève générale de 1968, les luttes des ouvriers immigrés, et l’agonie du site aujourd’hui partagé entre friches industrielles et immeubles de standing.
Clara et Henri BENOITS. Avec Jean-Claude VESSILLIER
2014
21 X 15 cm, 222 p.
Syllepse
Mots-clés : Algérie, colonialisme, Etudiants, Syndicat, UNEF
2012 • ORKIBI Eithan. Préface de Gilles Manceron
Cote : ORKI
Le 1er novembre 1954, éclate l’insurrection algérienne qui allait mener le pays à l’indépendance. Dès 1956 l’Union. nationale des étudiants de France (UNEF) bascule dans l’opposition à la politique gouvernementale en Afrique du Nord et dans la lutte contre la guerre coloniale. L’équipe dirigeante du syndicat entend renouer avec l’esprit et la lettre de la « charte de Grenoble » qui avait refondé le syndicalisme étudiant à la Libération. Voulant se porter à «l’avant-garde de la jeunesse française», soucieuse de maintenir les relations entre étudiants des deux côtés de la Méditerranée et de « défendre la liberté contre toute oppression », l’organisation étudiante va s’engager de plus en plus sur ce terrain et gagner, voire entraîner, une grande partie du mouvement syndical dans ce sens. Comment cette évolution d’une action strictement corporative vers une implication concrète dans la vie de la cité se manifeste-t-elle dans la presse, les résolutions, le vocabulaire de l’organisation étudiante? Quelles valeurs et quelles visions de la société et du mouvement étudiant se donnent à voir dans cette production textuelle? Fondé sur l’analyse des archives et notamment de la presse de l’UNEF et de ses associations générales, ce livre s’approche au plus près de la réalité d’un mouvement étudiant qui dynamise l’opposition à la guerre coloniale, coordonne l’action collective et qui devient une force à part entière du mouvement social.
Eithan Orkibi est maître de conférences au département de sociologie et d’anthropologie au Centre universitaire d’Ariel (Israël). Il est membre du groupe de recherche ADARR (Analyse du discours, argumentation et rhétorique) de Tel-Aviv et du Germe.
ORKIBI Eithan. Préface de Gilles Manceron
2012
21 x 15 cm, 302 p.
Syllepse
Mots-clés : Algérie, colonialisme, colonialisme, Pieds noirs, Pieds noirs
2012 • NORA Pierre
Cote : NORA
Cet essai a paru en mars 1961, au moment le plus dramatique et incertain de la guerre d’Algérie : au lendemain du référendum sur l’autodétermination, qui ouvrait la voie à une négociation sur l’indépendance, et à la veille de l’insurrection du « quarteron de généraux » décidé à tout pour conserver l’Algérie française. Retour d’Algérie, où j’avais été professeur à Oran, j ‘ avais écrit à la hâte ce petit livre, qui analysait en historien et en citoyen engagé la responsabilité des pieds-noirs dans cet engrenage tragique. Ma sévérité de jugement à l’égard d’Albert Camus et de Germaine Tillion, icônes du progressisme libéral, fit en particulier scandale. Une réaction inattendue me vint de Jacques Derrida, dont j’avais été le condisciple en khâgne et qui était resté un ami. Dans une lettre d’une cinquantaine de pages, celui-ci prenait appui sur mon livre pour se mettre à jour, pour l’unique fois de sa vie, avec son Algérie natale. Le cinquantenaire de l’indépendance était l’occasion d’en proposer une nouvelle édition. Augmentée d’une préface, de cet important inédit et d’un dossier critique, celle-ci contribuera, je l’espère, à éclairer ce moment douloureux qui reste parmi les plus importants de l’histoire contemporaine de la France.
P. N. Édition revue et augmentée, avec une préface de l’auteur, un document inédit de Jacques Derrida et un dossier critique
NORA Pierre
2012
20 x 12 cm, 345 p.
Christian Bourgeois
Mots-clés : Afrique, Amérique Centrale, Angola, Caraïbes, colonialisme, Libération nationale, Tiers-monde
1983 • Jean ZIEGLER
Cote : ZIEG
Sur la terre, aucune liberté ne s’obtient sans souffrance et sang versé. Là réside une des lois les plus constantes de l’histoire humaine. Mais aucune liberté ne se gagne sans amour agissant, sans une solidarité profonde entre les peuples. Ce livre tente de retracer l’histoire et de montrer les pratiques et les théories des mouvements armés de libération nationale du Tiers Monde. Les nationalistes révolutionnaires d’Afrique, d’Asie ou d’Amérique latine – leurs combats, leurs victoires, leurs sacrifices – modifient profondément le paysage politique et social de notre planète. Ils bouleversent les rapports entre classes de nombreux pays et changent, sur plusieurs continents, l’équilibre entre les deux superpuissances. Pourtant, ces mouvements armés de libération demeurent très mal connus en Occident. Idéalisés, ou bien relégués au rang de « terroristes » quand il mènent les combats, ils sont souvent perçus comme les simples instruments d’une superpuissance quand, leur victoire acquise, ils tentent de bâtir un Etat. Il faut faire un sort à ces naïvetés et à ces calomnies. En cette fin du XXe siècle, alors que l’oppression policière, le cynisme des grandes puissances ou les tyrannies de la faim ravagent l’existence de millions d’hommes et de femmes, les nationalistes révolutionnaires du Tiers Monde tentent de mettre en oeuvre des principes d’autonomie politique, d’autosuffisance économique, de liberté et de justice, qui répondent aux désirs les plus irrépressibles des hommes.
Jean ZIEGLER
1983
24 X 15,5 cm, 339 p.
Editions du Seuil