Le travail précaire, le désir d’indépendance par rapport à la société salariale est l’objet de l’étude de Patrick Congolani. Ses réflexions se fondent sur une enquête réalisée auprès d’une centaine de plus ou moins jeunes travailleurs des « nouvelles professions »(principalement dans le secteur culturel : graphiste, pigiste, infographiste, informaticien etc..). La précarité peut désigner aussi bien des discontinuités subies (des conditions d’emploi dégradées) que négociées au travers de la recherche d’un travail non totalement subordonné. C’est ce second aspect qu’il développe ici, en réinterrogeant les relations de travail au-delà d’un discours traditionnel sur l’aliénation. Il montre les ambivalences de la recherche d’autonomie, de valorisation, du refus de subordination, qui n’exclut dans les faits ni la souffrance au travail, ni l’exploitation, la concurrence, et qui repose souvent sur de nouvelles formes de solidarité familiale. Ce processus de « précarisation » est en expansion. Il nous faut donc repenser la question des relations de travail, dépasser une vision centrée sur l’emploi, et penser davantage en terme de travail, d’activité, et reposer, dans le même temps, la question du revenu du travail. Ce qui implique sans doute de nouvelles formes de mobilisation associant travailleurs, usagers, habitants …
Patrick Cingolani est professeur à l’Université Paris Diderot. Il a collaboré à la revue Les Révoltes Logiques et participé à la revue Tumultes. Il s’intéresse notamment au travail précaire et à la pauvreté, aux mouvements sociaux (chômeurs et précaires). Il a publié récemment : « Révolutions précaires. Essai sur l’avenir de l’émancipation » (2014, La Découverte), et « La précarité » (2015, PUF, Que sais-je).
Patrick Cingolani est professeur de sociologie à l’Université Paris Diderot. Il travaille, notamment, sur la précarité. qui peut désigner aussi bien des discontinuités subies (des conditions d’emploi dégradées) que négociées (la recherche d’un travail non totalement subordonné). C’est ce second aspect qu’il développe ici, en réinterrogeant les relations de travail au-delà d’un discours traditionnel sur l’aliénation. Ses réflexions se fondent sur une enquête réalisée auprès d’une centaine de plus ou moins jeunes travailleurs des « nouvelles professions ». Il montre les ambivalences de la recherche d’autonomie, de valorisation, du refus de subordination, qui n’exclut dans les faits ni la souffrance au travail, ni l’exploitation, la concurrence, et qui repose souvent sur de nouvelles formes de solidarité familiale. Ce processus de « précarisation » est en expansion. Il nous faut donc repenser la question des relations de travail, dépasser une vision centrée sur l’emploi, et penser davantage en terme de travail, d’activité, et reposer, dans le même temps, la question du revenu du travail. Ce qui implique sans doute de nouvelles formes de mobilisation associant travailleurs, usagers, habitants …
« Il n’y a pas de bons réfugiés ou de mauvais migrants, il n’y a que des migrants politiques » dit Emmanuel Terray lors d’un entretien réalisé par Nadjib Touaibia pour l’Humanité Dimanche. Anthropologue de renom, Emmanuel Terray a été en première ligne dans la défense des sans papiers expulsés de l’église Saint-Bernard à Paris, en 1996. Aujourd’hui face aux questions de l’accueil des migrants en Europe, il dénonce la logique de l’Occident « maître du monde », responsable des flux migratoires dramatiques, et montre que la réponse de l’Europe reste très en dessous des enjeux et indigne des défis auxquels elle est confrontée. Pour lui, le problème ne date pas d’hier, cela fait des années que des réfugiés se noient en Méditerranée ou en mer Égée. L’Europe a beaucoup tardé à prendre la mesure exacte de la situation. Quant à la distinction faite par les maires ou la presse entre les bons et les mauvais migrants, ceux qui fuient la guerre ou qui viennent pour des raisons économiques, Emmanuel Terray a pris l’habitude de répondre qu’il n’y a que des migrants politiques. Les migrations sont dues, d’une part, aux guerres décidées par les grandes puissances et d’autre part au maintien par l’Occident de régimes autoritaires et corrompus et, enfin plus particulièrement pour l’Afrique, aux accords de libre échange que l’UE impose et qui ruinent l’agriculture et condamnent les paysans à l’exil. Nous sommes face à des conséquences somme toute logiques, à des effets de politiques bien déterminés.
Le terme démocratie est devenu complètement banalisé servant à couvrir à peu près toutes les politiques intérieures et extérieures et l’exténuation des capacités traditionnellement associées avec la figure du citoyen. La crise du libéralisme ramène directement aux rapports de la citoyenneté et de la démocratie.
Démocratiser la démocratie suppose une conception critique de la citoyenneté qui peut s’articuler autour de plusieurs propositions : la transformation nécessaire est un processus sans cesse recommencé qui doit transgresser les limites et les formes institutionnelles reconnues, s’appuyer sur l’invention et pas seulement la résistance. C’est un travail des citoyens sur eux-mêmes, une lutte sur plusieurs fronts, où l’insurrection est la modalité active de la citoyenneté : une radicalité alternative et incertaine.
Etienne BALIBAR, philosophe, est professeur émérite de l’Université Paris Ouest Nanterre, et Distinguished Professeur of Humanities à l’Université de Californie à Irvine. Ancien adhérent du Parti communiste, il est membre de la Ligue des droits de l’homme. Ses nombreux ouvrages et articles sont principalement consacrés à la philosophie politique ; il est le philosophe des contradictions internes.
Il a notamment publié : Lire le capital (en collaboration avec Louis Althusser, Pierre Macherey, Jacques Rancière, Roger Establet), 1965, PUF ; Les frontières de la démocratie, 1992, La Découverte ; Europe, constitution, frontière, 2005, Ed. du Passant ; Violence et civilité, 2010, Paris, Galilée ; La proposition de l’égaliberté, 2010, Paris, PUF.
Comment penser l’égalité des sexes en échappant aux pièges de l’identité des sujets ou des normes de la domination ? Sans aucun doute il ne faut pas que penser, mais aussi se poser la question du comment penser ? Car le vrai problème est celui de l’historicité, face à la volonté répétée de mettre les sexes hors du temps politique. Que le monde soit sexué oblige à reconnaître la contradiction démocratique qui s’attache toujours à l’égalité des sexes. Reste à éclairer cette contradiction avec de nouveaux outils conceptuels, ceux qui nomment ces difficultés comme autant de tentatives pour fabriquer «leur» histoire.
Geneviève FRAISSE est philosophe et historienne de la pensée féministe. Directrice de recherches émérite au CNRS, elle a dispensé à Sciences Po un cours de philosophie Pensée des sexes et démocratie dans le cadre de PRESAGE (Programme de recherche et d’enseignement des savoirs sur le genre). Elle a été déléguée interministérielle aux droits des femmes de 1997 à 1998 et députée au parlement européen de 1999 à 2004, élue sur la liste Bouge l’Europe ! menée par Robert Hue.
Elle a publié, notamment, Muse de la raison, démocratie et exclusion des femmes (1989, Folio-Gallimard 1995), Les femmes et leur histoire (1998, Folio-Gallimard, 2010), Les deux gouvernements : la famille et la cité (Folio, Gallimard, 2000), Du Consentement (Seuil, 2007), A côté du genre, sexe et philosophie de l’égalité , Le bord de l’eau, 2010), Les excès du genre : concept, image, nudité (Editions Lignes, 2014)
L’analyse des résultats des élections législatives dans 15 pays d’Europe occidentale depuis 1970 montre un déclin des partis gouvernementaux, qu’il s’agisse de la social-démocratie ou de la droite modérée, déclin compensé par la progression des écologistes et de la droite radicale. On observe également une volatilité électorale croissante, et une participation en diminution. Pourquoi ? Deux facteurs se conjuguent pour expliquer ce phénomène : les électeurs ont de plus en plus d’attentes, une vision de plus en plus consumériste de la politique, au moment où, avec le ralentissement de la croissance économique, les gouvernements ont de moins en moins la capacité de développer une politique basée sur le partage des fruits de la croissance.
L’affaiblissement des grandes forces politiques n’est pas sans conséquence sur le fonctionnement des systèmes politiques occidentaux, qu’ils soient poussés à la polarisation ou aux coalitions. Ce qui n’est pas sans problème d’autant que la baisse du taux de croissance semble devoir perdurer…
Pierre MARTIN, politologue, chargé de mission à la FNSP, est Ingénieur de recherches CNRS au laboratoire PACTE ; il enseigne à l’Institut d’études politiques de Grenoble où il anime un groupe de recherches « Élections et Partis ». Spécialiste des élections et des systèmes partisans, il a publié « Le déclin des partis de gouvernement en Europe »In Revue Commentaire, automne 2013, et avec Florent Gourou, « Gauche, droite et vote populaire » In Commentaire, printemps 2014.
Si, initialement, le Marché Commun se présentait comme uniquement la mise en commun de marchés essentiellement nationaux, un tournant fondamental s’est opéré dans les années 80-90 avec le développement d’un marché européen unifié. Le droit de la concurrence, inscrit au coeur de différents traités, a abouti à un droit normatif, véritable droit constitutionnel avant la lettre, qui réduit les autres textes européens à des déclarations d’intention sans portée opérationnelle pratique : l’administration des choses remplace celle des hommes, les pouvoirs sont de plus en plus confus, la charte des droits fondamentaux n’est qu’un trompe-l’oeil. D’où une Europe anti-démocratique et néo-libérale, la mise en place, de fait, d’un fédéralisme autoritaire. Pour que l’Union Européenne devienne un espace où la notion de souveraineté populaire ait un sens, de nombreux obstacles politiques restent à franchir.
Pierre KHALFA est syndicaliste, membre du Conseil économique, social et environnemental au titre de Solidaires, co-président de la Fondation Copernic et membre du Conseil scientifique d’ATTAC, co-auteur du livre Que faire de l’Europe ?, Editions Les liens qui libèrent, avril 2014.
Les Débats de l’ITS – revue trimestrielle – entendent contribuer à la réflexion pour penser des alternatives au système dominant : comment analyser les mouvements économiques et sociaux qui transforment en profondeur la société, quels sont les acteurs des changements possibles et nécessaires, quelles sont les voies nouvelles de pratiques politiques associant différentes formes d’organisations et de mouvements, sur quels objectifs et dans quelles perspectives ?
Le premier numéro des Débats de l’ITS propose quelques pistes pour une réflexion qui traversera en fait l’ensemble des thèmes qui seront abordés dans les numéros à venir : la précarité, les inégalités, les liens sociaux, les transformations du travail, les objectifs et les modes de production, la laïcité…
Les contributions de Pierre Martin (Le déclin électoral des partis de gouvernement et le rapport des citoyens à la politique) et de Pierre Khalfa (L’Union Européenne ou l’impensé démocratique) ne sont pas uniquement des constats. Elles resituent le problème dans un champ plus large que celui d’un cadre apparemment institutionnel ; la vision «européenne» offre à cet égard un champ de réflexion dont l’importance apparaît aujourd’hui avec force. Geneviève Fraisse (Voir et savoir la contradiction des égalités) pose la question de la démocratie et de l’égalité des sexes. Pour Etienne Balibar, il faut (démocratiser la démocratie). L’insurrection qu’il propose, c’est le mouvement, la recherche, pour l’émancipation collective, à l’opposé des garanties constitutionnelles du libéralisme.
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Le groupe de travail « Algérie » de l’Institut Tribune Socialiste, qui regroupe des anciens membres ou sympathisants du Parti Socialiste Unifié intéressés par cette thématique, a fait un double constat :
– l’opposition à la guerre d’Algérie est un des éléments fondateurs du PSU qui s’est beaucoup investi dans ce combat et dans les années qui ont suivi l’indépendance;
– de nombreuses questions posées par l’indépendance de l’Algérie restent d’actualité: racisme, décolonisation, importance de l’Islam, nationalisme arabe, statut de la femme, etc.
Il a donc souhaité recueillir les témoignages écrits et filmés de militants dont le parcours a croisé à la fois la guerre d’Algérie ( participation à la guerre, refus de la guerre, luttes pour la paix et l’indépendance, aide au FLN et aux insoumis, coopération…) et le PSU (avant, pendant ou après la guerre) . En les interrogeant aussi sur leurs appréciations actuelles de la politique en France et en Algérie…et sur l’état de leurs engagements d’aujourd’hui.
Les habitants des quartiers populaires cumulent les difficultés sociales et sont tout particulièrement confrontés à un déficit de représentation politique. Face à l’incapacité des partis de gouvernement à répondre aux réalités sociales vécues par les classes populaires et moyennes, aux déchirements de la gauche radicale, à l’omniprésence du FN dans le débat public, la défiance et l’hostilité se sont durablement installées. Peut-on dans ce contexte ne pas désespérer du politique ?
Michel Kokoreff est professeur de sociologie à l’université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis et directeur adjoint du Centre de recherches Sociologiques et Politiques de Paris (CRESPPA, UMR CNRS 7217). Il a notamment publié La Force des quartiers, Paris, Payot, 2003, Sociologie desémeutes, Paris, Payot, 2008, Une France en mutation, Payot, 2012 (avec Jacques Rodriguez) et Refaire la cité.L’avenir des banlieues, La République des idées/Le Seuil, 2013 (avec Didier Lapeyronnie).
Evelyne Yonnet, militante socialiste (au PSU puis au Parti socialiste) a toujours milité à Aubervilliers. Elle a été conseillère générale du canton d’Aubervilliers-Est de 2004 à 2011, 1ère adjointe à la mairie d’Aubervilliers de 2008 à 2014, chargée de la santé, de l’habitat insalubre et des ressources humaines. Elle est actuellement conseillère municipale d’opposition, et sénatrice de la Seine-Saint-Denis, membre de la Commission des affaires sociales.
La paupérisation et la discrimination sont un fait dans les quartiers populaires appelés pudiquement « ZUS », Zones urbaines sensibles ou quartiers prioritaires. La pauvreté s’est accentuée dans ces territoires, elle est également très prononcée dans les camps de migrants ou zones de non droit dans les périphéries où les discriminations, la xénophobie et le racisme y sont plus marqués qu’ailleurs. Il est nécessaire d’aller au-delà du caractère réducteur des images des banlieues pour faire une analyse de la complexité des situations locales. Le diagnostic de la situation est pessimiste car on constate qu’en trente ans de politique publique en faveur de ces territoires, celles-ci n’ont pas réussi à entraver les processus de paupérisation, de ghettoïsation ; action sociale et rénovation urbaine ont du mal à s’accorder. Comment agir, ouvrir des possibles ? Des pistes existent, qui supposent de mettre l’accent plus sur les objectifs que sur les débouchés : l’important devrait être d’abord de « faire avec » en reconnaissant en premier lieu ces populations, en leur donnant les moyens d’expression et de formation.
2015 – Michel KOKOREFF Paupérisation, discrimination des quartiers populaires : où en est-on aujourd’hui ?
Peu éloignée du centre de Paris, Aubervilliers est une ville populaire (76.800 habitants), avec un passé industriel important, qui semble aujourd’hui cumuler les difficultés : populations pauvres, chômage élevé, habitat dégradé, échecs scolaires, problèmes de santé . Aubervilliers est un voyage permanent avec 97 nationalités différentes sur son territoire. Evelyne Yonnet y milite depuis longtemps. Conseillère municipale (aujourd’hui d’opposition), sénatrice, elle a fait partie de l’équipe municipale animée par Jacques Salvator, qui, de 2008 à 2014, a voulu « tirer Aubervilliers vers le haut », avec une population dont la diversité a été considérée comme un levier : éradication de l’habitat indigne, développement d’accès aux soins adaptés à la population, actions d’insertion dans tous le domaines, en prenant appui sur les associations, les conseils de quartier.
En ce début de XXIe siècle marqué par la crise économique et par la défiance politique, comment comprendre le hiatus persistant entre l’égalité de droit proclamée par le pays des droits de l’Homme et les inégalités sociales et économiques qui le caractérisent ? L’enjeu de ce débat est d’analyser ce qui résiste à l’application du principe d’égalité à celles et ceux qui ont été exclu.e.s historiquement et théoriquement de la fraternité républicaine, à savoir les femmes et les « non-blancs ». Il pose pour cela la question du sens du principe d’égalité, de ses justifications publiques, et des moyens à mettre en œuvre pour l’atteindre. L’analyse croisée de rapports, de discours, de données quantitatives et d’enquêtes qualitatives montre qu’en transformant les facteurs d’exclusion, puis de discrimination, en facteur d’inclusion, la promotion de la parité et de la diversité porte une égalité sous conditions de performance de la différence pour les « non-frères ». Afin que l’égalité retrouve un sens et une épaisseur politique, n’est-il pas temps de comprendre qu’elle est devenue un marqueur de respectabilité et de légitimité, instrumentalisé pour « enchanter » le tournant néolibéral ?
Réjane Sénac est chargée de recherche CNRS au Centre de recherches politiques de Sciences Po – CEVIPOF. Elle a notamment publié L’invention de la diversité (PUF, 2012), L’ordre sexué – La perception des inégalités femmes-hommes (PUF, 2007) et le « Que sais-je ? » sur La parité (PUF, 2008). Elle vient de publier, aux Presses de Sciences Po : « L’égalité sous conditions: genre, parité, diversité ».
Militante associative et féministe de longue date, Monique Dental a fondé au milieu des années 1970 le Collectif Féministe « Ruptures ». Dès 1986, cette association a initié des pratiques paritaires dans le Mouvement Arc-en-Ciel. A partir de 1993, elle a coordonné les actions du premier collectif féministe « Femmes pour la Parité », puis celles du « Réseau Femmes et Hommes pour la parité. Au cours de son expérience professionnelle dans l’institution des Droits des Femmes, elle a été chargée de la mise en place du premier Observatoire de la parité en 1996 et 1997. Pour le Réseau Féministe « Ruptures », l’exercice d’une vraie parité femmes-hommes dans toutes les prises de décision politique, sociale, économique et culturelle symbolise « l’utopie d’une nouvelle citoyenneté ».
« L’utopie d’une nouvelle citoyenneté », pour le Réseau Féministe « Ruptures », symbolise l’exercice d’une vraie parité femmes-hommes dans toutes les prises de décision politique, sociale, économique et culturelle. Monique Dental retrace ici les moments forts des luttes pour l’égalité des droits qui ont abouti à la Loi sur la parité en 2014 sans pour autant donner satisfaction aux organisations féministes. Les luttes pour l’égalité sont passées de la revendication des quotas, à la revendication des parités, et à l’élargissement de la parité à toutes les questions sociales, au-delà de la parité politique. Elles ont été liées à de multiples débats philosophiques et juridiques. En posant la question de la parité comme concept ou moyen elles ont opposé la conception universaliste à la conception essentialiste de l’égalité des droits et cette question n’est toujours pas tranchée aujourd’hui. En effet la question de l’égalité des droits reste aujourd’hui un postulat de départ mais ne donne aucun moyen concret pour répondre à l’aspiration d’une prise en compte réelle des situations des femmes et de leurs volonté de participer pleinement à la vie politique ou associative ou à agir dans la société. C’est dans ce sens que les associations féministes considèrent la Loi « dite de » parité, votée en 2014 insuffisante pour créer une dynamique de renouvellement politique et un changement réel de société.
Monique Dental a fondé le Collectif Féministe « Ruptures ». Elle a coordonné les actions du premier collectif féministe « Femmes pour la Parité », puis celles du « Réseau Femmes et Hommes pour la parité.
L’égalité sous condition est le constat que si l’égalité hommes-femmes comme la diversité des citoyens, dans notre société républicaine sont aujourd’hui admis sur le plan du discours, l’égalité reste un mythe et n’existe pas dans les faits. L’égalité est aujourd’hui détournée et vidée de tout sens politique. La différence devient simplement une plus-value et il n’y a pas de similarité politique entre les citoyens différents par nature. Une femme issue de l’immigration est une plus value et rend le choix de son introduction dans la machine économique ou politique avant tout comme un choix performant dans un contexte néo-libéral. Il faut dépasser le discours consensuel et interroger notre inconscient sexiste, raciste et inégalitaire pour faire de tous les « singuliers » que nous sommes une similarité politique. Nous devons questionner les différences et être vigilants aux principes d’application de l’égalité pour une redistribution réelle de la place des acteurs décisionnels, il nous faut bousculer l’idéologie pour que la diversité et la parité permettent une citoyenneté active.
Réjane Sénac est chargée de recherche CNRS au Centre de recherches politiques de Sciences Po – CEVIPOF. Elle a notamment publié L’invention de la diversité (PUF, 2012), L’ordre sexué – La perception des inégalités femmes-hommes (PUF, 2007) et le « Que sais-je ? » sur La parité (PUF, 2008). C’est de son dernier ouvrage publié aux Presses de Sciences Po : « L’égalité sous conditions: genre, parité, diversité » dont il est question dans ce débat.
Monique DENTAL L’égalité sous condition : genre, parité, diversité. L’utopie d’une nouvelle citoyenneté
Réjane Sénac : L’égalité sous conditions : genre, parité, diversité
La force et la fragilité du lien social reposent sur l’hypothèse que l’intégration est inégale en raison de la fragilité intrinsèque des liens sociaux, de leur entrecroisement, et des obstacles que rencontrent les groupes sociaux pour se conformer aux systèmes normatifs qui encadrent ces liens. L’évolution des normes en matière de famille, les nouvelles divisions du monde du travail, le développement de la précarité professionnelle, la crise de confiance dans les institutions, la crise économique… interrogent notre modèle républicain qui repose sur la notion d’égalité et se réfère traditionnellement au principe de solidarité.
Serge Paugamest sociologue, directeur à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) de Paris, directeur de recherche au CNRS et responsable de l’Equipe de recherches sur les inégalités sociales du Centre Maurice Halbwachs. Il travaille sur la pauvreté, la précarité et la solidarité. Ses recherches s’inscrivent dans une démarche comparative, à la fois quantitative et qualitative, des formes de la pauvreté dans les sociétés modernes, notamment en Europe.
Responsable de la collection « Le lien social » aux PUF, il est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont récemment « L’intégration inégale. Force, fragilité et rupture des liens sociaux » (PUF, 2014) et « Vivre ensemble dans un monde incertain » (Ed. de l’Aube, 2015). Dans ces ouvrages, il interroge le système social dans sa globalité en partant des différents types de liens sociaux (lien de filiation, lien de participation à des communautés électives, lien d’intégration professionnelle, lien de citoyenneté).
Le lien social permet le « vivre ensemble ». Il est aujourd’hui fragilisé et ne permet plus l’intégration égalitaire dans la société. Les liens qui lient les hommes entre eux dans la société sont multiples et de natures différentes mais ils apportent tous aux individus, à la fois la protection et la reconnaissance nécessaires à leur existence sociale. L’expression « compter sur » résume assez bien ce que l’individu peut espérer de sa relation aux autres et aux institutions en terme de protection. L’expression « compter pour » exprime l’attente, tout aussi vitale, de la reconnaissance. Le lien de filiation, de participation à un groupe ou à une institution (lien de participation élective), le travail (lien de participation organique) et le lien de citoyenneté sont complémentaires et entrecroisés. Ils constituent le tissu social. L’analyse de ces liens fait apparaître qu’ils se sont fragilisés et sont devenus de plus en plus inégalitaires. Ils s’entrecroisent de plus en plus difficilement au fur et à mesure que l’on descend dans la hiérarchie sociale. Il devient donc nécessaire de repenser le contenu et l’articulation de ces liens pour permettre à chacun de trouver sa place dans la société.
Serge Paugamest sociologue, directeur à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) de Paris, directeur de recherche au CNRS et responsable de l’Equipe de recherches sur les inégalités sociales du Centre Maurice Halbwachs. Il travaille sur la pauvreté, la précarité et la solidarité. Ses recherches s’inscrivent dans une démarche comparative, à la fois quantitative et qualitative, des formes de la pauvreté dans les sociétés modernes, notamment en Europe.
Serge PAUGAM
Les liens sociaux se sont fragilisés et sont devenus de plus en plus inégalitaires.
25 avril 2015 par | Catégorie: Fonds documentaire ITS/PSU | Commentaires fermés sur Droit des femmes et laïcité, 23ème Université d’été de l’assemblée des femmes
Cote : DROI
Mercredi 26 août 2015 Focus sur l’histoire des femmes – Table Ronde 1 “La loi de 1905 à l’épreuve du terrain” Jeudi 27 août Ouverture “Droits des femmes et laïcité: importance et responsabilité du politique – Table Ronde 2 Les rapports du religieux et de la laïcité Focus sur un combat partagé: “La proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel” – Table Ronde “Laïcité, sécularité et international”
D. Bousquet, G. Couraud, C. Chafiq, F. Durand, N. Baleato, L. Bonzani, O. Ferreira, N. Benmissi, L. Cohen, C. Coutelle, F. Thiriot, N. Sadoui, G. Biard,C. Donzel, M. Olivier, R. Hicher, P. Boistard, H. Conway-Mouret, F. Lalem, S. Haïdar, A. Sugier, M. Touraine 2015 21 x 15 cm, 128 p. Actes de la 23ème Université de l’Assemblée des Femmes”
25 avril 2015 par | Catégorie: Fonds documentaire ITS/PSU | Commentaires fermés sur Peuple! Les luttes de classe au XXI ° siècle
Cote : COHE
Comment expliquer l’impuissance des peuples européens à résister à la plus dure et longue régression sociale de l’histoire moderne, alors que les luttes sont si nombreuses et diverses qu’elles ont pu inspirer le slogan d’Occupy Wall Street : « Nous sommes les 99 % » ? Pour comprendre ce paradoxe, Patrice Cohen Seat revient sur l’histoire de la classe ouvrière. Il montre que, pour devenir force sociale, les « indignations » doivent pouvoir se projeter dans un horizon commun, un « projet » dans lequel les classes populaires puissent se reconnaître. Il faut pour cela tirer toutes les leçons de l’effondrement du socialisme d’État, et faire l’immense effort « d’imagination politique » que suppose l’émergence d’une nouvelle espérance mobilisatrice. Explorant les idées et expériences novatrices, en Grèce, en Espagne et ailleurs, l’auteur affirme que « le peuple » pourrait prendre le relai de la classe ouvrière et disputer à nouveau aux classes dominantes leur leadership et leur pouvoir. Ce qui suppose un profond renouvellement théorique et politique auquel il appelle les forces d’émancipation.
Patrice COHEN-SÉAT Préface de Gérard Mordillat 2015 22,5 X1 5,5 cm, 158 p. Demopolis
25 avril 2015 par | Catégorie: Fonds documentaire ITS/PSU | Commentaires fermés sur Camus l’impossible trêve civile. Suivi d’une correspondance avec Amar OUZEGANE
Cote : PONC
Le 22 janvier 1956, venu à Alger à l’appel d’un petit groupe d’amis musulmans et européens, Albert Camus lance un «Appel pour une Trêve civile ». Alors que déjà une guerre multiplie les victimes de toutes origines, il s’agit d’obtenir des forces en présence qu’elles s’engagent au moins à éviter de tuer des innocents. Tandis que l’extrême droite l’assiège aux cris de « À mort Camus ! Mendès au poteau ! », la réunion reçoit le soutien des Eglises comme de Ferhat Abbas. Amar Ouzegane est là, membre du comité de la Trêve civile mais aussi émissaire inavoué du FLN. Deux semaines après, Guy Mollet cède aux ultras de l’Algérie française. La voie est dès lors ouverte à la bataille d’Alger puis à la surenchère des violences. Vingt ans plus tard, Charles Poncet, le plus proche des amis algérois de Camus, entreprend le récit de ce qui fut en Algérie l’ultime moment de fraternisation de représentants des deux communautés. Resté inédit, ce document remarquable, qui relate aussi une forte histoire d’amitiés autour de Camus, est ici publié, mis en perspective par un ensemble d’informations et de commentaires ; il est aussi éclairé par la correspondance lucide que son auteur échange en 1976 avec Ouzegane sur les leçons à tirer, de part et d’autre, de cette initiative de la dernière chance. Passé quatre autres décennies et par-delà son échec immédiat, le choix d’humanité que portait l’«Appel» de 1956 résonne aujourd’hui avec une force intacte. Alors même qu’à la dérive meurtrière du fondamentalisme risquent de répondre la tentation du refus de l’autre ou une escalade sécuritaire, le seul combat n’est-il pas de conserver possible une vie commune où tous trouvent à s’exprimer librement dans le respect de chacun ?
Textes établis, annotés et commentés par Yvette Langrand, Christian Phéllne et Agnès Spiquel-Courdille.
Charles PONCET 2015 20,5 X 14 cm, 336 p. Gallimard
25 avril 2015 par | Catégorie: Fonds documentaire ITS/PSU | Commentaires fermés sur L’imaginaire de la Commune
Cote : ROSS
Cet ouvrage a été publié avec l’aide de la Direction du livre de la région Ile-de-France et du Centre national du livre; Kristin Ross L’imaginaire de la Commune Traduit de l’anglais par Étienne Dobenesque William Morris, Élisée Reclus, Pierre Kropotkine : ce ne sont pas les premiers noms qui viennent à l’esprit s’agissant de la Commune de Paris. S’ils tiennent dans ce livre un rôle important, c’est que pour Kristin Ross, la Commune déborde l’espace-temps qui lui est habituellement attribué, les 72 jours écoulés et les fortifications sur lesquelles elle a combattu. L’Imaginaire signifie que cet événement révolutionnaire n’est pas seulement international mais qu’il s’étend bien au-delà du domaine de la politique, vers l’art, la littérature, l’éducation, la relation au travail. Ce n’est pas un hasard si les trois personnages principaux du livre sont un poète-artiste, un géographe et un scientifique-anarchiste russe : la Commune n’est pas un simple épisode de la grande fable républicaine, c’est un monde nouveau qui s’invente pendant ces brèves semaines, un monde qui n’a pas fini de hanter les uns et d’inspirer les autres. Kristin Ross est professeur de littérature comparée à la New York University.
ROSS Christine 2015 20 X 13 cm, 192 p. La fabrique éditions
25 avril 2015 par | Catégorie: Fonds documentaire ITS/PSU | Commentaires fermés sur La laïcité. Solutions d’hier, problèmes d’aujourd’hui.
Cote : MIAI
Laïcité, un terme au sort contradictoire. Longtemps contestée mais devenue principe constitutionnel consensuel, elle reste méconnue, mal comprise et objet de toutes les manipulations. D’où la nécessité de revenir sur l’histoire, avec ses avancées et ses reculs, ses principes et leur application complexe, la réalité et les discours. Alors, les textes qui depuis la loi de 1905 ont précisé cette norme de la vie sociale révèlent toute leur valeur. Mais il faut aborder aussi ce qui, aujourd’hui, pose problème : tout d’abord, une connaissance exacte et non fantasmée des rapports sociaux actuels ; ensuite, la place des religions et de leurs revendications ; enfin, les réponses à donner, marquées par l’intelligence et non le rejet. Car la laïcité n’est pas exclusion mais d’abord principe de liberté et d’égalité dans le respect de l’ordre public. Avec la reproduction de textes de référence, souvent oubliés, cet ouvrage de réflexion intéressera les étudiants, les enseignants, les responsables associatifs et spécialement ceux de l’éducation populaire, mais aussi les agents des administrations et des entreprises. Michel Miaille est professeur honoraire à la Faculté de droit de l’Université Montpellier I. II est l’un des fondateurs du Mouvement « Critique du droit », auteur d’Une introduction critique au droit, traduite en plusieurs langues, et militant associatif, notamment à la Ligue de l’Enseignement.
25 avril 2015 par | Catégorie: Fonds documentaire ITS/PSU | Commentaires fermés sur Pour une politique de la relation. Quel monde désirons-nous?
Cote : POLI
Plusieurs associations, compagnies d’artistes, des chercheurs et d’autres personnes, se sont retrouvés depuis avril 2013 pour cheminer autour de cette question : « Altérité, Universalité : quel monde pour demain ? » Nous savons que chaque mot de cette phrase doit être interrogé en tenant compte de l’analyse que les uns et les autres font de l’état du monde contemporain, mais aussi que certains usages aujourd’hui usurpent ces mots et les dénaturent. Nous-mêmes, nous avons procédé à de nombreuses modifications avant d’arriver à une entente. Le texte qui suit ne reflète pas forcément la pensée précise ou plus nuancée de chaque signataire. Cette convergence intervient cependant dans un contexte de crise sociétale sur laquelle nous partageons cette idée de tond : le Divers de nos sociétés est une richesse et le nouvel horizon de nos cultures. Il devrait donc être une priorité dans l’agenda des citoyens et des politiques publiques. Le chantier que nous inaugurons ainsi, avec ce texte, repose sur des enjeux d’espérances collectives, car nous pensons que « le Monde n’est pas seulement à habiter mais aussi à inventer » (Patrick Chamoiseau). Nous espérons que celles et ceux qui se retrouvent dans ce texte le signeront et nous rejoindront pour lui donner des perspectives d’actions.
Contributions de : Marcel Beauvoir, Emmanuel Terray, Abdellatif Chaouite, Charlotte Dementhon et Claire Ichou, La Maison des Passages, Yolande Bacot, Guillemette Grobon, Alain Girod, Marc Villarubias, Elisa Boutin et Farid Righi, ISM Corum, Xavier de la Selle, Sokhna fati Hazikkon-Fall, Jean-Claude Barthez, Jeanne Gilbert, Ganda Camara Raddho, Patrick Chamoiseau.
Collectif 2015 21 X 15 cm, 112 p. Maison des passages
25 avril 2015 par | Catégorie: Fonds documentaire ITS/PSU | Commentaires fermés sur La légende du demi-siècle 2 – Les années floues (1940-1975)
Cote : Boîte CUZ-LAU
Un jour qu’il remettait au journal Le Monde la nécro d’une personnalité en vue, il croisa l’intéressé dans les couloirs. Surpris de voir vivant quelqu’un qu’il venait d’enterrer, il faillit, me confia-t-il, lui présenter ses condoléances. Poète, homme à tout faire du journalisme André Laude a collaboré à de nombreux périodiques… En 1975, Les Nouvelles littéraires, décident, pour faire peau neuve, de réaliser un numéro spécial, une espèce d’anthologie succincte des arts et des lettres. L’idée est bonne, encore faut-il trouver quelqu’un qui soit capable, pour une somme modique de la mener à bien dans des délais très brefs. « Ils m’ont mis en perfusion avec une caisse de bière et quelques sandwichs et vogue la galère. J’ai travaillé sans discontinuer pendant trois jours, les feuillets partaient à l’imprimerie, sans que j’ai le temps de les relire, la commande portait sur un numéro, j’en ai livré deux ». La Légende du demi-siècle, qui circule depuis lors comme un Samizdat, serait née ainsi, dans l’urgence et la précipitation. Cette balade à travers cinquante ans de peinture, de musique et de littérature, passe en revue tous les courants, tous les mouvements qui ont enrichi la vie culturelle de 1920 à 1975. Ruiné par l’alcool et la solitude, André Laude est mort à Paris en Juin 1995 dans le plus total dénuement. Quelque temps avant, il écrivait : « Toute ma vie, avec ma poésie, j’ai tissé un manteau de misère et maintenant ce manteau de misère me ronge les os ».
LAUDE André . Frontispice de Jacques Basse 2015 21 X 12,5 cm, 88 p. Levée d’encre
25 avril 2015 par | Catégorie: Fonds documentaire ITS/PSU | Commentaires fermés sur Itinéraire d’un enfant de la République
Cote : Boîte POR-DO
Comment devient-on un élu de la République ? Comment y reste-t-on 35 ans? Prédispositions ? Enchaînement de circonstances favorables ? Sens de l’adaptation ? Cet entretien avec Jean-Paul Nunzi offre des réponses à ces questions. Mais pas seulement, il éclaire d’un jour particulier un itinéraire à la fois unique et exemplaire : une époque et le fonctionnement de la démocratie au quotidien. De 1983 à 2014, Moissac se transforme ; ce livre raconte la patiente histoire d’une mutation urbaine. Si la scène est moissagaise, le décor lui est Tarn et garonnais. Ici la famille Baylet règne sans partage avec l’appui de la Dépêche du Midi. Une si particulière démocratie monarchique et familiale! Cet ouvrage s’achève sur une analyse et une discussion à propos de la démocratie et de ses soubresauts actuels. Jean-Paul Nunzi propose sa part de vérité décapante et sans concession.Le livre d’un témoin et d’un acteur, d’un élu de province inscrit dans le temps, dans un département aux particularités aussi multiples que conflictuelles, que certains n’ont pas hésité à comparer à une « république bananière », s’achève sur quelques réflexions plus générales sur la politique, La République, le libéralisme, le cumul des mandats, la gauche et son avenir, les deux piliers de la démocratie : les partis politiques et la liberté d’expression et de la presse, sans oublier la situation politique à l’orée de 2015.
NUNZI Jean-Paul (Préface de Michel Rocard et Gilles Savary. Entretiens menés par Dominique Porté) 2015 21 X 15 cm, 248 p. Editions CAIRN
25 avril 2015 par | Catégorie: Fonds documentaire ITS/PSU | Commentaires fermés sur Le code du travail en sursis?
Cote :
Le Medef rêve d’un salarié totalement flexible, soumis, sans protection. Ce rêve avance sous le masque souriant du « consensus » et du « dialogue social » entre « partenaires sociaux ». Il convient de dévoiler ce subterfuge. La négociation collective est et demeure une source indispensable, essentielle au droit du travail. Mais lorsqu’on prétend la substituer à la loi et aux grandes protections du droit du travail, ce n’est plus de dialogue mais de destruction qu’il s’agit. Cette tendance à la vampirisation de la loi par la négociation collective a déjà permis que de nombreux salariés ne sachent même plus, d’une semaine sur l’autre, à quels horaires ils vont travailler. Aujourd’hui, il est question de poursuivre, voire de parachever, ce mouvement et d’autoriser la destruction non plus seulement des rythmes de travail et de vie, mais la destruction par accord collectif de la représentation du personnel, du droit du licenciement, et finalement de l’ensemble du droit du travail. Cette « Note de la Fondation Copernic » a pour objectif d’ébaucher les voies d’une contre-offensive et de redonner toute sa place au débat démocratique sur les droits des salariés.
Les auteurs : Josepha Dirringer, maître de conférences en droit à l’Université Rennes 1 Emmanuel Dockès, professeur de droit à l’Université Paris-Ouest Nanterre Guillaume Etiévant, expert auprès des comités d’entreprise Patrick Le Moal, ancien inspecteur du travail Marc Mangenot, économiste – sociologue
Fondation Copernic 2015 19 X 11,5 cm, 84 p. Syllepse
25 avril 2015 par | Catégorie: Fonds documentaire ITS/PSU | Commentaires fermés sur Dessine-moi une Région. Propositions pour la nouvelle Région Languedoc-Roussillon / Midi Pyrénées
Cote : MONT
Quand des citoyens ambitieux, des militants parfois désabusés mais toujours enthousiastes, imaginent une alternative au fonctionnement des partis et institutions classiques structurant la vie politique de notre pays, quand leurs cercles de réflexion découvrent la cordialité et l’efficacité, à travers des ateliers ou des rencontres, et se nourrissent de vrais débats respectueux et gratifiants en laissant de côté les luttes d’égos et les ambitions carriéristes, quand ces Think-tanks, après avoir contribué à Toulouse, à Montpellier et à Nîmes à l’élaboration de projets à l’occasion des échéances municipales de 2014 ou de la mise en place des nouvelles Métropoles, se mettent à réfléchir, penser et produire ensemble, alors, ils se passionnent pour ce formidable défi et cette chance rare que représente la CONSTRUCTION de notre NOUVELLE REGION … et ils proposent à tous les citoyens de venir la « dessiner ensemble ! »
25 avril 2015 par | Catégorie: Fonds documentaire ITS/PSU | Commentaires fermés sur La seule issue la fraternologie
Cote : WINT
Ce petit ouvrage retrace successivement l’expérience municipale que nous avons menée pendant presque un quart de siècle à Lutterbach, de 1977 à 2001 et … dans la foulée, l’histoire de la Maison de la Citoyenneté Mondiale à partir de 2002.
Que disent les usages contemporains de la parité et de la diversité, ainsi que les controverses sur la prétendue théorie du genre, du principe d’égalité à la française ? En quoi permettent-ils de comprendre la persistance des inégalités sociales et économiques malgré l’égalité proclamée dans le droit ? L’analyse croisée de rapports, de discours, de données quantitatives et d’enquêtes qualitatives montre qu’en transformant les facteurs d’exclusion puis de discrimination en facteurs d’inclusion, la promotion de la parité et de la diversité porte une égalité sous conditions de performance de la différence. Les politiques d’inclusion au nom de la richesse des différences ne remettent en effet pas en cause le rôle central que joue la complémentarité sexuée et racialisée dans l’ordre politique. Elles l’utilisent au contraire comme une justification et une condition. En se réappropriant les approches critiques, en particulier féministes et postcoloniales, ces politiques contribuent au tournant néolibéral, allant jusqu’à marchandiser le principe d’égalité. Afin que l’égalité retrouve une épaisseur politique, n’est-il pas temps de dénoncer cette ruse de la raison néolibérale qui consiste à la paralyser, voire à l’empoisonner, en l’exaltant ? Réjane Sénac est chargée de recherche CNRS au Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) et membre du comité de pilotage du Programme de recherche et d’enseignement des savoirs sur le genre (PRESAGE).
SENAC Réjane Préface de Janine Mossuz-Lavau. Post-face de Joan w. Scott Avril 2015 21 X 14 cm, 216 p. Presses de SciencesPoDiscr
25 avril 2015 par | Catégorie: Fonds documentaire ITS/PSU | Commentaires fermés sur Le mariage est un reste d’esclavage
Cote : GODI
Disciple de Charles Fourier, Jean-Baptiste André Godin (1817- 1888) est aujourd’hui célébré pour la création du Familistère de Guise en 1859 et de l’Association du capital et du travail en 1880. Davantage méconnus, ses écrits sont prolifiques. Ils abordent de nombreux aspects de la vie sociale, politique et économique, dont les relations entre les hommes et les femmes. Adressé aux législateurs, aux moralistes et aux futurs époux, « Sur le mariage » est un hymne à la liberté, une critique féroce d’une des plus anciennes conventions. Jean-Baptiste Godin ne s’embarrasse guère d’euphémismes : « Le mariage est un reste d’esclavage ». Implacable et d’une argumentation solide, « Sur le mariage » évoque l’héritage, le contrat de mariage et les enfants naturels. Jean-Baptiste Godin fait déjà écho à ce que l’on nommera ultérieurement la question de la femme, Ce texte incisif n’est pas qu’une réflexion sur les moeurs en une période chahutée par l’industrialisation. Il est aussi un plaidoyer, toujours d’actualité, en faveur d’une véritable égalité des droits entre les hommes et les femmes. Jean-Baptiste André Godin(1817 – 1888) est un industriel et philanthrope français, inspiré par le socialisme utopique et acteur du mouvement associationniste.
Michel Lallement est professeur de sociologie au Conservatoire national des arts et métiers (Paris) et membre du Laboratoire interdisciplinaire pour la sociologie économique du CNRS.
GODIN Jean-Baptiste André (Présentation par Michel lallement) Mai 2015 18 X 11 cm, 76 p. Editions Dores et Déjà