Les jeunes du PSU ont tenu leurs assises les 1,2 et 3 Novembre 1968. Ils font le point sur l’action de Mai dans les entreprises et les quartiers. Mai 1968 a révélé au grand jour la profondeur du malaise des jeunes et la vigueur de l’opposition au système capitaliste. Ils posent la question de la situation des jeunes en France (chômage, emploi, formation, logement et loisirs). Ils abordent les questions internationales, la situation particulière de Cuba et dénoncent l’impérialisme économique et l’exploitation capitaliste. Les articles sont signés Yves Serjeune, Michèle Descolonges, Jean-Bernard Gonzales, Yves Bucas-Français, Manuel Bridier.
19 Septembre 1968 • Michel Rocard, Abraham Béhar
En grande majorité les étudiants passent leurs examens, Edgar Faure semble donc avoir gagné son pari d’une rentrée calme. A l’inverse de ce calme apparent, on assiste à une contre-attaque particulièrement forte, dans les petites entreprises, que manifestent à la fois la répression et les licenciements des militants, le blocage des discussions sur le droit syndical. Cela signifie que le secteur de la production devient aujourd’hui le secteur prioritaire dans la lutte socialiste.
Deux questions orales de MM. Claude Bourdet et David Weil, tous deux conseillers PSU au Conseil de Paris ont dominé la séance. Au-delà des protestations contre les violences policières ou au contraire des excuses données aux agissements de la police, M.Rocher, nouveau Président du Conseil de Paris a dénoncé la tutelle trop lourde de l’État sur la Ville de Paris. Il est rejoint dans son analyse par M.Weil qui proprose un remodelage des arrondissements parisiens dotés de municipalités dont les compétences porteraient sur les questions locales. La Ville de Paris s’appuierait, de son côté, sur une assemblée élue comprenant pour partie des représentants des conseils d’arrondissements. Ses compétences s’étendraient aux problèmes généraux de la capitale. Le Préfet s’est dit favorable à certaines propositions de M.Weil.
Le combat continue pour faire reculer la droite au deuxième tour des élections législatives des 23 et 30 juin 1968. Le premier tour n’est pas favorable à la gauche. C’est la France qui s’inquiète après les évènements de Mai 1968 qui a voté à droite car le projet socialiste n’a pas été compris. Le gaullisme sort renforcé sur sa droite avec des appuis patronaux forts. La priorité du deuxième tour doit être donné à la lutte contre le système capitaliste. Le PSU demande le désistement de ses candidats si un autre candidat de gauche est mieux placé. La condition du succès du socialisme est l’approfondissement de la solidarité qui lie tous les socialistes, qu’ils soient étudiants, ouvriers, techniciens, cadres ou paysans. Cette solidarité ne s’accommoderait pas de la moindre défection au deuxième tour.