Michel Rocard dans son Éditorial, fait le point sur les débats difficiles du Congrès de Lille (26-28 Juin 1971). Il affirme qu’un des apports du Congrès réside dans la discussion autour d’un programme révolutionnaire capable d’assurer la convergence des luttes en même temps que la crédibilité du projet socialiste. Le débat s’est noué à partir des assemblées ouvrières et paysannes. L’expérience directe des travailleurs à travers leurs luttes est la clé de la progression du mouvement révolutionnaire. Au-delà, les militants révolutionnaires doivent contribuer à ouvrir dans le mouvement syndical le débat sur le sens politique de la stratégie syndicale.
Ce texte intitulé » Pour une orientation révolutionnaire » constitue la résolution finale du Congrès de Lille. Au-delà des 10 propositions pour le mouvement révolutionnaire, il dégage deux axes de réflexion. La tâche d’un mouvement révolutionnaire est d’abord d’analyser les luttes actuelles mais se doit également de poser la question de la société à construire. C’est dans cette optique que cette résolution finale aborde la question syndicale, le rapport syndicat- parti, le mouvement politique de masse, la prise du pouvoir et les structures du Parti et ses transformations nécessaires.
(Michel Rocard remporte la majorité sur son texte d’orientation avec 53% des mandats, et fait élire un bureau national homogène. La gauche révolutionnaire (Emmanuel Terray), maoïste obtient 12% des mandats. La tendance marxiste-révolutionnaire (Jacques Kergoat, Jean-Marie Vincent et Manuel Bridier) obtient 14% des mandats. La Gauche ouvrière et paysanne (Abraham Béhar, Marc Heurgon, Serge Mallet), 20% des mandats.)
Le Congrès de Lille des 26-28 Juin 1971 à Lille est à l’image de sa préparation. 17 A.R.O.P ont rédigé des textes d’orientation dont la synthèse a été établie par les délégués réunis en Commission nationale. Cette synthèse, qui ne masquaient pas certains divergences, notamment sur la question syndicale a été transmise aux militants par l’intermédiaire de Tribune Socialiste N°498. Un autre numéro spécial (N°499) a réuni six textes d’orientation qui reposaient largement sur la synthèse des travaux des A.R.O.P. L’unité des révolutionnaires dans les luttes a été une des questions abordée au congrès dans la perspective de construction du parti révolutionnaire. A cette fin le P.S.U. propose à l’ensemble des courants révolutionnaires dix campagnes d’action. Cette proposition fera l’objet d’un texte complémentaire » Pour une orientation révolutionnaire » qui pousse plus loin la réflexion.
A l’issue de cette Commission le texte proposé est adopté à l’unanimité. Le P.S.U. réaffirme son soutien au Secours Rouge et décide de l’organisation d’un véritable secteur « répression »coordonné à tous les niveaux. Pour que le Secours Rouge devienne l’organisation de masse nécessaire à la lutte contre la répression il faut qu’il tienne rapidement ses assises nationales qui devront tirer les leçons du travail des comités.