Mots-clés : Politique Économique, Sécurité Sociale
21-22 Novembre 1987
Le Conseil National du PSU des 21 et 22 Novembre 1987, après sa résolution générale sur un soutien actif à la campagne de Pierre Juquin pour les prochaines élections présidentielles, approuve à 59% pour, 14% contre et 27% d’abstentions le droit à un revenu minimum d’insertion.
Alors que par le passé, les pays à système d’économie libérale avaient fait reposer leur légitimité sur leur capacité à assurer un quasi plein-emploi, une progression constante des revenus, et une protection sociale convenable, l’augmentation du chômage, le ralentissement de la croissance et les mutations technologiques ont modifié considérablement la société. Jusqu’ici les exclus étaient pris en charge par les mécanismes de protection sociale. Cette protection est aujourd’hui remise en cause. Il y a donc nécessité pour les forces populaires de prendre en compte, non plus de façon individuelle mais de façon collective, le problème de ces exclus, Une réponse possible pourrait être le revenu minimum social garanti. Une partie des produits de l’économie performante servirait à assurer les conditions de vie décentes aux exclus du travail. Pour le PSU, ce revenu minimum garanti doit relever du droit de chacun à bénéficier d’une autonomie financière minimum. Cette allocation dont le mode de financement pourrait être calqué sur les allocations déjà existantes permettra d’affirmer le droit de vivre dans la dignité à chacun.
Mots-clés : Capitalisme, Crise économique
21 septembre 1987 • Yvan Craipeau
Le système Keynésien défend l’hypothèse que la demande est le facteur qui détermine le niveau de production et par conséquent l’emploi. C’est à partir de cette thèse que les gouvernements s’efforcent, selon différents moyens, de relancer la demande et donc la croissance. Cependant on s’aperçoit que le système basé sur l’offre et la demande a atteint ses limites. L’organisation scientifique du travail a produit tous ses effets et ne peut être poussé plus loin. La micro-électronique comme les nouvelles technologies engendrent un nouveau type de machines qui réduit la main d’oeuvre et par conséquent diminuent l’emploi dans de nombreux secteurs et plus particulièrement dans l’industrie. Le travail change de signification. On ne peut pas revenir au système keynésien ni à une société du XIXème siècle sur la base technologique du XXIème siècle. Reste à savoir si les alternatifs sauront comprendre les réalités nouvelles et les utiliser pour aider à promouvoir une société libérée du travail-contrainte et du capitalisme.
Mots-clés : Chômage, Emploi, Jeunes, Nouvelles technologies
29 Juin 1987 • Yvan Craipeau
Le tertiaire comporte des types d’activités très diverses. Toutes ne sont pas susceptibles de permettre des créations d’emplois nouveaux, contrairement à ce que prétendent certains…. Chaque année près de 100 000 emplois disparaissent dans l’industrie et cette évolution est commune à tous les pays industrialisés du capitalisme libéral. En France, le secteur tertiaire se développe et représenterait près de 58,5% d’emplois. Si nombre d’économistes considèrent cette évolution comme un signe du progrès de l’humanité, il semble pourtant important de définir et d’analyser ce secteur précisément pour connaître les gisements d’emplois possibles. Force est de constater qu’aujourd’hui, ces emplois sont avant tout des emplois précaires et mal payés. Yvan Craipeau souligne que dans tous les pays se développe une société duale à plusieurs vitesses dans laquelle certains travailleurs sont protégés et d’autres ont des emplois sous-payés, contraignants et dont le coût du travail est dévalorisé. Les emplois dans le tertiaire ne semblent pas résoudre la question de la diminution de l’offre dans le travail.
Mots-clés : Revenu minimum
11 Mai 1987 • Marc Saracino
Le thème du revenu garanti en agriculture a été développé dans les commissions des Assises Paysannes des 17 et 18 Mars 1987 à Bondy. Il s’agissait de savoir combien d’exploitations agricoles on souhaitait maintenir en France, et à partir de là, de définir quel revenu agricole minimum et décent il fallait garantir pour être assuré de conserver au moins 700 000 exploitations agricoles en France dans les années à venir. Il s’agit d’un revenu lié à un volume de production dans une filière donnée et pour une région précise. Partant du principe que l’agriculture industrielle coûte cher lorsqu’on intègre les coûts sociaux (désertification, chômage), la pollution et le stockage des excédents, les Assises ont proposé de faire payer les excédents à ceux qui les produisent — en supprimant toute subvention au-delà du quantum — et de faire payer également la pollution aux pollueurs par un système de taxation.Une autre proposition des Assises est de globaliser les subventions. Pour les responsables syndicaux de la FNSP et de la CNSTP, la mise en place du revenu agricole minimum garanti apparait finalement très aisée par rapport à celle actuelle des pénalités laitières et de la propriété des quotas dont la réglementation, trois ans après leur mise en place, n’est toujours pas élaborée…