Camus l’impossible trêve civile. Suivi d’une correspondance avec Amar OUZEGANE

Mots-clés : Alger, Amar Ouzegane, Camus, Ferhat Abbas, FLN

2015 • Charles PONCET

Cote : PONC

Le 22 janvier 1956, venu à Alger à l’appel d’un petit groupe d’amis musulmans et européens, Albert Camus lance un «Appel pour une Trêve civile ». Alors que déjà une guerre multiplie les victimes de toutes origines, il s’agit d’obtenir des forces en présence qu’elles s’engagent au moins à éviter de tuer des innocents. Tandis que l’extrême droite l’assiège aux cris de « À mort Camus ! Mendès au poteau ! », la réunion reçoit le soutien des Eglises comme de Ferhat Abbas. Amar Ouzegane est là, membre du comité de la Trêve civile mais aussi émissaire inavoué du FLN. Deux semaines après, Guy Mollet cède aux ultras de l’Algérie française. La voie est dès lors ouverte à la bataille d’Alger puis à la surenchère des violences. Vingt ans plus tard, Charles Poncet, le plus proche des amis algérois de Camus, entreprend le récit de ce qui fut en Algérie l’ultime moment de fraternisation de représentants des deux communautés. Resté inédit, ce document remarquable, qui relate aussi une forte histoire d’amitiés autour de Camus, est ici publié, mis en perspective par un ensemble d’informations et de commentaires ; il est aussi éclairé par la correspondance lucide que son auteur échange en 1976 avec Ouzegane sur les leçons à tirer, de part et d’autre, de cette initiative de la dernière chance. Passé quatre autres décennies et par-delà son échec immédiat, le choix d’humanité que portait l’«Appel» de 1956 résonne aujourd’hui avec une force intacte. Alors même qu’à la dérive meurtrière du fondamentalisme risquent de répondre la tentation du refus de l’autre ou une escalade sécuritaire, le seul combat n’est-il pas de conserver possible une vie commune où tous trouvent à s’exprimer librement dans le respect de chacun ?
Textes établis, annotés et commentés par Yvette Langrand, Christian Phéllne et Agnès Spiquel-Courdille.

Charles PONCET
2015
20,5 X 14 cm, 336 p.
Gallimard

Une vie debout. Mémoires politiques. Tome 1 : 1945-1962

Mots-clés : Algérie, FLN, GPRA

2001 • HARBI Mohamed

Cote : HARB

Mohammed Harbi, né en 1933 à El-Arrouch, est aujourd’hui le meilleur historien de l’Algérie contemporaine : ses nombreux travaux, comme ses prises de position publiques, sont autant de références incontournables. Mais il a été aussi un combattant de la première heure pour la libération de son pays, et il a joué un rôle important dans les premières années de l’indépendance, épisodes sur lesquels il était toujours resté très discret. C’est pourquoi ce premier tome de ses mémoires, attendues depuis plusieurs années, constitue un livre-événement : à la fois chronique subjective de la vie d’un « homme debout » et étude historique rigoureuse, il est nourri de documents et de témoignages inédits qui lèvent le voile sur bien des secrets. Dans ce récit plein de vie et chaleureux, M. Harbi évoque ses engagements d’adolescent dans les années quarante et son apprentissage politique. Sans perdre sa distance critique d’historien, il retrace la mobilisation des jeunes lycéens dans le MTLD, puis l’épopée de la Fédération de France du FLN pendant la guerre de libération – sur laquelle il apporte des révélations qui surprendront. Viennent ensuite la Tunisie du GPRA, avec ses conflits internes, puis Le Caire, la Guinée, et enfin l’année 1962 à Alger, où s’achève une odyssée et où commence une autre qui ira de l’illusion lyrique à la fermeture autoritaire. Par la force du témoignage, par les secrets douloureux d’une période historique décisive qu’il révèle, ce livre apporte un éclairage unique pour comprendre l’extraordinaire complexité de la société algérienne, et les drames qui la déchirent aujourd’hui.

HARBI Mohamed
2001
22 x 13,5 cm, 422 p.
Casbah Editions