25 avril 2015 par | Catégorie: Fonds documentaire ITS/PSU | Commentaires fermés sur Logique de classe. Edmond Goblot, la bourgeoisie et la distinction sociale.
Cote : LALL
Philosophe français spécialiste de logique, Edmond Goblot (1858-1935) est avant tout connu pour un essai de sociologie décapant, La Barrière et le Niveau (1925), qui pose pour la première fois les fondements d’une théorie de la distinction sociale. Délaissant l’analyse matérialiste des classes au profit d’une perspective culturelle originale, Goblot décrypte sans complaisance les moeurs de la bourgeoisie française, monde qu’il connaît d’autant mieux qu’il en est lui-même issu.
LALLEMENT Michel Avril 2015 21,5 X 14,5 cm, 376 p. Editions Les Belles Lettres
25 avril 2015 par | Catégorie: Fonds documentaire ITS/PSU | Commentaires fermés sur La disqualification sociale
Cote : PAUG
« Il est difficile d’écrire sur les pauvres et la pauvreté. Par sentimentalisme et mauvaise conscience, les sociologues produisent souvent un discours mi-descriptif, mi-militant, où le misérabilisme se mêle à la dénonciation. Prolongeant une intuition de Simmel, [Serge Paugam] a su construire son “objet scientifique” en remplaçant la catégorie ambiguë, issue du monde social, des “pauvres” par le concept analytique d’“assistés”», note Dominique Schnapper dans sa préface. Cet ouvrage, novateur lors de sa sortie en 1991, s’appuie sur une longue enquête menée dans le département des Côtes-d’Armor auprès des populations aidées de façon ponctuelle ou régulière par les services d’action sociale. Il montre, à partir de trois types d’expériences vécues de la relation d’assistance, comment se constituent les statuts, les identités et les rapports sociaux à la périphérie du marché de l’emploi.
Serge Paugam est sociologue, directeur de recherche au CNRS, directeur d’études à l’EHESS et responsable de l’Équipe de recherche sur les inégalités sociales du centre Maurice Halbwachs. Spécialiste de la pauvreté et du lien social, il est notamment l’auteur de La Disqualification sociale (1991), Le Salarié de la précarité (2000), Les Formes élémentaires de la pauvreté (2005) et Le Lien social (2008).
PAUGAM Serge 2015 (1991 1° éd.) 19 X 12,5 cm, 256 p. PUF, collection Quadrige
25 avril 2015 par | Catégorie: Fonds documentaire ITS/PSU | Commentaires fermés sur La comédie humaine du travail. De la déshumanisation taylorienne à la sur-humanisation managériale
Cote : LINH
Avec Taylor, le « père » de l’organisation scientifique du travail, les ouvriers devenaient un rouage passif, astreint à une stricte conformité aux consignes et modes opératoires. Leur travail devait se dérouler indépendamment de leur état d’esprit, de leurs états d’âme et de leurs savoirs. Le management moderne semble aux antipodes d’une telle orientation. Il clame sa volonté de reconnaître la dimension humaine des salariés, mise sur leur subjectivité, leur personnalité et tend à « psychologiser » les rapports de travail. Pourtant Danièle Linhart soutient que la logique reste la même : dans les deux cas, s’organise en réalité une disqualification des métiers, de la professionnalité, de l’expérience qui tend à renforcer la domination et le contrôle exercés par les dirigeants. Le résultat est le même : un travail qui perd son sens, qui épuise. Pire encore, le travail moderne précarise subjectivement les salariés, qui, constamment mis à l’épreuve, sont conduits à douter de leur propre valeur et légitimité. En rapprochant Taylor des managers modernes, l’auteur questionne cette idéologie qui prend de plus en plus de place dans la réalité du travail telle qu’elle se dégage à travers ses propres enquêtes et celles des spécialistes en sciences sociales du travail.
Danièle Linhart est sociologue, directrice de recherches émérite au CNRS, membre du laboratoire GTM-CRESPPA UMR-CNRS-Universités de Paris 8 et Paris 10.
LINHART Danièle Janvier 2015 22 x 14 cm, 160 p. Érès
Quarante ans après la défaite américaine au Vietnam, les Cahiers de l’ITS rappellent ici les grandes dates de la résistance vietnamienne ainsi que les faits les plus significatifs de la période 1955-1975.
Cet historique est suivi d’un entretien avec Marcel-Francis Kahn sur les missions qu’il a menées au Nord et dans les maquis du Sud et par les contributions de Marie-Hélène Lavallard sur la guerre chimique américaine et d’Abraham Behar sur le vrai visage de la révolution vietnamienne.
Loin de prétendre vouloir embrasser l’ensemble du sujet, ces éclairages particuliers ont pour ambition non seulement de rappeler aux générations actuelles des faits vieux de quarante ans et plus, autour de la seconde guerre d’Indochine, mais aussi de tenter de leur apporter des éléments de réflexions politiques sur ces faits comme sur leurs conséquences aujourd’hui.
Contributions : Abraham Béhar, Marcel-Francis Kahn, Marie-Hélène Lavallard, Bernard Ravenel
Cahier de l’ITS, Avril 2015 – 136 pages Photos noir et blanc.
Commandes et envois : chez votre libraire ou Cahiers de l’ITS/Bruno Leprince ou à la boutique du Maltais rouge (40 rue de Malte 75011 Paris)
Débat avec les auteurs du livre le mardi 19 mai 2015 au cinéma « La Clef »
2015-VIETNAM. La défaite américaine au Vietnam (1975)
L’association « ESU-PSU-UNEF années soixante » et l’Institut Tribune Socialiste organisent une soirée débat le vendredi 17 avril 2015, 40 Rue de Malte sur l’UNEF en Mai 1968. Présentation par Cédric Le Cocq de son mémoire : Tenter la révolution : le rôle de l’UNEF en Mai 1968. Débat avec Jacques Sauvageot, Alain Krivine….
L’UNEF en mai 68, soirée-débat organisée par L’association « ESU-PSU-UNEF » et l’Institut Tribune Socialiste
Présentation par Cédric Le Cocq de son mémoire : « Tenter la révolution : le rôle de l’UNEF en Mai 68 »
Débat avec la participation de Jacques Sauvageot et Alain Krivine.
Rencontre organisée à l’initiative de l’Institut Tribune Socialiste et de l’association PSU-ESU-UNEF années soixante, le 16 avril 2015. Présentation par Cédric Le Cocq (Université Paris Sorbonne) de son mémoire de Master : « Tenter la révolution : le rôle de l’UNEF en Mai 68 ». Débat avec Alain Krivine, Jacques Sauvageot, et les participants à la rencontre.
La précarité subjective des salariés qui ont un emploi stable est le résultat d’un management capitaliste du travail qui engendre une perte de repère du salarié dans son travail. Le salarié n’a plus aujourd’hui son métier en référence de base, ses valeurs et ses connaissances mais il doit au contraire sans cesse s’adapter à de nouvelles organisations du travail, des organigrammes sans cesse différents, à des processus et à des objectifs de performance détachés des métiers. Les salariés sont autonomes et organisent leur travail dans un contexte individuel et de mise en concurrence permanente. Le travail n’est plus une expérience de socialisation mais une épreuve solitaire qui engendre des pertes de repère et une souffrance permanente. Ce management n’est pas nouveau est rappelle les professions de foi de Taylor et Ford au début de l’industrialisation. Dans ce contexte la place du syndicalisme devient de plus en plus difficile et son adaptation passe par une action sur l’ensemble de la société. Le lieu de travail n’est plus le seul lieu où on peut rencontrer les travailleurs mais le quartier peut devenir un lieu de paroles, de rencontres et d’échanges.
Les précarités deviennent le lot commun des salariés : précarité de l’emploi, du travail, mais aussi précarité des droits syndicaux et sociaux. Elles interrogent et modifient les processus de production, créent des divisions sociales internes au salariat, questionnent le mouvement syndical axé sur le syndicalisme d’entreprise marqué par la présence dans les instances « représentatives » et accordant peu de place à l’interprofessionnel. Faut-il l’interpréter simplement comme une dégradation d’acquis sociaux et de normes salariales, et en conclure à l’affaiblissement généralisé du mouvement syndical, à l’incapacité des salariés à s’organiser et à se défendre.
Pourtant, hier invisibles, les précaires sont parfois à la pointe de la protestation, souvent en tant que salariés : dans le commerce, le nettoyage, la restauration rapide, les chantiers navals… Peut-on maîtriser la précarité pour conquérir de nouvelles marges de liberté, livrer des batailles intégrant la sécurisation du travail et des conditions d’existence.
Sophie Béroud est maître de conférences de science politique à l’Université Lumière Lyon 2. Elle travaille sur les transformations des organisations syndicales, l’organisation et la mobilisation des salariés précaires, l’évolution des grèves et des conflits du travail. En 2009 elle a co-dirigé : »Quand le travail se précarise, quelles revendications collectives ? » (La Dispute)
Danièle Linhart est sociologue, directrice de recherches émérite au CNRS, membre du laboratoire CRESPA-GTM (Centre de recherches sociologiques et politiques de Paris – Genre travail mobilités). Elle a écrit sur la souffrance au travail, notamment : Travailler sans les autres ? , Le Seuil, coll. Hors Normes, 2009 ; Le Monde du travail, ouvrage collectif, La Découverte, coll. Textes à l’appui, 2010 ; La modernisation des entreprises, La Découverte, coll. Repères, 3e éd., 2010.
Les précarités deviennent le lot commun des salariés : précarité de l’emploi, du travail, mais aussi précarité des droits syndicaux et sociaux. Elles interrogent et modifient les processus de production, créent des divisions sociales internes au salariat, questionnent le mouvement syndical axé sur le syndicalisme d’entreprise marqué par la présence dans les instances « représentatives » et accordant peu de place à l’interprofessionnel. Faut-il l’interpréter simplement comme une dégradation d’acquis sociaux et de normes salariales, et en conclure à l’affaiblissement généralisé du mouvement syndical, à l’incapacité des salariés à s’organiser et à se défendre.
Pourtant, hier invisibles, les précaires sont parfois à la pointe de la protestation, souvent en tant que salariés : dans le commerce, le nettoyage, la restauration rapide, les chantiers navals… Peut-on maîtriser la précarité pour conquérir de nouvelles marges de liberté, livrer des batailles intégrant la sécurisation du travail et des conditions d’existence ?
Sophie Béroud est maître de conférences de science politique à l’Université Lumière Lyon 2. Elle travaille sur les transformations des organisations syndicales, l’organisation et la mobilisation des salariés précaires, l’évolution des grèves et des conflits du travail. En 2009 elle a codirigé : « Quand le travail se précarise, quelles revendications collectives? » (La Dispute)
2015-Sophie BEROUD. Quand le travail se précarise, quelles résistance collectives ?
2015 – Danièle LINHART L’organisation capitaliste du travail repose sur une précarité subjective généralisée
L’Institut Tribune Socialiste dans ses réflexions-débats autour de la crise du lien social, a ouvert le débat autour des femmes dans le travail . Elles sont plus particulièrement touchées par les inégalités et la précarité. Pour Margaret Maruani, la précarité est une réalité sociale envahissante et multiforme. Elle touche les femmes et les hommes, mais il faut bien constater que l’emploi féminin croît à l’ombre du chômage et de la précarité. Les jeunes et les femmes de plus de cinquante ans sont particulièrement concernées. Conditions de travail et bas salaires se conjuguent pour créer des conditions de vie et de travail particulièrement précaires et développer un processus de paupérisation qui se prolonge au-delà du temps de travail : les écarts de revenus entre hommes et femmes sont encore plus importants à l’âge de la retraite (42%) qu’en période d’activité (27 %). Et l’on ne voit aucune raison qui pourrait laisser penser que ce retard peut s’estomper. Si la question des conditions de travail doit être posée, il faut aussi poser celle des niveaux de salaires. Les situations évoquées par les « matermittentes » sont révélatrices de cette situation : l’alternance des périodes de chômage et des périodes de travail provoque des ruptures de droits, des baisses d’indemnisation, qui, ici aussi, se prolongent à l’âge de la retraite : les travailleuses sont victimes d’une triple peine ! Hélène Crouzillat détaille cette situation dans un article publié dans les Débats de l’ITS N°2, Novembre 2015
2015 – Margaret MARUANI – Les MATERMITTENTES. Les femmes dans le travail. Inégalités et précarités.
Les femmes sont particulièrement touchées par la précarité : horaires et postes « atypiques », temps partiels, contrats à durée déterminée, emplois cumulés…Le travail féminin hors du « foyer domestique » existe en fait depuis longtemps, et s’est développé. Aujourd’hui les femmes ont imposé leur présence dans le monde du travail. Mais les inégalités dans le travail demeurent, aussi bien en terme de métier exercé que de salaire.
Quelles sont pour les femmes les manifestations particulières de la précarité ? Comment y remédier ? Le bilan des lois votées s’avère, dans les faits, bien maigre : pourquoi ?
Margaret Maruani, née à Tunis, est une sociologue française, directrice de recherche au CNRS. Elle dirige la revue Travail, genre et sociétés depuis sa fondation en 1999 ainsi que le Réseau de recherche international et pluridisciplinaire MAGE « Marché du travail et genre ». Elle a, notamment, écrit : Travail et emploi des femmes et dirigé : Travail et genre dans le monde. L’état des savoirs.
Le collectif des maternittentes regroupe des femmes à emploi discontinu qui luttent pour faire valoir leurs droits en matière de congés maternité et d’arrêts maladie. Elles sont actuellement mobilisées pour une juste application des lois et règlements par la Sécurité Sociale et Pôle emploi afin que la maternité et la maladie ne soient pas synonymes d’une rupture de protection sociale.
« Éducation populaire, culture et animation : les orientations du P.S.U. 1960-1990 »
Jean-Claude Gillet propose une étude transversale de la pensée et de l’action du P.S.U, dans le champ de l’éducation populaire, de la culture et du socioculturel. Vision humaniste, approches marxistes, acceptions anthropologiques et ethnologiques vont se confronter dans le bouillonnement de la fin des années soixante et de celles des années soixante-dix qui caractérise la France à cette époque. De la contestation du festival d’Avignon en 1968 au contre-festival de Cannes des années 70 à 78, des fêtes du PSU, aux acteurs multiples qui ont constitué la base de la pensée du PSU dans ce champ (artistes, créateurs, intellectuels, élus, enseignants, responsables administratifs, professionnels de la culture, cadres et militants de toutes origines), l’ouvrage donne aux lecteurs quelques clefs pour comprendre les enjeux d’aujourd’hui dans l’interaction de la politique et de la culture, ainsi que de la tension qui en résulte.
Jean-Claude Gillet est professeur honoraire en Sciences de l’éducation, il a fait sa carrière d’enseignant-chercheur à l’Université Bordeaux Montaigne et fut directeur scientifique de l’ISIAT (Institut Supérieur d’Ingénieurs-AnimateursTerritoriaux). Il est co-directeur de la collection Animation et territoires chez L’Harmattan (avec son collègue géographe Jean-Pierre Augustin). Dans son champ de recherche portant sur l’animation professionnelle, l’éducation populaire et la vie culturelle locale, il a écrit une quinzaine d’ouvrages. Il a milité au PSU, à l’UNEF, dans des fédérations d’éducation populaire, dans des associations locales ou syndicales : dans les deux premières, il a occupé des responsabilités nationales.
Le travail à l’épreuve de l’utopie ou comment transformer les conditions de travail quand la production de richesse reste l’objectif prioritaire ? Pour changer le travail, que nous apprennent les utopies concrètes d’hier (celle du Familistère de Guise par exemple) ? et qu’imaginer pour demain ?
Depuis quelques années l’idée d’utopies, d’utopies réalistes, connaît une nouvelle jeunesse, en particulier, lorsqu’on s’interroge sur les changements dans le rapport au travail. Dans le prolongement des idées autogestionnaires, et en réaction aux politiques néo-libérales, en l’absence de perspectives globales, il est urgent d’explorer d’autres possibles. Déjà dans la deuxième moitié du XIXè siècle, dans le sillage de Fourrier, des expériences ont été tentées.
Michel Lallement s’est attaché à la figure de Godin et au familistère de Guise (une « utopie réalisée »). Jean-Baptiste Godin, homme du peuple et disciple de Fourrier, devenu riche industriel, voulut mettre en pratique les idées de Fourrier et changer l’habitat ainsi que le rapport au travail. Il construit donc le familistère de Guise (dans l’Oise), sur le modèle du phalanstère de Fourier. Dans cette entreprise, à défaut de reprendre toutes les idées de Fourier, il cherche à valoriser le talent, l’initiative et la coopération, transformant l’entreprise en association ouvrière (coopérative de production). Il veut « éteindre le paupérisme en donnant aux classes laborieuses les garanties nécessaires à son existence », partager les bénéfices…
Michel Lallement : « Le travail de l’Utopie. Godin et le familistère de Guise » (Ed. Les Belles Lettres, 2009), « L’âge du Faire. Hacking, travail, anarchie » (Ed.du Seuil, 2015)
Contrairement aux idées reçues les migrants ne volent pas les emplois des nationaux. L’immigration focalise les contradictions des sociétés dites développées. Les droits de l’homme, comme les conventions internationales, garantissent en principe le droit d’asile. Il est proclamé aussi la nécessité d’apports extérieurs en complément d’une démographie qui s’essoufle en Europe, et pourtant, des politiques de fermeture, de répression et de discrimination s’appuient sur des opinions publiques de plus en plus hostiles aux étrangers dans le contexte économique actuel. Face à ces politiques migratoires, il convient de réaffirmer le droit des migrants à bénéficier des mêmes protections et des mêmes droits que les autres citoyens. Qui sont les « migrants » ? Des saisonniers, des illégaux, des contractuels ? De futurs immigrés permanents ? En quoi et pourquoi, à un moment où la précarité se généralise, sont ils plus « précaires » que d’autres ? Quelles places occupent-ils dans les préoccupations et les positions des organisations de travailleurs ? Quelles solidarités sont possibles ?
Catherine Wihtol de Wenden, directrice de recherche au CNRS, docteur en sciences politiques (Institut d’Etudes Politiques de Paris) a mené de nombreuses études de terrain et est consultante auprès de nombreuses organisations internationales. Elle propose d’ouvrir davantage les possibilités d’immigration légale, de développer la mixité sociale. Elle a écrit de nombreux ouvrages et articles sur l’immigration.
Pierre Henry est Directeur de France terre d’asile. France terre d’asile a pour objet principal le soutien aux demandeurs d’asile et la défense du droit d’asile ; spécialisée dans la gestion des centres d’hébergement, elle milite » pour une Europe des migrations protectrice, solidaire, juste et citoyenne ».
Crises agricoles et alimentaires : un débat dans le cadre des samedis TREMA à l’initiative de l’Association des Amis de Tribune Socialiste, avec le soutien de l’Institut Tribune Socialiste, d’ATTAC, du CEDETIM et de la Confédération Paysanne.
Du tiers-mondisme à l’altermondialisme
Les grandes famines du Sahel des années 70-80, succédant aux famines en Chine et dans la péninsule indienne, avaient suscité en Occident un large mouvement « tiers-mondiste » au sein des associations et dans la mouvance politique.
Les émeutes de la faim dans les années 2000 nous rappellent que la question de l’alimentation reste d’actualité, tout en étant renouvelée par la crise écologique.
Depuis 1996, la revendication de la souveraineté alimentaire, portée par un large mouvement autour de La Via Campesina propose une alternative au libéralisme et à l’emprise grandissante de l’agrobusiness. Plus récemment, le développement de l’agroécologie contribue à renouveler radicalement les conditions de production.
Quelle est la situation aujourd’hui ? Quelles solutions alternatives sont à l’œuvre et à développer pour promouvoir les paysanneries du monde, assurer une alimentation satisfaisante pour tous et sauver la planète?
Débat avec Michel Buisson, agroéconomiste, auteur de « Conquérir la souveraineté alimentaire », Marc Dufumier, agronome et auteur de « Cinquante idées reçues sur l’agriculture et l’alimentation » et Claude Girod, responsable pour l’Europe du groupe de travail « Commerce » de la Via Campesina.
Les migrations sont ancrées dans l’histoire et s’inscrivent aujourd’hui dans la phase néolibérale de la mondialisation. On ne peut comprendre les sociétés et le monde sans prendre en compte les migrations et les migrants. Les migrations intérieures, dans un même pays, ou extérieures, les migrations alternantes ou permanentes, sont constitutives de la nature des classes sociales dans chacune des formations sociales nationales et dans l’espace mondial. La croissance monétaire se traduit par un élargissement de la pauvreté et des inégalités sociales. La généralisation de la précarisation frappe particulièrement les immigrés. Les mouvements sociaux et citoyens préconisent une rupture, celle de la transition sociale, écologique et démocratique. Ils mettent en avant de nouvelles manière de produire et de consommer autrement. Les migrants sont des acteurs de la transformation sociale. Les rapports entre migrations et développement doivent en conséquence être réexaminés sur la base de l’accès aux droits pour tous.
Parmi les douze victimes de l’attentat contre l’hebdomadaire Charlie Hebdo,
figurent les dessinateurs Charb, Cabu (ci-contre une affiche de Cabu pour le MRAP- Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples), Wolinski et Tignous. En 2012 Cabu déclarait :
« Certains interdits ont disparu. Mais c’est la religion qui a toujours été un grand tabou. Sauf qu’aujourd’hui, ce sont les religions. Les extrémismes, les intégrismes émergent dans tous les monothéismes. Et donc chez les musulmans, parce qu’il s’agit d’une religion en expansion qui vient d’une culture où la caricature n’existe pas. En France depuis 1905, nous avons toujours eu la liberté de critiquer toutes les religions. Il n’existe pas de délit de blasphème – ce qui plairait aux fondamentalistes catholiques comme musulmans. Les tribunaux français reconnaissent le droit à la caricature. À Charlie Hebdo, nous sommes une bande d’athées. On respecte les croyances, mais on attaque les fanatiques. Je ne crois pas les gens qui disent : on ne peut plus rien dire. Certes, il y a des risques, dans le domaine religieux, et une autocensure chez certains journalistes qui redoutent ce qui nous est arrivé : deux cocktails Molotov dans une rédaction. Mais à Charlie Hebdo, nous prenons ces risques, et nous continuons à nous exprimer comme on le faisait il y a vingt ou trente ans. Nous n’allons pas cesser de rire de certaines choses. La limite, c’est la loi. Si on ne dénonce pas les dérives intégristes, on se laisse faire. Préserver notre laïcité est un combat qui nous a toujours animés. La provocation est d’abord en face. Ce sont eux qui dégainent en premier, nous, on commente. »
Interrogé en 1991 sur son action d’élu de Paris après la répression sanglante du 17 octobre 1961 contre les algériens de la région parisienne, Claude Bourdet évoque aussi l’engagement contre la guerre d’Algérie de son journal, France Observateur, et de son parti politique, le PSU,. Des aspect importants d’une vie de militant où l’anticolonialisme avait une part essentielle. Des images inédites d’un militant exceptionnel qui a laissé très peu de traces filmées dans les médias.
Rappelons que Claude Bourdet ( 1909-1996) avait été un grand résistant , membre du Conseil national de la résistance, avant d’être déporté à Buchenwald. Il avait reçu la distinction de Compagnon de la Libération.
Un film réalisé à partir d’images inédites tournées en 1991 par Agnès Denis et Mehdi Lallaoui.
L’Institut Tribune Socialiste a organisé plusieurs rencontres en 2014 et 2015 autour de
« Crise du travail, les liens sociaux en questions en 2014 et 2015.
« Les métamorphoses du travail » le 16 Septembre 2014.
« Les travailleurs pauvres » le Jeudi 13 Novembre 2014 avec pour invités Denis Clerc et Manuel Domergue
Denis CLERC
Manuel DOMERGUE
« Travail et autonomie » le Mardi 16 Décembre 2014 avec pour invités Michel Lallement et Alain Obadia
Michel LALLEMENT
Alain OBADIA
« Les Migrants : quelles précarités, quelles solidarités ? » le mercredi 12 Février 2015 avec pour invités Catherine Wihtol de Wenden et Pierre Henry
Catherine WIHTOL DE WENDEN
Pierre HENRY
« Le travail à l’épreuve de l’utopie » le Mercredi 25 Février 2015 avec pour invités Michel Lallement et Michelle Perrot
Michel LALLEMENT Le travail à épreuve de l’Utopie. A Guise, Godin voulut mettre en pratique les idées de Fourier
« Les femmes dans le travail : inégalités et précarités » le jeudi 19 Mars 2015 avec pour invitées Margaret Maruani et l’association « Les Matermittentes ». Le débat a été animé par Monique Dental.
L’autonomie est une notion utile pour rendre raison des transformations du travail dans les sociétés modernes et, plus généralement encore, des métamorphoses du capitalisme. Deux familles de pensée peuvent être distinguée de ce point de vue : la première, bien représentée par les travaux empiriques des sociologues, s’intéresse à l’autonomie au travail (capacité à inventer d’autres règles que celles imposées par le management) tandis que la seconde, qui s’inscrit dans la tradition de la philosophie sociale, analyse les conditions de l’autonomie du travail (capacité à déterminer les objectifs et les moyens des activités productives en s’émancipant de toute forme d’intégration systémique).
En regardant les transformations du travail au cours de ces dernières décennies, il s’agit de se demander comment l’autonomie au travail a été conquise (ou pas) et pourquoi il est si difficile de concilier autonomie au travail et autonomie du travail.
Michel Lallement est sociologue, spécialiste de sociologie du travail. Il est professeur titulaire de la chaire d’Analyse sociologique du travail, de l’emploi et des organisations au Conservatoire National des Arts et Métiers à Paris. Il a, notamment écrit : « Le travail : une sociologie contemporaine » (2007). Il s’intéresse aux transformations de la production ainsi qu’à celles des relations de travail.
Alain Obadiaa été secrétaire général de l’UGIC-CGT, membre du Bureau confédéral de la CGT. Il a fait partie du cabinet de Martine Aubry Ministre du travail, a été conseiller dans le domaine social du Président de la RATP. Il est membre du Comité exécutif du Parti Communiste Français, membre du Conseil Économique Social et Environnemental, Président de la Fondation Gabriel Péri.
La « crise » que nous vivons se manifeste, notamment, dans l’éclatement de tous les liens sociaux qui avaient constitué jusqu’à présent des lieux sinon de dialogue du moins de résistance. Certains voient la période actuelle comme une phase de « transition » qui serait liée notamment à la disparition de la centralité du travail dans la réalité des modes de vie, l’émergence d’autres logiques de vie sociale. Certes ces observations correspondent à des réalités. L’Institut Tribune Socialiste estime toutefois que la question du travail reste une question centrale. La place temporelle et psychologique du travail a diminué, modifiant la construction des identités individuelles et collectives… Mais le travail continue à fournir très majoritairement les moyens d’existence, institue pour beaucoup l’accès à la reconnaissance sociale. Il est un lieu porteur de relations sociales. Le chômage de masse, l’automatisation, la dé-classification, la marchandisation et la financiarisation mondialisées, en prémisses ou en devenir dans les années soixante aboutissent aujourd’hui à un système qu’il nous faut repenser. Les transformations profondes du travail ne sont pas sans incidences sur la vie sociale dans sa globalité.
Sommaire de l’ouvrage :
Jean-Marie Vincent : La légende du travail Pierre Naville : Les critères de la qualification du travail Michèle Descolonges : Au sujet des métiers : des enjeux politiques renouvelés ? Elsa Galerand et Danièle Kergoat : Le travail comme enjeu des rapports sociaux (de sexe) Danièle Linhart : Modernisation managériale : la mise à mort des collectifs Michel Lallement : Autonomie au travail, autonomie du travail Jacques Freyssinet : Les syndicats et les crises du travail Jean-François Naton : La vraie valeur vient du travail Daniel Richter : Le travail concret : épicentre des contradictions sociales
Publié dans la Collection « Les cahiers de l’ITS » aux Éditions Bruno Leprince, Janvier 2015
L’Institut Tribune Socialiste a organisé autour de ce thème quatre rencontres animées par des sociologues, des chercheurs et des militants. Ces conférences peuvent être écoutées à la rubrique « Rencontres- séminaires » du site.
Les « travailleurs pauvres » ont un emploi, mais demeurent dans la pauvreté du fait de la faiblesse de leurs revenus (revenus d’activité et prestations sociales). On estimait, en 2013, que près de 2 millions de personnes vivaient avec environ 800 € par mois.
Leur nombre est en augmentation, notamment du fait de la faiblesse des salaires et du fractionnement des emplois (petits boulots, alternance de phases d’emploi et de chômage ou d’inactivité). Alors que la pauvreté était en baisse dans les années 1970-1990, puis s’était stabilisée, elle est en hausse depuis les années 2000. C’est un tournant dans l’histoire sociale : ce n’est plus seulement l’insuffisance des emplois qui engendre la pauvreté, mais la mauvaise qualité de ceux qui se créent. La création d’emplois « paupérisants » a aggravé le problème au lieu de le résoudre.
Quelle est la situation aujourd’hui ? Que penser des politiques de l’emploi mises en oeuvre ou envisagées ?
Denis Clerc et Manuel Domergue apportent des éléments de réflexion et de discussion sur ce problème qui devient de plus en plus grave.
Denis Clerc est économiste, fondateur de la revue « Alternatives économiques », et de « L’économie politique ». Il est membre de l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale » et Président de la FNARS Franche-Comté (une fédération d’associations s’occupant d’hébergement et d’insertion économique). Il a publié récemment : « La paupérisation des Français » (Colin, 2010) et Déchiffrer l’économie » (La Découverte, 2007-2011).
Manuel Domergue a été un animateur du collectif de jeunes mal-logés « Jeudi Noir », avec lequel il a écrit Le Petit livre noir du logement (La Découverte, 2009), responsable de la commission Logement d’Europe Ecologie-Les Verts et journaliste à Alternatives économiques. Il est aujourd’hui directeur des études de la « Fondation Abbé-Pierre pour le logement des défavorisés.
Comment comprendre le délitement des systèmes politiques ? Comment s’en sortir ? La dégradation du rapport des citoyens à la représentation politique connaît aujourd’hui une ampleur inégalée. La France est évidemment concernée, mais nous voyons bien que la perte de substance du rapport démocratique s’étend maintenant à toute l’Europe, ce qui témoigne de la profondeur de cette remise en cause La crise systémique qui ébranle profondément les logiques de nos sociétés est impliquée dans la perte de substance du contrat démocratique, et les conséquences sociales d’une telle crise atteignent directement le vécu de nombre de citoyens, notamment dans les couches populaires. Quels sont les fondements d’une telle dégradation d’un principe jusqu’ici hautement proclamé et comment trouver des éléments de solution ?
Emmanuel Terray Réflexions sur la démocratie représentative
Pierre Khalfa L’impensé démocratique de la construction européenne
Patrice Cohen-Seat Pour une démocratisation permanente de la République
Serge Depaquit Quelle place pour le citoyen dans la décision?
Pierre MARTIN 1 Le déclin électoral des partis de gouvernement
Pierre MARTIN 2 Le déclin électoral des partis de gouvernement. Causes et réactions
Christophe AGUITON. Pour une démocratie horizontale 1. Individualités et espace public
Christophe AGUITON. Pour une démocratie horizontale 2. Les modalités de gouvernement
25 septembre 2014 par | Catégorie: Fonds documentaire ITS/PSU | Commentaires fermés sur Peut-on faire l’économie du genre?
Cote : GENR
Plafond de verre, salaires moindres, emploi à temps partiel subi, exploitation domestique… Difficile d’échapper à ce triste constat : les inégalités entre les sexes demeurent, encore et toujours, un fait structurant de nos sociétés modernes. Comment y remédier ? Loin de tous les stéréotypes, des économistes, sociologues et historiens dissèquent, avec distance et minutie, les mécanismes qui fondent ces inégalités et proposent des pistes ambitieuses pour les combattre. Regards croisés sur l’économie révèle ainsi, dans une synthèse claire et inédite, les tous derniers résultats des sciences sociales pour enfin parvenir à l’égalité entre les sexes. Quel rôle joue l’école dans la partition sexuée de l’économie ? Comment expliquer les différences de salaires et d’accès aux différents postes entre femmes et hommes ? Comment intégrer le genre dans l’élaboration des politiques publiques ? Comment la mondialisation modifie-t-elle les rapports de sexes ? C’est à toutes ces questions que ce numéro de Regards croisés sur l’économie répond, dans un langage à la fois rigoureux et pédagogique, afin de repenser le genre et sa place dans la société du XXIe siècle.
15 Septembre 2014 22 x 13,5 cm, 360 p. La Découverte
L’Institut Tribune Socialiste propose une réflexion autour de l’ouvrage d’André Gorz sur les métamorphoses du travail. Si ce texte est majeur, tant par ses analyses que par les controverses qu’il suscite, il s’agit aujourd’hui de poursuivre la réflexion et aussi de reconnaître et analyser les évolutions contrastées de la place du travail dans la société et la vie humaine. Est-ce un des signes d’une autre transition en cours ?
Après la projection en avant première du film de Virginie Meunier « Il s’agit de quitter la terre » produit par les films du Tamarin, un débat sera animé par Michel Mousel, Président de l’Institut Tribune Socialiste avec Dominique Meda, sociologue auteur de livres et publications sur le travail, la critique de la croissance, Christophe Fourel, Président de l’association des lecteurs d’Alternatives Economiques, auteur de l’ouvrage « André Gorz, un penseur pour le XXIème siècle » publié aux Editions la Découverte, Virginie Meunier, réalisatrice, Yves Bucas-Français et Jacques Sauvageot, Institut Tribune Socialiste.
En 30 ans, les questionnements autour du « métier » ont changé de portée, voire de nature. « Au début des années 1990, les entreprises se sont embarquées, de gré ou de force, dans des changements liés à l’ouverture des marchés à la concurrence internationale : les formes de direction changeaient, les « managers » se substituant aux « chefs » ; les usagers devenaient des « clients » …. La terminologie usitée témoignait de ces évolutions, les postes devenant des emplois, et ceux-ci devenant des métiers. Avec un tel brouillage des mots, qui était aussi un maquillage des situations réelles des salariés, il est temps de se demander ce qu’était un métier ? »
Un métier est fait d’un malaxage de matériaux de toutes sortes et de toutes natures, grâce à l’usage de nombreux outils et de nombreuses manières de faire c’est donc la question de la création qui se trouve en son centre.
Le métier perdure comme une valeur et une pratique : c’est ce qui apparaît en analysant les métiers de médecin, de cartographe, de secrétaire, et bien d’autres encore. Exercer un métier au sein d’une « société », c’est y jouer un rôle quant à ses orientations sociales et politiques. Un métier n’est pas réductible à un emploi, à un travail, à un statut économique et juridique – même si ceux-ci font partie du métier -, parce qu’il s’enracine dans l’exercice d’un art. L’invention technique (l’œuvre) est le fil directeur des métiers, elle s’inscrit dans l’histoire des arts, des sciences et des techniques. il est aussi l’expression d’un rapport des groupes humains au monde, d’une recherche de contact et d’une volonté d’imprimer sa marque. Ce marquage social des métiers est un puissant stimulant de leur évolution.
Nous pourrions repenser les métiers et par suite réorienter les pratiques dans cette optique de non séparation de la « culture » et de la « technique », de la « technique » et de la « nature » dans une approche transdisciplinaire, assemblant psychologie, technologie et écologie.
Rencontre pour la mise en place d’un groupe de travail sur le thème : « Expériences inter-culturelles et trajectoires de vie : les coopérants français en Algérie, place et rôle du P.S.U. »
Dans le cadre des Cycles « De quoi la transition est-elle le nom », l’Institut Tribune Socialiste propose une réflexion sur « LES MÉTAMORPHOSES DU TRAVAIL » d’après André Gorz. Projection du film « il nous faut quitter la terre » de Virginie Meunier. Un débat avec Dominique Meda, Christophe Fourel, Virginie Meunier est organisé.
Dans le cadre d’un cahier de l’ITS Jacques Freyssinet propose une réflexion sur les raisons qui expliquent la quasi absence – ou la place marginale – des questions du travail dans l’action syndicale et la négociation collective.
Bruno Trentin, dans son ouvrage « Cité du travail. Le fordisme et la gauche », Fayard – 2012, a mis en évidence l’incapacité du mouvement ouvrier depuis le début du XXème siècle, à « affronter le problème de la libération du travailleur subordonné ». Un socialisme orthodoxe a pu longtemps imposer le dogme selon lequel « il est absurde (en tous les cas trompeur) d’imaginer pouvoir changer la nature subordonnée et parcellisée du travail avant que n’ait eu lieu la conquête de l’État et la « socialisation des moyens de production à travers la propriété étatique ». Dans l’histoire du mouvement syndical, cette attitude se serait traduite, selon Bruno Trentin, par l’abandon de la question du travail comme objet de revendication et comme enjeu de négociation au profit de celles du salaire et de l’emploi. La transformation du travail était renvoyée aux lendemains du passage au socialisme……