Portugal, la réforme agraire

Mots-clés : Politique agricole, Portugal

Avril-Mai-Juin 1976 • Marc-Olivier Bosshardt

Au Portugal, la réforme agraire a tenté de répondre au déséquilibre entre les régions mais a eu des difficultés à imposer une nouvelle organisation de l’agriculture. Dans le  Nord du Portugal c’est la petite exploitation agricole familiale maraîchère qui s’impose alors que dans le Sud le salariat agricole est dominant. En 1973 si 34% de la population active est agriculteur, la productivité est faible et ne représente que 13,6% du PIB. L’exploitation agricole ne répond que faiblement aux besoins de la population. Elle est essentiellement tournée vers la culture de rente au profit de riches propriétaires. La réforme agraire de l’après révolution du 25 avril 1974 n’a pas apporté toutes les réponses attendues mais devient un acquis les plus marquants du processus révolutionnaire. Cependant, jusqu’où pourra aller le pouvoir d’État face au pouvoir collectif des ouvriers agricoles qui ont pris en main les exploitations sur lesquelles ils travaillent ?

Les damnés de la terre

Mots-clés : Économie, Politique agricole

Juillet - Août 1974

Les damnés de la terre sont les paysans d’aujourd’hui qui subissent particulièrement la crise économique. Le revenu des paysans baisse très rapidement. Compte tenu de l’augmentation des coûts de production qui se situe à environ 30% depuis un an et de la stagnation ou de la baisse des principaux produits agricoles, on peut estimer que la baisse de leur revenu atteindra 40% en moyenne d’ici quelques années. Pour éviter que les paysans ne soient obligés de quitter leurs terres et ne viennent grossir le nombre de chômeurs, la DPN du PSU a proposé 4 axes de travail. Les travailleurs doivent calculer le prix de revient de leur production pour s’assurer d’un salaire minimum et ne pas se laisser imposer des prix fixés par le gouvernement. Le sol agricole est l’outil de travail des paysans, il est donc nécessaire de lutter contre la spéculation foncière et de payer au juste prix, contrôlé par les paysans eux-mêmes, la terre. L’action syndicale doit animer les débats et les luttes pour casser la mentalité de l’entreprise individuelle au profit d’une lutte collective en lien avec les luttes ouvrières. Enfin il faut élargir le débat politique à tous les militants anti-capitalistes.

La famine en Afrique

Mots-clés : Afrique, Économie, Politique agricole

30 Mai 1973 • Tribune Libre de René Dumont

La famine en Afrique occidentale est la conséquence d’une stratégie colonialiste organisée qui profite du silence des Africains car ils se sentent responsables. Cette famine est le résultat d’une économie dominée par quelques privilégiés. Les coopératives et les offices d’Etat sont devenus les nouvelles structures d’exploitation des paysans pour la plupart analphabètes et donc incapables de contrôler et de participer au pouvoir.  Les intérêts étrangers et la minorité urbaine, commerce et industries, professions libérales et surtout fonction publique prélèvent une part excessive d’un revenu national très modeste, ce qui ne permet pas d’envisager des investissements productifs pour l’agriculture et l’industrie.
Au-delà des conditions d’exploitation de l’Afrique, René Dumont montre la faillite du système de consommation et de production qui engendreront à terme la destruction des richesses naturelles par la pollution, l’épuisement des sources énergétiques, la dégradation des sols. La solidarité s’impose à l’échelle de la planète en vue de réduire les inégalités et il faut organiser l’économie mondiale sur la base d’une allocation centralisée des ressources rares sous peine de les voir disparaître.

La crise paysanne et le socialisme

Mots-clés : Aménagement du territoire, Mouvements sociaux, Politique agricole

7 et 15 Juillet 1961 • Serge Mallet

Face à la crise paysanne, quelle réponse peut donner le socialisme et en particulier le P.S.U.? Formation socialiste nouvelle, le P.S.U. ne peut se contenter d’une attitude passive en face de la révolte paysanne. Serge Mallet à la suite de son exposé au Conseil National Politique poursuit son analyse de la crise paysanne et interroge les acteurs du socialisme en marche. Cette crise n’est pas nouvelle : elle s’exprime depuis 1953. Elle se manifeste sous des formes diverses tels que les barrages de routes, les ventes directes ou encore les destructions de produits. En réalité cette crise n’atteint réellement que les petits et moyens exploitants qui souffrent des changements de méthode dans la production, la mécanisation, la production intensive ou encore la commercialisation décidée unilatéralement par les intermédiaires. La double nature du paysan, lié aux intérêts des ouvriers parce que producteur mais attaché au mode capitaliste parce que propriétaire, est en train de céder. Le rôle du P.S.U est d’approfondir sa connaissance du monde agricole et de détecter ce qui pousse le mouvement vers la mise en question du régime économique, trouver des formes d’action concrètes pour lier le mouvement paysan et le mouvement ouvrier.

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