10-16 Mars 1977 • Thierry de Larochelambert, Raymond Murer
A Strasbourg, aux élections municipales le débat autour de la future centrale nucléaire de Gerstheim-Erstein met en relief la crainte et l’hostilité de la population alsacienne dans la concrétisation de ce projet nucléaire à 20 Km de Strasbourg. Thierry de Larochelambert et Raymond Murer, candidats PSU aux élections municipales adressent une lettre ouverte à M. Pflimlim, maire de cette ville. Ils dénoncent le manque de position claire de la part du Maire, par ailleurs également, Président du Port Autonome et de la CFNR (Compagnie Française de Navigation Rhénane ). Le PSU dénonce la politique de la droite en Alsace qui entraînera un développement industriel dangereux et incontrôlé. Il rappelle ses positions quant au nucléaire et le choix d’une autre société qu’il appelle de ses voeux.
23 Février-2 Mars 1977 • Claude-Marie Vadrot ; Michel Martin
Les écologistes présentent des listes aux municipales. Ils réclament des fleurs à la place du béton et des transports publics à la place des voitures. ils se positionnent de plus en plus comme une force contre la droite et le PS ou le PC qui ne sont pas en mesure de répondre aux aspirations écologiques. Cette radicalisation du mouvement écologique apparait comme irréversible. Changer quelques uns des termes de la démarche technocratique ne suffit pas pour changer tous les rapports de l’homme avec son milieu. Le PSU, quant à lui, s’inquiète de l’attitude des écologistes qui rejettent toute union et ne veulent donner aucune consigne de vote au second tour. Au-delà des revendications avancées par les groupes qui se réclament de l’écologie politique, on observe un retour offensif des associations apolitiques. Au cours des débats de la campagne électorale, il est important que chaque candidat réponde clairement sur les choix énergétiques, la croissance capitaliste et la société que cela impose. Après l’épreuve électorale, il apparait clairement que l’écologie demeurera à l’ordre du jour.
Louviers, près de Rouen, une ville de vingt mille habitants serait-elle sur la route de l’autogestion ?. L’enjeu ce sont les élections municipales. Le Comité d’action de gauche dérange et se bat pour que la ville ne soit pas une ville morte car elle veut que l’avis de chacun soit entendu. En un mot, elle veut « rendre le pouvoir aux citoyens ». Force issue de la ville, forgée par et pour les Lovériens, le C.A.G. ne se paye pas de mots. Majoritaire aujourd’hui au conseil municipal, ses réalisations sont visibles, son combat est permanent : animation vivante, fête du Livre, gratuité des activités culturelles et sportives… L’autogestion, une utopie concrète ? Ce Comité d’action de Gauche (CAG) rassemble quatre vingt militants actifs, cent à deux cents dans les périodes les plus chaudes. C’est énorme pour une petite ville éloignée des grandes métropoles. Le combat est bien engagé contre le corporatisme et le conformisme. Les élus du CAG sont conjointement sous le contrôle du Comité et de la population. Une réussite à suivre.
La parole est donnée à Charles Fiterman, secrétaire du Parti communiste français et Gilles Martinet, secrétaire national du Parti socialiste dans le contexte politique de la préparation aux élections municipales. Les réponses permettent d’apprécier les positions respectives des deux grandes forces politiques de la gauche sur quelques-uns des problèmes essentiels de l’heure : Plan Barre en Janvier, Municipales en Mars, élections européennes en Avril. Sur la question de la participation du PSU à des listes communes pour les élections municipales, la réponse de Charles Fiterman est plus ouverte, sans que celle de Gilles Martinet, quelque peu « récupératrice » soit négative. Chacun des responsables de Parti s’exprime sur l’érosion des forces de la coalition de droite au pouvoir et la montée du mouvement populaire d’opposition. Gilles Martinet propose un débat plutôt sur un programme qu’autour des institutions. L’un et l’autre s’exprime sur la question de l’Europe et notamment l’élection d’un parlement européen au suffrage universel.