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Des idées pour un socialisme du XXIe siècle ?

Chronologie du PSU

Cette chronologie du PSU intègre des éléments de contexte.

Années 1950

7-8 décembre 1957 : constitution de l’Union de la gauche socialiste

Les 7 et 8 décembre 1957 est la date de la constitution de l’Union de la gauche socialiste (UGS) par la fusion de la Nouvelle Gauche et du Mouvement de libération du peuple.

13 septembre 1958 : création du Parti Socialiste Autonome

Au cours du 50ème Congrès de la SFIO, à Puteaux, les minoritaires décident de quitter le Parti et de créer le Parti Socialiste Autonome (PSA).

Documents :

Années 1960

3 avril 1960 : congrès d’unification du PSU

Le Congrès d’unification du Parti Socialiste Unifié (PSU) s’est tenu à Issy-les-Moulineaux le 3 avril 1960.

Edouard Depreux (PSA) est élu secrétaire national du PSU ; le premier Comité Politique National (CPN) élu du PSU comprend :

  • 25 représentants du PSA (Parti Socialiste Autonome, créé par scission de la SFIO, contre la politique algérienne de Guy Mollet) ;
  • 25 représentants de l’UGS (Union de la Gauche Socialiste, elle-même issue de la fusion de divers mouvements de nouvelle gauche et de catholiques de gauche) ; parmi ces membres : un étudiant, Jean-Pierre Delaville, qui se trouve être le plus jeune membre de ce CPN ;
  • et  5 représentants de Tribune du Communisme, mouvement composé d’anciens membres du PCF.

Des éléments de programme ont été retenus par le Congrès. Ils portent sur la planification, la gestion de l’économie par les travailleurs, les problèmes agricoles, l’enseignement, la décolonisation. L’examen des questions de politique internationale a été renvoyé aux commissions d’études et les orientations et décisions seront présentées aux prochains congrès. Une charte pour l’unification socialiste a été ratifiée par le Congrès. Elle prépare la conquête du pouvoir par tous les travailleurs, en vue de créer une société socialiste. Le Parti Socialiste Unifié s’affirme comme un parti de la révolution sociale, il travaillera à ce que cet avenir se réalise par l’action des travailleurs eux-mêmes, conscients du rôle historique qui leur incombe et décidés à l’accomplir.

Documents :

8 avril 1960 : 49ème Congrès de l’UNEF

Le 49ème congrès de l’UNEF est marqué par la question algérienne qui conditionne la plupart des points abordés. Après trois ans et demi de luttes internes entre les tendances corporatistes apolitiques et les tendances minoritaires favorables à la reprise de dialogue avec les étudiants représentés par l’UGEMA, l’UNEF apparaît comme une force syndicale qui n’hésite pas à prendre position. Pierre Gaudez est élu président. C’est Dominique Wallon qui se chargera des relations entre l’UNEF et l’UGEMA, ce qui lui vaudra d’être interdit d’entrée à l’ENA et qui donnera lieu à « l’arrêt Wallon », interdisant toute prise de position politique à un candidat souhaitant intégrer l’ENA.

26 juin-13 août 1960 : vague d’indépendances en Afrique

De juin à la fin de l’année, l’Afrique est soulevée par une vague d’indépendances qui s’affirme contre les colonialismes français, anglais et belges :

  • 26 juin la République malgache accède à l’indépendance.
  • Le 30 juin, le Congo belge célèbre sa libération  et prend le nom de « République démocratique du Congo ».
  • À l’Ouest, le « Congo français » accèdera à l’indépendance  sous le nom de « République du Congo » ou « Brazzaville » quinze jours plus tard.
  • Le 7 août, la côte d’Ivoire proclame elle aussi son indépendance, après le Dahomey (actuel Bénin), le Niger et la Haute Volta (actuel Burkina Fasso).
  • 13 août la République Centrafricaine acquiert aussi son indépendance.
  • Ce n’est qu’en novembre que la Mauritanie proclamera elle aussi son indépendance.

Un contexte international qui traduit partout le souhait de rompre avec les années de l’avant-guerre.

27 octobre 1960 : 1ère manifestation unitaire contre la guerre d’Algérie

Confrontée à une insoumission grandissante de la part des jeunes qui ne souhaitent pas payer pour une guerre dont ils ne veulent pas, l’UNEF remobilise les forces de gauche et met sur pied une manifestation nationale qu’elle souhaite unitaire. La la CGT et le PCF s’acharnent par tous les moyens à faire échouer la manifestation contre l’avis de leurs militants. Malgré les interdictions préfectorales, le matin du 27 octobre la première manifestation de masse à Paris contre la guerre d’Algérie est confirmée. Le PSU est le seul parti à soutenir pleinement la manifestation qui rassemble les militants de l’UNEF et des comités contre la guerre, la FEN, la CFTC et pour Paris, F.O. Pierre Gaudez, Président de l’UNEF et Robert Duvivier font des déclarations fortes au nom des syndicats.

Documents :

  • Lire la déclaration de Robert Duvivier, délégué général de l’Union régionale parisienne CFTC.
  • Lire la déclaration de Pierre Gaudez, président de l’UNEF au nom des syndicats parisiens CFTC, FO et FEN.

16 décembre 1960 : 1ère Conférence nationale extraordinaire des étudiants du PSU

Cette première conférence est sans aucun doute à considérer comme étant la première dans la numérotation usuelle, celle du début d’avril 1960 étant à prendre comme la conférence de création des ESU par parallélisme avec le Congrès du P.S.U. Raymond Le Loch est élu secrétaire général. Cette conférence devait définir la place des étudiants à l’intérieur du parti, poser les bases d’une organisation étudiante pour une action plus efficace et expliciter l’attitude des jeunes face à la guerre d’Algérie, obligeant ainsi la gauche toute entière à se positionner. Une motion en faveur de l’Algérie conclut la Conférence. Un nouveau bureau est élu. Les étudiants du parti socialiste unifié (ESU) adressent un message aux étudiants communistes pour un travail politique commun tenant compte de la diversité des opinions.

Documents :

6 janvier 1961 : le PSU appelle à voter « non » au référendum sur l’autodétermination de l’Algérie

Pour la négociation immédiate pour la paix en Algérie, contre les supercheries du référendum, contre le pouvoir gaulliste, le P.S.U. appelle à un grand meeting le vendredi 6 janvier. Gilles Martinet dans l’éditorial de Tribune Socialiste n°35 du 7/01/1961 démontre que la mise en place du référendum n’est qu’un moyen pour le gouvernement gaulliste de retarder la paix et les négociations. C’est par opposition à toutes les tergiversations gouvernementales que le PSU choisit le « non » au référendum. Charles Lussy dans un article connexe dénonce l’usage du référendum qui n’est en fait qu’un plébiscite et un chantage de la part de De Gaulle comme en 1958.

Documents :

25 mars 1961 : 50ème Congrès de l’UNEF

Le 50ème Congrès de l’UNEF à Caen est un congrès de consensus. Le rapport moral du Président sortant, Pierre Gaudez, est adopté par 701 mandats contre 70. C’est aussi le Congrès de la lutte contre la guerre d’Algérie, de la réconciliation avec l’Union Générale des Étudiants Musulmans d’Algérie (UGEMA) et des engagements étudiants contre la guerre. Les travaux du Congrès soulignent l’importance à donner aux problèmes universitaires, telle la démocratisation de l’enseignement, la promotion sociale en lien avec la transformation des structures économiques. Alain Geismar et Dominique Wallon font le compte rendu de ce Congrès pour Tribune Socialiste.

31 mars 1961 : 2ème Conférence nationale ESU

Élection d’un nouveau secrétariat national étudiant, dont Yves Tavernier est secrétaire général, et Jean-Pierre Delaville, secrétaire national adjoint. Il est décidé une amplification de l’action des ESU en milieu étudiant contre la guerre d’Algérie. La Conférence souhaite aussi un investissement plus large dans la vie de l’UNEF ainsi qu’un engagement plus affirmé sur la revendication de l’allocation d’étude.
Est en outre élu un « Comité de coordination étudiant », plus large que le SNE (qui se réunit le 27 mai, puis en novembre). À cette date est paru un Bulletin intérieur des E.S.U. qui affirmait la stratégie du « front socialiste ».

8 avril 1961: 1er Congrès national du PSU à Clichy

Un Congrès dont le texte de présentation des résolutions adoptées donne les orientations : « Pour le renversement du régime gaulliste, pour le front socialiste ». Gilles Martinet est rapporteur de la motion majoritaire. C’est dans la perspective du socialisme que le P.S.U. propose la création d’un front socialiste unissant toutes les forces de gauche sur une base d’égalité de toutes les organisations politiques, syndicales, ouvrières, paysannes, universitaires, sociales et de jeunesse. Pour cela le parti doit se développer et être largement ouvert. Ont été approuvées les déclarations sur l’Algérie, l’enseignement, la laïcité dans l’enseignement. L’aide au pays sur la voie du développement doit faire partie également des réflexions du parti.

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21-22 avril 1961 : putsch des généraux à Alger

Le putsch des généraux les 21-22 avril 1961 est une tentative de coup d’état fomentée par des militaires de carrière de l’armée française contre la politique de De Gaulle. Les généraux Maurice Challe, Raoul Sallan, André Zeller choisissent l’Algérie Française et tentent de s’assurer le contrôle du pouvoir. En réponse à cette mutinerie des généraux, le Général de Gaulle met en application dès le lendemain de la mutinerie l’article 16 de la Constitution qui lui donne tous les pouvoirs : exécutif et législatif. À la faveur de la mutinerie, un régime dictatorial s’instaure. Ceux qui ont vécu de près ces événements ont éprouvé le sentiment de revivre les événements du 13 mai au 1er juin 1958, dates de la prise de pouvoir par Charles de Gaulle ainsi que le rappelle Oreste Rosenfeld pour Tribune Socialiste.

12 août 1961 : création du mur de Berlin

Début de la construction du « Mur de Berlin » par les autorités de la République Démocratique allemande (RDA).

1″‘ septembre 1961 : conférence des non alignés à Belgrade

C’est le 1er septembre 1961 que s’ouvre à Belgrade la conférence des pays non engagés. Pour cette conférence, vingt-cinq pays non alignés, c’est à dire hors des blocs définis par la guerre froide entre l’URSS et les États-Unis, se réunissent à Belgrade suite à l’invitation de Tito, président de la Yougoslavie. Les thèmes de discussion sont celles des luttes contre toutes les formes de colonialisme et de l’organisation à mettre en place pour obtenir une aide matérielle, sans condition politique, des États quels qu’ils soient, disposant de moyens. Ils abordent également la question du rétablissement et du renforcement de la paix et de la sécurité internationale, c’est ainsi que sont à l’ordre du jour Berlin et le Brésil. Le PSU représenté à cette conférence lance un appel en faveur des négociations pour la paix aux puissances concernées par l’actuelle crise de Berlin. Simone Lacouture et Claude Bourdet font le point pour Tribune Socialiste.

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5 octobre 1961 : protestation contre la création de la FNEF

Le gouvernement met en place une Fédération nationale des étudiants de France pour marquer son opposition à l’UNEF L’Assemblée consultative à Montpellier de la Fédération nationale des « tudiants de France (FNEF) rassemble essentiellement des étudiants en médecine, en pharmacie, en droit, soient les associations traditionnellement classées à droite et à l’extrême droite. On s’accorde à penser que l’opération de soutien matériel de la FNEF engagée par le gouvernement serait téléguidée par l’homme-lige de Debré, au Haut Commissariat, Olivier Philip, à l’origine de toutes les mesures prises à l’encontre des mouvements de jeunesse. Les réactions sont vives. L’UGE doute de la représentativité d’une association dont l’existence n’est justifiée par aucune élection. La FEN dénonce une association inspirée par des extrémistes de droite.

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17 octobre 1961 : manifestation contre le couvre-feu et massacre

Le 5 octobre 1961, le Préfet de police, Maurice Papon, impose le couvre-feu à tous les Algériens de Paris et de sa région, sous prétexte de lutter contre le terrorisme. Pour protester contre ces mesures discriminatoires et racistes, plus de vingt-cinq mille Algériens occupent pacifiquement et en famille, à l’appel du FLN, durant trois heures, le centre de Paris, le 17 octobre. La répression policière s’intensifie. Des Algériens sont matraqués puis entassés dans des bus de la RATP et internés dans les stades parisiens et les commissariats pour être expulsés vers l’Algérie. Beaucoup d’Algériens arrêtés cette nuit là ont « disparus » et d’autres jetés à la Seine s’en sont parfois sortis et sont restés cachés. Bertrand Renaudot pour Tribune Socialiste témoigne : depuis plusieurs mois la police française et les partisans de l’Algérie française massacrent les algériens de France dans les rues, les cafés ou les hôtels. Un communiqué de l’A.G.T.A. (Association Générale des Travailleurs Algériens) en donne quelques exemples.

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11 décembre 1961 : débarquement de l’armée américaine à Saïgon

L’armée américaine débarque à Saïgon et décide d’aider ouvertement les sud vietnamiens contre la guérilla communiste.

8 février 1962 : manifestation unitaire contre l’OAS, métro Charonne

Déclaration d’appel unitaire des syndicats CGT de la Seine et de l’Oise, de l’Union régionale parisienne CFTC, du SGEN, des sections de la Seine et de l’Oise de la FEN, du PC, du PSU, des Jeunesses catholiques, des JS.U, et des Étudiants du PSU, du Mouvement de la Paix et du MLO (Mouvement de libération ouvrière) : « Les complicités et l’impunité dont l’OAS bénéficie de la part du pouvoir malgré les discours officiels, encouragent ses actes criminels. Une fois de plus, la preuve est faite que les antifascistes ne peuvent compter que sur leurs forces, sur leur union, sur leur action ». La manifestation est interdite par le gouvernement, qui invoque le caractère anti-gouvernemental de l’appel Le bilan (8 morts, des centaines de blessés) est écrasant pour le pouvoir gaulliste. Les communiqués du Ministère de l’Intérieur invoquent des provocations de « commandos communistes organisés ».

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13 février 1962 : fin de la grève des mineurs

Les mineurs ont repris le travail après 63 jours de grève. La grève a commencé le 19 décembre 1961. Le bureau confédéral de la CFTC réclame une discussion avec le gouvernement sur les reconversions des régions minières et le développement des régions non industrialisées. Le gouvernement a accordé aux mineurs des avantages matériels mais n’a pas cédé sur le fond. Cette grève est un premier mouvement de luttes contre le plan de stabilisation de Giscard qui se poursuivra tout au long de l’année suivante dans de très nombreuses régions.

18 mars 1962 : accords d’Évian

Accords d’Évian négociés entre les représentants du gouvernement français et ceux du Front de libération nationale (FLN), pour mettre un terme au conflit, décision d’un cessez le feu et organisation d’un référendum visant à accorder à la population algérienne l’indépendance vis-à-vis de la France.

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31 mars 1962 : 3ème Conférence Nationale ESU

Le Secrétariat national sortant a insisté, dans son rapport, sur le dialogue qu’il a su établir entre le Parti et les étudiants ainsi que les rapports fructueux qu’il a pu entretenir avec les organisations extérieures au Parti et tout spécialement l’UNEF Il a constaté qu’une plus grande structuration du mouvement s’établit. En commission le secrétaire général a présenté un projet de motion sur le Front Socialiste et le milieu étudiant. La résolution générale s’efforce de faire la synthèse des différents rapports : la lutte pour l’indépendance de l’Algérie et contre le fascisme y tiennent une place importante. Mais c’est aussi la volonté affirmée de mener jusqu’à son terme la lutte contre le régime. Jacques Kergoat devient secrétaire général, au sein d’un Secrétariat National Étudiant (SNE) de 7 membres comprenant notamment Jacques-Arnaud Penent (responsable région parisienne) et Jean-Louis Peninou (responsable province).

25 avril 1962 : 51ème Congrès U.N.E.F. à Reims

En 1961-1962 la question algérienne a pesé lourdement sur la vie du mouvement étudiant. La fin de la guerre d’Algérie ouvre une nouvelle période au syndicat étudiant. Ce congrès souligne la nécessité du développement de coopérations internationales sur de nouvelles bases, et, sur un plan général, le retour à des revendications plus traditionnelles. Dominique Wallon, président sortant, fait le compte rendu du congrès pour Tribune Socialiste.

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3 juillet 1962 : proclamation de l’indépendance de l’Algérie

Le scrutin du 1er juillet consacre l’indépendance de l’Algérie, cependant, la situation politique est complexe. Le FLN comme l’UGTA déplorent des prises de position contradictoires des dirigeants mais font de l’unité la condition de la victoire. S’il n’y a pas d’accord véritable entre les forces sociales qui ont mené la révolution, tous s’accordent sur le fait qu’il faut remédier à la vacance du pouvoir, prendre des mesures de gestion, principalement économiques, inscrire l’Algérie dans la communauté internationale et garantir l’unité du pays. Traditions, batailles de clans, divisions sur les analyses politiques caractérisent l’Algérie en pleine mutation. Présentation de ces contradictions par Marc Heurgon pour Tribune Socialiste.

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11 octobre 1962 : 21ème Concile, Vatican II

Le 21ème concile de l’église catholique, plus communément appelé Vatican II, est ouvert par le pape Jean XIII le 11 octobre 1962, il se termine le 8 décembre 1965 sous le pontificat de Paul VI. Il est généralement considéré comme l’événement le plus marquant de l’histoire de l’Église catholique au XXème siècle. Il symbolise l’ouverture de l’église au monde moderne et à la culture contemporaine faite de progrès technologiques, d’émancipation des peuples et de sécularisation croissante. JC. Ressalg fait le point pour le journal de la Section Sorbonne.

18 novembre 1962 : élections législatives en France

Les élections législatives des 18 et 25 novembre 1962 interviennent après la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 octobre 1962 à la suite d’un vote de censure le 4 octobre 1962.

Les élections législatives sont marquées par la progression de la gauche, mais surtout par la déroute de la droite modérée au profit des gaullistes de l’UNR-UDT (regroupement de l’Union pour la nouvelle république et de l’Union démocratique pour le travail), qui obtiennent la majorité absolue à l’assemblée nationale : Georges Pompidou redevient Premier Ministre.
Le P.S.U. obtient deux élus avec 2,33 % des suffrages : Tanguy-Prigent à Morlaix et Raoul Bleuse à Alfortville ; ce dernier démissionne du P.S.U. peu de temps après son élection.

23 janvier 1963 : 4ème Conférence nationale étudiante

Les 23 et 24 Janvier 1963 se déroule la 4ème conférence nationale étudiante, peu avant la tenue du 2ème Congrès du P.S.U. à Alfortville. Jacques Kergoat est réélu secrétaire général avec un secrétariat de 6 membres. À cette conférence les clivages politiques sont perceptibles puisque le rapport moral est adopté par 179 voix « pour » et 161 « contre ». Il y a eu 216 abstentions et 74 refus de vote. Le renversement du Secrétariat deux mois plus tard signe les difficultés dans un contexte de crise interne du PSU.

28 janvier 1963 : 2ème congrès du PSU à Alfortville

Ce deuxième congrès met à jour une crise interne profonde marquée par l’éclatement du parti en 7 tendances. Les nombreuses motions et les cinq textes d’orientation du congrès révèlent un climat de discussion très intense. Cependant, le « contrat d’unité » a tenu une large place dans les débats et certaines déclarations attestent de la volonté de consolider, malgré les différentes conceptions politiques, l’unité du parti. Les délégations étrangères, très nombreuses, ont montré aux militants l’intérêt soulevé à l’étranger par le PSU.

Document :

21 février 1963 : 6ème Congrès de l’UEC

Des tensions se font jour au sein de l’U.E.C. (Union des Étudiants Communistes). La direction apparaît comme dissidente par rapport à la ligne stalinienne car elle décide de soutenir la proposition du PSU de candidature unique pour la gauche au premier tour des élections et de présenter un programme différent de celui du PC L’intervention de Waldeck-Rousseau a calmé les esprits mais les questions de fond posées par l’UEC et ses rapports avec le parti ne sont pas réglés pour autant. Trois ans plus tard ces tensions aboutissent à l’exclusion de nombreux militants de l’U.E.C. Marc Heurgon, Jacques Kergoat, Jacques Hubert font le point pour Tribune Socialiste.

7 avril 1963 : 52ème Congrès de l’UNEF à Dijon

L’UNEF s’engage dans « la voie universitaire » ; Michel Mousel, vice-président universitaire sortant, est élu à la présidence ; il est membre du PSU, de même que Jean-Claude Gillet et Jean-Pierre Delaville. Par ailleurs, Jean-Paul Malrieu et François Mareschal, connus comme membres de l’Union des Étudiants Communistes (UEC), deviennent vice-présidents. Le rapport moral fait un panorama général de l’action de l’U.N.E.F. et des problèmes rencontrés au cours de l’année : situation politique et rapports avec le gouvernement, action syndicale et plan Fouchet, actions sur le logement étudiant, politique culturelle, rapports internationaux, communication et formation. Le rapport de de la Commission Universitaire propose un débat sur l’étudiant « travailleur intellectuel ».

20 avril 1963 : 5ème Conférence nationale ESU

La conférence nationale qui se tenait à Paris les 30-31 mars et 1er avril se prononce sur la fusion des deux organisations de jeunes : les ESU et les JSU, sur la base d’un texte préparé par la section de Nice. Il ne s’agit pas de créer un « parti de jeunes », mais un mouvement s’appuyant sur les bases programmatiques du PSU, ayant la charge d’expliciter la politique du parti en milieu jeune. La conférence adopte également une motion sur la discipline syndicale pour coordonner l’action des militants ESU à l’UNEF La conférence a procédé à l’élection d’un bureau national de 7 membres élus, responsables devant le comité national.

13 septembre 1963 : plan de stabilisation

La situation économique en France s’aggrave. La grève dans les régions, et un regain de hausse des prix obligent le nouveau ministre des Finances et des Affaires économiques, Valéry Giscard d’Estaing, à mettre en place un Plan de stabilisation en septembre sous la pression de Charles de Gaulle. L’État baisse le crédit, bloque les prix, réduit ses dépenses. Cette rigueur a le mérite de ramener le budget à l’équilibre, mais elle s’éloigne du libéralisme des années 1959-1960. L’insatisfaction des Français, dans le même temps, augmente et les manifestations ouvrières et paysannes se développent partout dans les régions.

16 novembre 1963 : 3ème Congrès national du PSU à la Grange-aux-belles, Paris

Le 3ème congrès du PSU s’est tenu à Paris, salle de la Grange-aux-Belles. C’est le congrès de la stabilisation après la crise qui a duré toute l’année. Le PSU, se positionne sur le terrain économique et social et présente le programme du contre-plan en réponse aux décisions économique du gouvernement. L’unité de tous les travailleurs et l’unité des organisations politiques et syndicales devront constituer le véritable pacte de l’opposition socialiste. Les textes d’orientation majoritaire et minoritaire sont présentés successivement dans le compte rendu du Congrès.

Document :

7 décembre 1963 : 6ème Conférence nationale étudiante

La 6ème conférence nationale étudiante est ouverte le 7 décembre 1963, sous la présidence de François Rousset. Cette C.N.E. élit un « comité national étudiant » de 27 membres. Cette C.N.E. constitue un nouveau départ pour les ESU et appelle les militants à reprendre l’initiative pour une Université nouvelle socialiste, liant les revendications étudiantes au renversement du régime gaulliste et à l’instauration d’une démocratie socialiste. Cette conférence propose aux organisations étudiantes des campagnes d’action s’inscrivant dans une réflexion socialiste pour une « université nouvelle, socialiste et ouverte à tous » : unité de toutes les forces socialistes contre le régime dans le cadre du « Front socialiste », salaire étudiant, adaptation des structures universitaires et de l’enseignement aux besoins nouveaux d’une démocratie socialiste en lien avec les mouvements anticolonialistes.

8 février 1964 : 1er colloque socialiste

Le colloque socialiste convoqué par un groupe socialiste de la SFIO s’est réuni les 8 et 9 février 1964 et a permis de débattre, au-delà des questions générales du socialisme, des rapports entre catholiques et socialistes, de la démocratie et des rapports entre partis et syndicats. L’article présenté ici reprend les grands points des interventions des délégués PSU : Pierre Naville, Georges Servet, Henri Longeot et Gilles Martinet.

27 mars 1964 : 53ème Congrès de l’UNEF

Le rapport final de la commission, adopté par une large majorité, porte sur l’allocation d’études, la modernisation du contenu de l’enseignement, et sur l’adaptation nécessaire de l’Université aux exigences professionnelles. Outre ces thèmes, la discussion a porté sur la nécessité de l’action syndicale. Pour amener les étudiants à prendre conscience que l’Université dispense avant tout un enseignement théorique, loin des réalités professionnelles, la pratique syndicale, dénommée « pratique universitaire de base » et l’action revendicative sont à développer. La pratique intersyndicale pour concrétiser et élargir les revendications devra être réfléchie et recherchée tout comme le rapprochement avec d’autres mouvements de jeunesse. Bernard Schreiner est élu président. La FGEL passe dans l’opposition et constitue la tendance dite « gauche syndicale ».

9 mai 1964 : Algérie, congrès du FLN

Le discours introductif de Ben Bella affirme le choix d’une gouvernance socialiste pour l’Algérie. Trois grandes orientations se dégagent du congrès : lutte contre la bourgeoisie et la bureaucratie y compris à l’intérieur du parti, reconstruction d’un parti homogène pour lequel les cadres du parti ne doivent pas appartenir à l’État, et dans lequel la classe populaire doit être largement représentée par des élections à tous les niveaux, réorganisation de l’administration et poursuite du programme d’autogestion. S’il ne semble pas que l’on ait tenté de s’opposer de front aux solutions socialistes avancées par le programme, il faut toutefois noter l’expression forte des traditionalistes qui sont intervenus par la voix de Brahimi, président des Oulémas revendiquant la filiation arabo-islamique de l’Algérie, rappelant les principes religieux, et mettant en cause l’émancipation des femmes. Les résistances qui se sont manifestées à l’intérieur et autour du congrès laissent prévoir que l’option socialiste ne s’imposera pas sans de nouvelles luttes.

14 octobre 1964 : destitution de Khroutchnev

Le chef du gouvernement soviétique Nikita Khrouchtchev est limogé. Il est remplacé par Léonid Brejnev à la tête du Parti Communiste d’Union soviétique (PCUS). L’échec de la crise de Cuba lui est lourdement reproché, le Parti l’accuse aussi de prendre des décisions autoritaires. La nomination de Brejnev ouvre la voie de l’orthodoxie léniniste confirmée au XXIIIe congrès en 1966.

8 avril 1965 : 54ème Congrès de l’UNEF à Bordeaux

Ce Congrès est marqué par de vives oppositions entre les deux tendances de la gauche syndicale, La majorité, avec la FGEL, fait adopter son texte, contre celui des minoritaires ; Jean-François Nallet est élu Président. Le texte d’orientation générale définit la ligne politique et syndicale pour dépasser les affrontements internes. Si l’affirmation du refus de la technocratisation de l’Université est claire, les auteurs précisent que l’intervention de l’U.N.E.F. contre le plan Fouchet devra se doubler d’une intervention politique générale qui intègrera l’ensemble des problèmes posés par le milieu étudiant dans son travail et hors de l’université.

5 juin 1965 : 4ème Congrès du PSU à Gennevilliers

Le 4ème congrès du P.S.U. s’est tenu à Gennevilliers les 5, 6, et 7 Juin 1965. Édouard Depreux le caractérise comme le congrès « de la nouvelle chance du socialisme ». Il intervient après les municipales et pendant la préparation des présidentielles. L’alliance de Gaston Defferre avec le MRP, pour gagner les élections municipales de Marseille, a tenu une large place dans les discussions du Congrès. Le PSU repousse la conception centriste de la Fédération Démocrate Socialiste qui exclue les discussions avec le Parti Communiste et les socialistes réformateurs. Il s’affirme résolument socialiste et propose avant tout un programme à discuter avec toutes les forces de gauche. Il se propose d’expliciter sa proposition de contre plan démocratique, pour l’institution d’une démocratie réelle à tous les niveaux. Il prône une politique d’indépendance européenne face aux États Unis. Il propose une réforme de l’enseignement et réaffirme son engagement laïque. Tribune socialiste reprend les motions adoptées et présentées par Harris Puisais, Pierre Bérégovoy, Gilles Martinet, Georges Servet et Paul Parisot.

11 juillet 1965 : création de la FGDS

« C’est durant l’été 1965 que les discussions entre les représentants de la Convention des institutions républicaines, des clubs, du Parti socialiste SFIO, du parti radical-socialiste et de l’UDSR, aboutissent à la création de la Fédération de la Gauche Démocratique et Socialiste (F.G.D.S). Présidée par François Mitterrand, la Fédération annonça en février 1966 qu’elle ne présenterait qu’un candidat par circonscription aux législatives de 1967 (qui marquèrent un succès pour la gauche) et forma en mai un Contre-gouvernement. Les événements de mai 1968 et l’échec aux législatives portèrent au coup fatal à la Fédération qui éclata à l’automne. François Mitterrand en quitta la présidence le 7 novembre. Claude Fuzier en assura le secrétariat général jusqu’à sa dissolution, début 1969. » Extrait du site de l’OURS http://www.lours.org/

16 novembre 1965 : Conseil National du PSU

Dans le cadre des élections présidentielles, le PSU invite les travailleurs à voter contre le système établi en 1958 par le Général De Gaulle. La création d’une plate-forme commune des forces de gauche n’a pas pu être mise en place, cependant le PSU affirme que seule l’instauration d’une démocratie socialiste bâtie sur de nouvelles structures institutionnelles, avec des réformes sur la planification et une politique étrangère différente sera la réponse au mécontentement provoqué par la politique gaulliste. Le PSU, ne nie pas que la candidature de Mitterrand ne réponde pas à ses objectifs mais appelle cependant à voter pour ce dernier, pour un renouveau de la gauche française. Clément Sandy et Philippe Brachet pour Tribune Étudiante font le bilan du septennat gaulliste.

5 décembre 1965 : élections présidentielles françaises

Suite à la réforme de la Constitution de 1962, l’élection présidentielle des 5 et 19 décembre 1965 est la première à se dérouler au suffrage universel direct à deux tours. C’est également pendant cette campagne que la télévision joue un rôle important pour la première fois. C’est aussi la première fois que les agences de sondages interviennent.

Six candidats se présentent : le président sortant Charles de Gaulle, François Mitterrand (candidat unique de la gauche), Jean Lecanuet (centriste), Jean-Louis Tixier-Vignancour (extrême droite), Pierre Marcilhacy (centre-droit), Marcel Barbu (sans étiquette).

Contrairement à ce qu’on pouvait attendre, Charles de Gaulle (44,6 % des voix) ne passe pas directement au premier tour. Il est en ballotage avec François Mitterrand (31,8 %) et un second tour a lieu. De Gaulle l’emportera au second tour avec 55,2 % des suffrages exprimés. Le PSU a soutenu la candidature de François Mitterrand.

18 février 1966 : 7ème Conférence Nationale des ESU

Cette CNE rassemble 25 sections de province et 10 sections parisiennes. Son enjeu est de donner, à l’organisation reconstruite, une base de travail pour les mois à venir. Jean-François Pertus est élu Secrétaire national. Sont abordés en premier lieu les problèmes internationaux et plus particulièrement la situation des pays du Tiers-monde libérés du colonialisme, le passage au socialisme et les rapports avec les pays développés. Les textes analysent ensuite la transformation du paysage économique et la nécessité d’adapter les analyses politiques à un nouveau contexte. La C.N.E. pose la question du mouvement socialiste et des transformations de sa base sociale. Il est décidé un plan d’action pour les ESU, dans et hors de l’université, en faveur de l’alternative socialiste, pour la lutte contre l’impérialisme et contre le plan Fouchet.

7 avril 1966 : 55ème Congrès de l’UNEF à Grenoble


Dans son rapport moral, le président sortant, Jean-François Nallet, dresse un constat négatif : « le tableau objectif de l’état du mouvement montre à quel point les carences organisationnelles de tous ordres se sont agrandies jusqu’à rendre caduques ou même impossibles tout débat politique, tout choix d’orientation syndicale, toute politique revendicative ». La gauche syndicale laisse le bureau national de l’U.N.E.F. à une direction qualifiée de « centriste », élue dans des conditions difficiles. Jean-François Nallet accepte de reprendre provisoirement la présidence, avec Jean Terrel (E.N.S.) comme Vice Président Universitaire et Pierre Vandenburie comme secrétaire général administratif. Gilles Boyer, pour Tribune Socialiste, dénonce le manque de projet politique affirmé de la gauche syndicale.

30 avril 1966 : rencontre socialiste de Grenoble

L’ensemble des participants se déclarent favorable au socialisme dans la perspective de l’après-gaullisme. Prévoir dès aujourd’hui les grandes lignes d’une politique socialiste, pendant cette période de transition, tel est l’objet des trois rapports groupés ici sous le titre général : les voies de passage au socialisme. Ont été abordés les objectifs et moyens de la politique économique à mettre en place, tant dans le secteur public que privé, le rôle de la monnaie et les fondements d’une politique internationale socialiste. Le rapport de Pierre Lavau insiste sur l’action du plan sur le marché, les prix et son rôle sur les mouvements de croissance et de régression. Maurice Duverger aborde la question de la démocratie et de la participation à l’autorité.

2 février 1967 : vers un investissement des ESU à la direction de l’UNEF

Le Conseil National extraordinaire des ESU, réuni le 27 janvier 1967, a donné son approbation à la participation des E.S.U. au Bureau National de l’UNEF par 25 voix pour, 9 contre et 6 abstentions – 15 sections étaient représentées. En conséquence Gilles Boyer et Jean Tercé, membres du secrétariat national des ESU sont respectivement secrétaire-général et vice-président du nouveau bureau national, élu par l’Assemblée Générale de l’UNEF le 30 janvier 1967. Suite à ce conseil national, une circulaire signée de Jean-François Pertus et datée du 9 février 1967 explicite cette décision. En outre elle fait le point sur la situation politique en milieu étudiant et sur les différentes composantes politiques du milieu étudiant.
Quelques années plus tard, le Centre de coordination et de recherche sur le mouvement étudiant fait une analyse de cette période.

5 mars 1967 : élections législatives françaises

Élections législatives des 5 et 12 mars 1967. Le P.S.U. obtient 2,26 % des suffrages avec 103 candidats. 4 députés sont élus : Yves Le Foll à Saint-Brieuc, Roger Prat à Morlaix, Pierre Mendès-France à Grenoble, Guy Desson à Sedan.

17 mai 1967 : manifestation contre les « pleins pouvoirs »

Manifestation du 17 mai 1967 contre les pleins pouvoirs (suite à la demande du gouvernement Pompidou de légiférer par ordonnances en matière économique et sociale). Un an après la journée d’action du 17 mai 1966, cette nouvelle journée d’action entend protester contre la réforme de la sécurité sociale par voie d’ordonnances, contre le blocage des salaires et contre l’attribution des pleins pouvoirs au gouvernement. L’année 1967 est celle qui comptabilise le plus de journées de grève depuis l’instauration de la Ve République. L’industrialisation rapide, un fort chômage, le refus de négocier gouvernemental et patronal et le récent succès de la gauche aux législatives de 1967 dynamisent le mouvement social.

Document :

5 juin 1967 : Guerre des « six jours »

Guerre des « six jours ». L’armée israélienne s’empare du Sinaï égyptien, du plateau du Golan, de la Cisjordanie, Gaza et Jérusalem Est.

22 juin 1967 : 5ème Congrès PSU de Paris

Les 22, 23 et 24 juin 1967 se tient le 5ème Congrès du PSU à Paris à la Maison des Métallurgistes. Défaite des unitaires qui (autour de Gilles Martinet, Jean Poperen et Pierre Bérégovoy) souhaitent l’association puis l’adhésion du P.S.U. à la F.G.D.S. La majorité (autour d’Édouard Depreux, Michel Rocard et Marc Heurgon) prône au contraire l’autonomie du P.S.U. Michel Rocard devient secrétaire national du PSU.

3 juillet 1967 : 56ème Congrès de l’UNEF à Lyon

Le texte d’orientation présenté par Caen et Dijon présente une analyse de l’Université en la positionnant par rapport à l’évolution des technologies et du rôle de l’État tant dans la fonction productive qu’idéologique. Les sections de Caen et Dijon insistent sur le champ d’action autonome de l’Université et l’importance de l’action syndicale. L’action syndicale de l’UNEF, au-delà des débats théoriques, participe à la transformation démocratique de l’Université et à la prise de conscience politique des étudiants. Les thèmes et les mots d’ordre de luttes prolongent le cadre de réflexion pour une action concrète et immédiate contre le plan Fouchet, contre les plans de réformes qui touchent directement la vie sociale des étudiants, contre la réorganisation des études.

Le texte d’orientation présenté par l’AGE de Saint-Étienne est encore plus précis sur les difficultés rencontrées par les étudiants, et sur les propositions concrètes de luttes contre l’orientation Aigrain et les interventions du pouvoir. Il définit des axes de luttes pour la rentrée et explicite la politique de masse pour la mise en place d’une université démocratique. Enfin sur le plan international, il dénonce la situation au Vietnam.

C’est à ce congrès que les militants étudiants ESU se présentent au sein du Bureau National UNEF.

Pierre Vandenburie est réélu président ; Jean-Daniel Bénard est secrétaire général ; deux « délégués universitaires » : Jacques Sauvageot et Robert Andrei sont élus.

1er décembre 1967 : 8ème Conférence Nationale Étudiante

Cette 8ème conférence Nationale (intitulée à tort, 7ème) s’est déroulée du 14 au 17 décembre 1967. Elle s’inscrit dans le prolongement du 5ème congrès du PSU. Elle est le signe d’une nouvelle dynamique des ESU. Les questions internationales et l’anti impérialisme comme la place de l’Université et des étudiants dans l’économie font partie des thèmes abordés à la conférence.

11 décembre 1967 : les poperénistes quittent le PSU

L’Union des Groupes et Clubs socialistes (UGCS) est créée par Jean Poperen en décembre 1967 à la suite de sa démission du Parti Socialiste Unifié (PSU). L’UGCS adhère dès sa création à la Fédération démocrate et socialiste (F.G.D.S) présidée par François Mitterrand.

18 février 1968 : congrès Vietnam de Berlin

À l’appel du S.D.S. (organisation des étudiants socialistes de gauche d’Allemagne Occidentale) et de la « Conférence de Bruxelles », s’est tenu à Berlin Ouest, les 17 et 18 février, un grand rassemblement de la jeunesse européenne sur les thèmes de la lutte anti-impérialiste et de l’opposition à la guerre du Vietnam.

30 mars 1968 : Conseil national PSU de Versailles

Les 30 et 31 mars 1968 s’est tenu au Palais des Congrès de Versailles le Conseil national du PSU presque intégralement consacré à la crise actuelle de l’emploi et à ses conséquences. Trois rapports ont été soumis à la réflexion des militants : « le problème du plein emploi » de Jacques Malterre, « les relations entre partis et syndicats » d’Abraham Béhar, « la défense des droits syndicaux des travailleurs » d’Henri Leclerc. Pierre Belleville a présenté la « résolution sur le problème de l’emploi » adoptée à l’unanimité. « L’adresse du PSU à l’ensemble du mouvement syndical ouvrier français » ainsi que la « Résolution d’application » a été commentée par Manuel Bridier.

3 mai 1968 : 9ème Conférence Nationale Étudiante

La CNE du 3 mai 1968 se déroulait en même temps qu’un meeting auquel l’UNEF avait appelé avec le SNESUP et le mouvement du 22 Mars pour protester contre les sanctions à l’encontre des étudiants de Nanterre. A cette CNE, deux courants s’opposent sur le rôle des ESU et du PSU. Pour les uns, avec Roger Barralis, Jean-Bernard Gonzalez et les militants d’Aix-Marseille, le PSU doit peser sur la stratégie du Parti Communiste. Ils critiquent par ailleurs les structures et le fonctionnement des ESU et proposent une autre organisation.
Pour les autres, avec Jean Tercé, Jean-Claude Boisseau, Jean-Louis Evrard et le BN de l’UNEF, les ESU et l’UNEF doivent s’inscrire pleinement dans le mouvement qui commence à s’affirmer dans les Universités en Allemagne, en Italie, et en France et s’affirmer comme un mouvement autonome par rapport à la gauche traditionnelle.
Ce dernier courant l’emporte par 55 % des voix.

11 mai 1968 : accords de Grenelle, meeting de Charléty

En mai 1968, le PSU s’engage inconditionnellement derrière le mouvement étudiant.

Le 27 mai, les représentants du gouvernement (notamment Jacques Chirac), alors secrétaire d’État aux Affaires sociales, chargé de l’Emploi), des syndicats et du patronat signent les accords de Grenelle qui portent essentiellement sur une augmentation de 10 % des salaires et une revalorisation de 35 % du SMIG (salaire minimum interprofessionnel garanti). Mais ces accords sont rejetés et ne permettent pas une issue à la grève générale.

Les étudiants de l’UNEF avec le syndicat CFDT et le PSU organisent un meeting au stade Charléty le 27 mai qui rassemble 30 000 personnes. Pierre Mendès France est présent, cautionne la manifestation mais ne prend pas la parole. Au lendemain de Charléty, la cacophonie et l’impuissance sont patentes à gauche, le terrain est libre pour une riposte du pouvoir, qui met à profit les divergences du mouvement et les inquiétudes de l’opinion.

23 juin 1968 : élections législatives françaises

Les 23 et 30 juin 1968 ont lieu les élections législatives suite à la dissolution de l’Assemblée nationale par Charles De Gaulle pour répondre à la crise de Mai. Le PSU n’obtient aucun élu.

20 août 1968 : les chars soviétiques entrent à Prague

Le 20 août 1968, 200 000 soldats et 5 000 chars soviétiques envahissent la Tchécoslovaquie pour écraser « le printemps de Prague », mouvement en faveur d’une démocratisation de la vie politique.

1er novembre 1968 : les Assises jeunes du PSU

Les jeunes du PSU ont tenu leurs assises les 1,2 et 3 novembre 1968. Ils font le point sur l’action de Mai dans les entreprises et les quartiers. Mai 1968 a révélé au grand jour la profondeur du malaise des jeunes et la vigueur de l’opposition au système capitaliste. Ils posent la question de la situation des jeunes en France (chômage, emploi, formation, logement et loisirs). Ils abordent les questions internationales, la situation particulière de Cuba et dénoncent l’impérialisme économique et l’exploitation capitaliste. Les articles sont signés Yves Serjeune, Michèle Descolonges, Jean-Bernard Gonzales, Yves Bucas-Français, Manuel Bridier.

23 novembre 1968 : 10ème Conférence Nationale des ESU

Le texte adopté intitulé « Les luttes étudiantes » fait une analyse du milieu étudiant, de l’Université, du mouvement étudiant et de son action pour faire vivre un mouvement politique de masse . « L’avant-garde étudiante a un rôle spécifique à jouer pour donner un contenu politique théorique à cette ligne. Les ESU doivent plus particulièrement prendre en charge la jonction étudiants-travailleurs. Ils doivent être à la pointe d’expériences dans ce secteur ». Le nouveau secrétariat national étudiant comprend six étudiants ES. de Sciences Po et deux étudiants de la Sorbonne.

22 décembre 1968 : 57ème Congrès de l’UNEF à Marseille

Bilan de l’action du bureau depuis son élection au Congrès de Lyon. Analyse du mouvement étudiant avant et après Mai. Mouvement étudiant et mouvement ouvrier.

Document :

14 mars 1969 : 6ème Congrès PSU DE Dijon

Tandis que le Congrès adopte massivement les « 17 thèses » qui étaient soumises à sa discussion, il se divise sur la question du référendum d’avril ; le boycott de la consultation préconisé par le bureau national, position commune de Michel Rocard et de Marc Heurgon, est mis en minorité : une majorité de délégués a considéré que le refus de cette consultation n’était pas possible et a préconisé le vote « non ». Les sections étudiantes ont majoritairement penché pour le « non ». Un débat autour des nouvelles classes sociales obligeant le Parti à envisager de nouvelles méthodes et formes d’action a été ouvert par Manuel Bridier, Alain Badiou et André Garnier. À l’issue de ce congrès difficile, Marc Heurgon renonce à ses fonctions de secrétaire à l’organisation. Ne se sont pas représentés également Christian Guerche et Jean-François Pertus. Michel Rocard reste secrétaire national.

21 avril 1969 : 11ème conférence nationale étudiante

Deux thèmes centraux ont ordonné les débats de la 11ème conférence nationale étudiante. Le premier porte sur le rôle des étudiants ESU à l’Université et les batailles à y mener, le second sur la place et le rôle des étudiants dans le Parti. Les ESU ne constituent pas une structure parallèle au Parti ou une structure autonome à l’intérieur de celui-ci : leur intervention se fait à la fois à travers le mouvement de masse et l’organisation d’avant-garde. Ce sont les relais de l’information qui doit circuler pour créer les conditions d’un débat politique ouvert à tous. Robert Destot et Rémy Grillaut font le compte rendu de cette conférence.

27 avril 1969 : référendum et élections

Le référendum sur le projet de loi relatif à la création de régions et à la rénovation du Sénat a eu lieu le 27 avril 1969. Le résultat négatif a conduit à la démission du Président de la République, Charles De Gaulle, le lendemain. Des élections présidentielles sont organisées les 1er et 15 Juin 1969. Michel Rocard, candidat pour le PSU fait 3,61 % des voix au premier tour. C’est Georges Pompidou qui l’emporte face à Alain Poher au deuxième tour.

28 novembre 1969 :12ème conférence nationale étudiante

Durant une période de 30 mois qui suit mai 1968, les ESU ont une existence agitée, dominée par leurs rapports avec les autres groupes révolutionnaires étudiants. Ainsi à cette Conférence nationale étudiante, l’un des principaux points de clivage enregistrés dans les débats concerne le problème des alliances politiques dans le mouvement de masse et, sur ce point, l’attitude à avoir vis-à-vis d’Humanité Rouge (HR). Un autre débat a lieu sur la poursuite de l’existence de Lutte Socialiste.

Années 1970

4 février 1970 : la mine tue à Fouquières-Les-Lens

Le 4 février 1970, 16 mineurs sont tués à Fouquières-Les-Lens par un coup de grisou. Le 17 février des cocktails Molotov sont jetés contre les grands bureaux des houillères à Hénin Liétard. La police arrête neuf militants maoïstes, en inculpe quatre et les traîne le lundi 14 décembre devant la Cour de sûreté de l’État. Alors le Secours Rouge organise un tribunal populaire, présidé par Jean-Paul Sartre et invite les mineurs à juger leur patron et ses chiens de garde (ingénieurs et médecins). Dans son réquisitoire Jean-Paul Sartre écarte l’hypothèse de la fatalité et accuse de meurtre les maîtres de la mine. Outre les accidents dus aux explosions, la mine fait 900 morts par an des suites de la silicose. Médecins, ingénieurs et patrons sont condamnés pour homicide intentionnel car ils choisissent délibérément le rendement et le profit à la sécurité. Récit de l’accident et du procès par Gérard Lemahieu.

12 février 1970 : résolution du projet révolutionnaire

Face à la crise sociale, aux durcissements vis à vis des grévistes dans les entreprises, aux mouvements sociaux toujours plus nombreux, à la désespérance des jeunes, il est de la responsabilité du PSU et de ses militants de savoir animer les luttes populaires et de les diriger contre le véritable adversaire que sont l’État et le patronat. Une véritable dimension est à donner au projet révolutionnaire issu de Mai 1968. Le projet révolutionnaire c’est la transformation vers le socialisme, c’est-à-dire vers une société gérée par les travailleurs. La Direction Politique Nationale expose, dans ce sens, les résolutions du P.S.U qui donneront une orientation à l’action à mener pour la construction d’un projet socialiste.

5 avril 1970 : 58ème Congrès de l’UNEF à Orléans

Ce congrès intervient au moment de la mise en place de la réforme des Universités d’Edgar Faure, par Guichard et Peyrefitte. Après une présentation de la politique du pouvoir vis-à-vis de l’université, les différentes interventions font successivement le point sur les luttes revendicatives de l’année 1969. Un des textes pose la question des fondements de la lutte idéologique et explicite qu’il n’y a pas de séparation entre la fonction économique de l’Université et sa fonction idéologique. Est également abordée la question de la restructuration de l’Université dans le VIème Plan : introduction des financements privés dans la formation, diplômes régionaux. Le rapport se termine par les axes de luttes pour l’année à venir.

Documents :

Juin 1970 : Conseil National de Rouen

Le Conseil national PSU de juin 1970 prépare une transition vers le socialisme en assurant l’hégémonie politique et sociale ouvrières. Il définit l’axe prioritaire du PSU pour la construction d’un parti révolutionnaire afin de s’affirmer en tant que force politique collective pour représenter non seulement une alternative à l’après gaullisme mais aussi au régime capitaliste et à son État. Pour cela le PSU doit chercher le regroupement des forces révolutionnaires au-delà des sectarismes et fait le choix d’une politique de front unique et de l’ axe de lutte du contrôle ouvrier.

Le procès-verbal des décisions de la Direction politique nationale des 10 et 11 octobre 1970 présente principalement la politique du PSU en faveur des Jeunes travailleurs.

Le procès-verbal de la Direction politique nationale des 5 et 6 novembre 1970 fait le point sur les questions culturelles, les problèmes du secteur étudiant et de l’UNEF.

Document :

  • Textes du Conseil national extrait du Bulletin d’information PSU n°1 de décembre 1970.

2 juillet 1970 : résolution du Conseil national de Rouen pour les élections municipales

De nombreux mouvements sociaux expriment l’incapacité du pouvoir à maîtriser les problèmes posés par la concentration des moyens de production. Cependant ces luttes sont éparpillées et aucune force politique ne les fédère. Le PSU propose la création d’un parti révolutionnaire pour donner aux travailleurs l’instrument qui leur permettra de s’affirmer en tant que force politique, et de présenter une alternative au pouvoir. Le PSU inscrit ses résolutions dans un programme lié aux masses et répondant à la remise à plat des systèmes capitalistes de production et de gouvernance. Le Conseil national se donne un programme d’action pour les élections municipales qui vise à rapprocher le citoyen des instances de décision pour une vraie démocratie participative au plus près des aspirations de chacun.

Document :

9 novembre 1970 : décès du Général de Gaulle

22 janvier 1971 : 3ème Conseil National d’Orsay

Le 3ème conseil national du PSU s’est tenu au Palais d’Orsay à Paris les 22, 23 et 24 janvier 1971. Il portait sur l’élaboration d’un programme d’action du Parti. À ce conseil, on note la cristallisation des tendances, largement commentée par la presse qui n’a pas hésité à déformer la vérité. Les débats autour des alliances pour les municipales ont été vifs. Victor Fay donne son point de vue sur « la solidarité de classe des travailleurs qui doit toujours passer avant les désaccords sur les moyens de lutte ». Les interventions ont porté principalement sur la nécessité d’une réorganisation administrative du Parti et sur l’ordre du jour du prochain congrès des 25-27 juin à Lille. Abraham Béhar (Commission Entreprise) et Bernard Lambert (Commission Agricole) ont souligné l’originalité de ce conseil préparé par les Assemblées Ouvriers-Paysans. Lucien Saintonge en fait le compte rendu pour Tribune Socialiste.

Documents :

  • Contribution de Victor Fay publiée dans Tribune socialiste n°481 du 21/01/1971.
  • Compte rendu publié dans Tribune socialiste n°482 du 28/01/1971.

1er mars 1971 : plateforme du PSU pour les élections municipales

La plateforme du PSU pour les municipales définit le rôle des municipalités. Le PSU s’engage à prendre en compte la réalité de la lutte des travailleurs dans les entreprises, à imposer une politique qui préfèrera ouvrir des services publics plutôt que de favoriser les intérêts privés. En cas de victoire, le PSU affirme qu’il prendra en compte la décentralisation et l’adaptation du cadre municipal aux réalités économiques et sociales d’aujourd’hui.

Document :

  • Article publié dans Tribune socialiste n°480 du 14/01/1971.

6 mai 1971 : 1ère marche sur le Larzac

En 1971, le gouvernement, sans concertation préalable, prend la décision d’agrandir le camp militaire du Larzac de 14 000 hectares. Cette décision entraîne un mouvement de contestation et de résistance de 10 ans ponctué de grands rassemblements et de très nombreuses manifestations, de blocages des manœuvres militaires, d’entraves aux enquêtes administratives, de recours juridiques systématiques, d’action de désobéissance civile (refus de payer l’impôt, renvois de livrets militaires). L’élection de François Mitterrand en 1981 met fin au projet d’extension.

12 juin 1971 : congrès d’Épinay du Parti Socialiste

Le congrès d’Épinay est traditionnellement reconnu comme celui de la naissance du Parti Socialiste. Il a eu lieu les 11, 12 et 13 juin 1971 au gymnase Léo Lagrange d’Épinay-sur-Seine. Ce congrès a permis un large regroupement de la famille socialiste, à l’exception du PSU, dans une optique de renouveau socialiste et d’union de la gauche.

30 juin 1971 : 7ème congrès PSU de Lille

Le texte intitulé  « Pour une orientation révolutionnaire » constitue la résolution finale du Congrès de Lille. Au-delà des 10 propositions pour le mouvement révolutionnaire, il dégage deux axes de réflexion. La tâche d’un mouvement révolutionnaire est d’abord d’analyser les luttes actuelles mais se doit également de poser la question de la société à construire. C’est dans cette optique que cette résolution finale aborde la question syndicale, le rapport syndicat-parti, le mouvement politique de masse, la prise du pouvoir et les structures du parti et ses transformations nécessaires.

Michel Rocard remporte la majorité sur son texte d’orientation avec 53 % des mandats et fait élire un bureau national homogène. La gauche révolutionnaire (Emmanuel Terray), maoïste obtient 12 % des mandats. La tendance marxiste-révolutionnaire (Jacques Kergoat, Jean-Marie Vincent et Manuel Bridier) obtient 14 % des mandats. La Gauche ouvrière et paysanne (Abraham Béhar, Marc Heurgon, Serge Mallet), 20 % des mandats.

Document :

29 janvier 1972 : rencontre nationale de Narbonne

Le titre de ces rencontres est « Minorités ethniques et régions sous développées en France ». Elles sont organisées par le PSU.

10 juin 1972 : Conseil national PSU de Juvisy

Le conseil national des 11 et 12 juin 1972 réuni à Juvisy constate que la « Gauche révolutionnaire » s’est organisée en véritable parti. En se référant au texte sur le centralisme démocratique, adopté au congrès de Lille, le conseil national interdit la double appartenance. Les militants se réclamant de la Gauche révolutionnaire doivent choisir et se prononcer sur leur position à l’égard du PSU.

La Gauche révolutionnaire se constitue en organisation marxiste-léniniste en octobre et rompt avec le PSU.

Document :

  • Compte rendu du conseil national publié dans Tribune socialiste n°542 du 14/06/1972.

13 décembre 1972 : 8ème Congrès PSU de Toulouse

Le 8ème congrès a adopté à Toulouse les 9, 10 et 11 décembre 1972 le manifeste « Contrôler aujourd’hui pour décider demain ». Celui-ci servira de support à l’orientation et à l’action du Parti. Au-delà d’un texte théorique sur la société de transition au socialisme, le manifeste est présenté comme un texte stratégique pour la construction d’une force socialiste autogestionnaire. Il permet au PSU de se présenter comme une force de gauche face au programme commun PS-PCF. Ce programme lui permettra d’affirmer de façon autonome sa politique pour que l’autogestion et le contrôle des travailleurs puissent exister comme un combat commun du mouvement ouvrier.

Documents :

16 janvier 1973 : création du Comité pour l’autogestion socialiste (CLAS)

En janvier 1973 a lieu la création du Comité pour l’autogestion socialiste (CLAS) avec Objectif socialiste (issu du mouvement catholique Vie nouvelle), l’alliance marxiste révolutionnaire (AMR – trotskistes tendance pabliste) et les Centres d’Initiatives Communistes (CIC – issus du PC : Victor Leduc, Serge Depaquit).

4 mars 1973 : élections législatives françaises

Aux élections législatives des 4 et 11 mars 1973, le PSU obtient 3,3 % des suffrages. Un seul député : Yves le Foll est élu à Saint-Brieuc.

19 mai 1973 : comité de liaison pour l’autogestion socialiste

Les 19 et 20 mai 1973, à Paris se sont tenues deux journées de travail sur « organisation politique et autogestion » organisées par le PSU, l’AMR, les CIC et Objectif socialiste qui avaient ensemble fondé le Comité de Liaison pour l’Autogestion Socialiste (CLAS), ces journées ont abouti à un premier texte commun de référence soumis aux débats des diverses organisations. Ce texte rédigé par Victor Leduc, animateur des Centres d’initiatives communistes, se présente sous forme de 14 thèses sur le socialisme et l’autogestion.

Document :

28 novembre 1973 : Conseil National

Le Conseil national des 23 et 25 novembre 1973 amène la direction du PSU à proposer aux délégués le projet de pacte d’unité d’action anticapitaliste qui a été au centre des discussions. La question du passage de l’action ponctuelle à une lutte globale, du social au politique marque le nouveau défi posé au PSU et à tout le mouvement ouvrier. Pourtant, le nouveau contrat autogestionnaire et le mouvement révolutionnaire ne déclenchent pas encore une dynamique de masse. C’est l’objectif fixé par le Conseil National, controversé par le courant « vers le communisme » qui estime que cet objectif ne tient pas compte de l’évolution des forces sociales et propose plutôt une unité d’action au coup par coup. Les Fédérations du Cher et de l’Indre et Loire soulignent les risques de confrontation avec des partis et des forces puissantes (PCF) lors des luttes sociales. Néanmoins le texte présenté par le Bureau est adopté à la majorité ainsi que la passation des pouvoirs entre Michel Rocard et Robert Chapuis.

Document :

7 décembre 1973 : congrès des Centres d’Initiatives Communistes

Les Centres d’Initiatives Communistes décident d’adhérer au PSU à leur congrès national.

15 avril 1974 : conseil national PSU de Colombes

Le Conseil national du PSU, réuni à Colombes, décide de soutenir la candidature de François Mitterrand à la présidentielle. Ce qui restait de la Gauche Ouvrière prolétarienne qui soutenait la candidature de Charles Piaget quitte le PSU.

12 octobre 1974 : Conseil National d’Orléans

Au Conseil National d’Orléans des 5 et 6 octobre 1974, l’orientation politique du Bureau national a été majoritairement refusée et ce bureau devait démissionner. Une direction politique provisoire a été mise en place. Elle a été chargée d’assurer la continuité du parti et la préparation des Assises et du congrès des 14 et 15 novembre. L’unanimité s’est faite sur la participation aux Assises du PS, en tant que participation à un débat sans intégration du PSU au PS. Adoption des motions Chapuis, Leduc, Barjonet, Hercet et Rocard. En revanche, le courant « des assises » ne cautionne pas ce conseil et ne souhaite pas participer à la Direction politique provisoire.

Documents :

13 octobre 1974 : Assises du socialisme

Les Assises du socialisme se sont tenues les samedi 12 et dimanche 13 octobre 1974 dans les salons de l’Hôtel PLM Saint Jacques à Paris. Il n’y a eu aucune remise en cause des structures du parti ni de sa stratégie. Le PS signifiera désormais « Parti des socialistes » dans lequel le rôle du leader est fondamental. « Parti, autogestion et pouvoir » sont les thèmes de ces Assises. Le ciment idéologique du parti, c’est théoriquement l’autogestion dont il fut beaucoup question. Le thème du pouvoir proche est un autre leitmotiv des Assises. Le problème principal c’est aussi la diversité, voire les contradictions entre les parties prenantes. Certains militants du courant majoritaire du PSU ont malgré tout participé à titre individuel aux Assises et à ses carrefours. Ils tenaient (et avec eux beaucoup de camarades de la 3ème composante) un langage bien différent de celui des militants du PS à ces divers carrefours et forums. Ainsi la véritable nature organisationnelle leur est apparue clairement et les comptes-rendus qu’ils feront à leur retour seront sans doute utiles pour une prise de conscience collective des intentions du PS au-delà de la nébuleuse des discours.

Documents :

20 décembre 1974 : 9ème congrès PSU d’Amiens

La résolution adoptée au 9ème Congrès d’Amiens par 340 mandats contre 13 portait sur la construction de l’unité populaire pour instaurer le pouvoir populaire. La crise du capitalisme et ses conséquences sur les travailleurs ouvre des perspectives nouvelles et appelle une riposte appropriée. La volonté d’unité populaire est en permanence menacée par la stratégie de division du pouvoir et son développement passe par l’unité d’action avec toutes les organisations de gauche. La politique d’unité d’action ne peut plus aujourd’hui se borner à assurer la coordination des luttes secteur par secteur, elle doit permettre aux travailleurs de lancer une contre-offensive générale. Pour cela il faut renforcer le courant révolutionnaire pour l’autogestion. Pour se donner les outils de l’action il faut que le PSU sache collectivement transformer ses structures et son fonctionnement. Pour se renforcer, le courant autogestionnaire a besoin d’un programme de construction du socialisme par les travailleurs. Le but de ce programme est de constituer un instrument pour une politique posant concrètement la question du pouvoir.

Documents :

14 février 1975 : l’Alliance marxiste révolutionnaire entre au PSU

L’Alliance marxiste révolutionnaire rejoint le PSU.

16 février 1975 : création de la fédération bretonne du PSU

3 juillet 1976 : États généraux de l’autogestion

Le PSU organise à Malakoff les « États généraux de l’autogestion socialiste ».

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3 février 1977 : 10ème congrès PSU de Strasbourg

Les axes du 10ème congrès du PSU, réuni à Strasbourg du 28 au 30 janvier 1977, sont définis au travers de ses plans stratégiques et programmatiques dans un contexte de crise sociale. La lutte sociale est entravée par l’attente d’une solution politique à laquelle ni le PS ni le PCF ne répondent. Le congrès continue de rechercher, avec toutes les forces populaires l’unité dans le combat contre la droite. Le congrès s’est prononcé pour le développement de l’effort de rassemblement des autogestionnaires et la recherche de la convergence politique à travers l’action commune et le débat avec toutes les forces susceptibles de s’unir pour la lutte pour l’autogestion socialiste. Renforcement de l’unité d’action, développement de l’unité populaire et de la force politique socialiste autogestionnaire pour contribuer à la défaite de la droite et préparer les conditions de la bataille pour le pouvoir des travailleurs, tels sont les axes du dixième congrès du PSU.

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2 février 1978 : Appel pour le front autogestionnaire

Michel Mousel, Pascal Gollet et Victor Leduc pour le PSU, avec des responsables syndicaux, des militants de Témoignage Chrétien, les Amis de la Terre et le mouvement pour une alternative non-violente, lancent un Appel pour la constitution d’un front autogestionnaire, afin de faire émerger une nouvelle gauche socialiste, écologiste et autogestionnaire. Les objectifs du front autogestionnaire sont la socialisation des moyens de production, le développement du contrôle ouvrier et du contrôle populaire dans les entreprises, les quartiers et les villages ; la remise en cause de la croissance pour un autre développement ; la démilitarisation de la société pour une défense populaire ; le refus du nucléaire civil et militaire ; l’autodétermination des minorités nationales ; le droit des femmes. « Nos désaccords fondamentaux avec les partis de la gauche traditionnelle ne constituent pas pour nous une raison de faire le jeu de la droite. Bien au contraire, c’est en prenant toute sa place dans le combat contre la droite que le courant socialiste, écologique et autogestionnaire pourra s’imposer à gauche, et changer ainsi la politique. »

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18 janvier 1979 : 11ème congrès PSU de Saint-Étienne

Le 11ème congrès du PSU réuni les 12, 13 et 14 janvier à Saint-Étienne est marqué par la nomination d’Huguette Bouchardeau à la tête du Secrétariat national. Unanimes, les congressistes ont donné pour tâche au PSU de contribuer au rassemblement des autogestionnaires, à la construction d’un « troisième courant » dans la gauche, avec tous ceux qui, dans les mouvements sociaux et syndicaux, mais aussi dans les partis constituent « le courant critique » de la gauche.

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Années 1980

7 février 1981 : 12ème Congrès PSU de Colombes

Le 12ème congrès du PSU a eu lieu à Colombes les 7 et 8 février 1981. Le contexte des élections présidentielles à venir marque ce congrès. Les textes d’orientation se répartissent en deux textes : les textes A (A1-A2 ET A3) et le texte B. Les textes A affirment que l’autogestion peut être un facteur de rassemblement et d’espoir pour surmonter les dispersions et les déceptions des militants, en particulier du PS et du PC. Une gauche nouvelle, unitaire et autogestionnaire doit s’affirmer pour que s’ouvrent de nouvelles perspectives pour une transformation socialiste de la société. Pour cela il faut définir la stratégie autogestionnaire qui exige une étroite liaison entre luttes sociales et luttes politiques et les forces sociales sur lesquelles s’appuie le projet. C’est à travers la dynamique créée par la lutte des femmes, les luttes anti-racistes des minorités nationales, les luttes portées par le mouvement écologique que les forces sociales pour le projet autogestionnaire se définissent. Le PSU ne peut être, cependant, qu’un élément de cette nouvelle force politique qui doit d’abord rassembler l’ensemble de ce qu’on appelle le courant autogestionnaire. Le texte B rappelle que les militants se situent dans la gauche révolutionnaire et qu’il s’agit avant tout de poser les jalons de l’unité populaire et pour cela de globaliser les luttes dans une dynamique révolutionnaire. Les luttes ne peuvent être strictement nationales et une participation accrue aux luttes internationales est nécessaire. Quatre motions présentées ont été adoptées par acclamation.

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18 décembre 1981 : 13ème Congrès PSU de Nantes

Le 13ème congrès national du PSU s’est réuni à Nantes les 18, 19 et 20 décembre 1981. La majorité populaire a donné la victoire à la gauche. Dans ce contexte il apparaît au PSU qu’une participation au gouvernement est possible avec toutefois l’assurance d’une possibilité d’un soutien critique, s’appuyant sur la mobilisation populaire permettant de promouvoir des changements significatifs : réduction du temps de travail et droits des travailleurs, désarmement et politique énergétique, lutte pour un nouveau type de développement dans un cadre autogestionnaire (l’entrée au gouvernement d’Huguette Bouchardeau ne sera effective qu’en 1983.)
Les différentes commissions font apparaître toutes les difficultés du Parti : statuts, financement, presse et bilan de l’expérience municipale par les élus PSU. La remise en cause du système électoral à la proportionnelle a été une des discussions en commission.
Les votes des militants sont partagés : 50 % des votes assurent un soutien critique à une participation au gouvernement, mais la minorité qui a obtenu 40 % des votes s’interroge sur son avenir dans le PSU. Huguette Bouchardeau est désignée secrétaire nationale.

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18 décembre 1981 : élections présidentielles

Huguette Bouchardeau fait 1,11 % des voix au premier tour de l’élection présidentielle.

10 juin 1983 : 14ème Congrès PSU de Vénissieux

Le 14ème congrès du PSU s’est tenu à Vénissieux les 10, 11 et 12 juin 1983. Le texte de la résolution a été approuvé à 55,2 % des voix. Ce consensus s’est fait sur la possibilité donnée au PSU de changer une politique qui va à l’échec en faisant le choix d’une logique de transformation autogestionnaire pour favoriser un changement de société. Le texte adopté donne les axes de travail en prise sur l’actualité politique sans pourtant que ces axes de travail traduisent particulièrement des réponses autogestionnaires. En ce qui concerne le fonctionnement des structures du parti, le texte affirme mettre tout en œuvre pour un fonctionnement démocratique. Toutes ces contradictions sont révélées par le vote sur les textes des contributions. Ce sont les textes 3 et 5 des contributions qui ont remporté le maximum de suffrages avec respectivement 3558 voix représentant 30,23 % des votes et 3254 voix représentant 27,65 % des votes. Le texte 3 des contributions approuve l’entrée du PSU au gouvernement tandis que le texte 5 désapprouve ce choix. Ces chiffres montrent toute la contradiction et les difficultés pour les militants à accepter l’entrée du PSU au gouvernement et l’impossibilité concrète de mener une politique différente telle que le PSU souhaiterait engager pour poser les jalons d’un parti influent pour l’autogestion.

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18 juin 1984 : Élections européennes

Le PSU allié aux Communistes Démocratiques Unitaires (CDU) obtient 0,72 %.

26 décembre 1984 : 15ème Congrès PSU de Bourges

Les textes d’orientation votés par le 15ème congrès à Bourges les 14, 15 et 16 décembre 1984 sont au nombre de 4 puisqu’un accord a pu se faire sur les textes B et D. Les textes mettent en lumière les difficultés du parti tant sur le plan de l’organisation interne que sur celui de la politique gouvernementale menée par le PS et le nécessaire positionnement du PSU comme sur les actions urgentes à mener. Aucune majorité politique ne s’est dégagée. L’heure est aux ruptures : la résolution qui obtient une majorité relative de 42 % des voix affirme que le « parti doit retrouver son autonomie politique par rapport au gouvernement ». La rupture avec le pouvoir est consommée. Le résultat des votes aboutit à un changement de majorité et le secrétaire national Jean-Claude Le Scornet succède à Serge Depaquit.

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21 avril 1985 : départ de nombreux militants PSU vers le PS

Environ 250 militants du PSU, autour de Jacques Salvator, quittent le PSU et rejoignent le PS.

13 décembre 1986 : 16ème Congrès PSU de Bourg-en-Bresse

Le 16ème congrès du PSU a eu lieu à Bourg-en-Bresse les 12, 13 et 14 décembre 1986. Un seul projet de résolution générale, sans contre-projet, a été soumis au vote du congrès et a obtenu 96,8 % des suffrages exprimés. Il n’y a pas eu non plus d’amendements donnant lieu à des divergences de « courants ». Le congrès appelle à la création d’un comité d’initiative composé de représentants d’organisations, d’associations et de personnalités décidées à s’engager dans la création d’un pôle alternatif au-delà du PSU. L’objectif est la création d’une force politique capable de construire un nouveau mode de réflexion d’organisation, de réflexion et d’initiative politique sur tous les terrains y compris institutionnel. Les motions votées par le congrès concerne la défense des immigrés et la lutte contre la réforme du code de la nationalité, les mouvements étudiants, la lutte pour les acquis sociaux et le droit à la santé. Le rapport de la Commission Entreprise propose des solutions alternatives au libéralisme dominant. Le rapport de la Commission agricole et rurale dénonce le sectarisme du gouvernement qui soutient exclusivement la FNSEA sans reconnaître les autres organisations. Une motion de soutien aux ouvriers exploitants de la bauxite en bassin de Brignoles, en grève depuis le début décembre a été signée.

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16 décembre 1988 : 17ème Congrès PSU d’Angers

Le 17ème congrès du PSU s’est tenu à Angers les 16, 17 et 18 décembre 1988.

Le texte d’orientation du congrès fait le point sur la situation des partis de gauche et rappelle les engagements du PSU au congrès de Bourg-en-Bresse : appel à la constitution d’un mouvement socialiste, autogestionnaire et écologiste. C’est dans ce sens que le PSU a soutenu et a participé à la clarification du projet politique des Comités d’initiative pour une nouvelle politique à gauche qui a abouti à la constitution de la Nouvelle Gauche. En même temps, le PSU appelle les autogestionnaires, les écologistes et toutes les forces alternatives à participer en 1989 au rassemblement pour cette nouvelle force politique. Cette démarche a largement été approuvée au congrès. Le texte d’orientation précise que c’est bien de la fusion unificatrice de ces courants au terme d’une élaboration collective et d’une pratique commune qu’il s’agit. Cette fusion est une première étape fondatrice d’un mouvement rouge/vert. Elle est la condition préalable et indispensable à la rencontre des secteurs issus ou influencés par les partis de gauche et par l’essentiel du courant écologiste. Le PSU se situe dans la perspective d’un mouvement rouge/vert européen pour préparer ainsi les prochaines échéances européennes.

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24 novembre 1989 : 18ème Congrès PSU

Le 18ème congrès se tient à Paris. Par 89 % des suffrages exprimés le parti décide sa fusion avec la Nouvelle Gauche.

Années 1990

7 avril 1990 : Dissolution du PSU

Le 7 avril un Congrès extraordinaire prononce la dissolution juridique du PSU, la décision politique ayant été prise l’année précédente.

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