Institut
tribune
socialiste

Centre
Jacques
Sauvageot

Des idées pour un socialisme du XXIe siècle ?

L’Eglise et la gauche. Le dialogue polonais

Cote : MICH

Où le conflit a-t-il été plus fort qu’en Pologne entre une foi traditionnelle centrée sur l’Église et la patrie, et une gauche libérale qui luttait pour les droits de l’homme ? Mais cette Eglise, confrontée à l’hitlérisme et au stalinisme, a évolué. C’est un des plus brillants et des plus courageux représentants de la jeune gauche polonaise, Adam Michnik, qui le proclame. Il regrette d’avoir trop longtemps confondu l’Église avec la réaction et il constate que malgré ses outrances et ses faiblesses, elle a posé les fondements d’une résistance au totalitarisme dont les dissidents constatent aujourd’hui la solidité. C’est bien plus qu’une coïncidence et qu’une tactique : c’est une rencontre historique qui mène à la reconnaissance mutuelle et au dialogue. Les ghettos s’ouvrent et une alliance antitotalitaire s’ébauche qui n’est pas l’anticommunisme mais la recherche d’une unité pluraliste. Lorsque le socialiste comprend que son ennemi n’est pas la foi religieuse, mais le fanatisme, le mensonge et la tyrannie, il se rapproche d’une Église qui a renoncé à justifier l’ordre établi et qui lie sa liberté à toutes les autres : l’Église du cardinal Wojtyla, forgée dans la pratique d’une résistance sans violence mais sans compromis. ADAM MICHNIK « Un communiste, c’est un homme qui lutte pour la justice sociale, pour la liberté et l’égalité, pour le socialisme. A cause de ses convictions, il passe des années en prison, mais dès qu’il est libéré, il reprend son activité révolutionnaire. » Adam Michnik était « scout rouge » lorsqu’il entendit cette exhortation de son instructeur Jacek Kurov. Il y est resté fidèle. Arrêté une première fois en 1965, à l’âge de 18 ans, exclu de l’Université en 1966 pour avoir fondé le « Club des Investigateurs de contradictions », il passa deux années en prison. Ouvrier dans une usine de Varsovie, puis secrétaire de l’écrivain Slonimski, il est devenu l’animateur du KOR qui a solidarisé les intellectuels avec les ouvriers protestataires, et l’un des animateurs de « l’Université volante », université parallèle dont le corps enseignant est composé de volontaires qui n’acceptent aucune censure sur leur enseignement et refusent d’être clandestins. Il est pédiodiquement arrêté, puis relâché, mais le harcèlement policier ne l’a pas fait renoncer à son action. I – La résistance de l’Episcopat II – Totalitarisme et laïcité III – Genèse du dialogue

Adam MICHNIK
1979
20,5 x 14 cm, 226 p.
Seuil