29 Novembre - 20 Décembre 1972 • Interview de Ly Van Sau, Yves Pelissier
Les vietnamiens ont engagé une lutte énergique pour obliger Nixon à honorer ses engagements. Nixon est réélu pour quatre ans et c’est de nouveau les bombes, les mines, la guerre totale pour venir à bout du peuple du Vietnam. Ly Van Sau, porte parole de la délégation du GRP à Paris répond aux questions de Tribune Socialiste sur les accords qui ont été signés au mois d’octobre 1972. Les accords signés prévoyaient l’indépendance, la souveraineté, l’unité et l’intégrité territoriale du Vietnam consacrées par les Accords de Genève. Les Etats-Unis se sont engagés à mettre fin à toutes les activités militaires, à reconnaître l’existence du Gouvernement Révolutionnaire Provisoire de la République du Sud Vietnam. En refusant d’appliquer cet accord, Nixon a montré que ses objectifs étaient uniquement électoraux. Le peuple vietnamien se bat depuis trente ans et a besoin plus que jamais de notre solidarité. Yves Pelissier rappelle les principales étapes de ce combat.
Septembre-Novembre 1972 • Jacques Rennes, Bernard Jaumont
La guerre du Vietnam va-t-elle durer encore quatre ans ? La question vaut d’être posée car Nixon a de forte chance d’être réélu. Washington ne parait pas décidé à cesser sa campagne d’extermination du peuple vietnamien. Pourtant jamais les forces de libération n’avaient lancé une offensive d’une telle ampleur, avec une telle minutie et de tels moyens en hommes et en armement. C’est une très longue et ambitieuse campagne destinée à briser les espoirs américains tant sur le plan de la vietnamisation, que sur le plan diplomatique ou militaire. Pour Nixon, « avoir raison des peuples indochinois signifierait porter un coup sévère au camp socialiste, au mouvement de libération nationale, aux forces de démocratie et de paix et par là assurer la suprématie des U.S.A. sur le reste du monde ». C’est pourquoi en se battant, les peuples indochinois accomplissent une tâche patriotique mais aussi une tâche internationaliste. Les électeurs américains auront entre leurs mains le sort du Vietnam. Rien n’est réglé et la solidarité doit être forte et unitaire.
De la guerre à la négociation est-ce possible ? La grande erreur des stratèges américains est d’avoir mésestimé la riposte vietnamienne à la politique américaine de « vietnamisation ». Ce qui frappe dans cette offensive, c’est son aspect méthodique et économes en vies humaines. Elle consiste à couper à l’ennemi ses principaux axes de communication. La tactique utilisée par les patriotes vietnamiens sont menées en combinant l’artillerie et les blindés en évitant les assauts humainement coûteux : contournement et encerclement sont les deux axes de la tactique afin d’user le moral de l’adversaire. Un mois après le début de l’offensive, le général Giap et ses troupes contrôlent toutes les hauteurs du Sud-Vietnam et gardent l’initiative de la majeure partie des opérations. D’ores et déjà de grandes leçons sont à tirer de cette offensive sur le plan militaire, humain et politique. C’est pour la réunification de leur nation que les vietnamiens se battent et ils entendent être maître de leur avenir. C’est la fin de la balkanisation du monde au profit de grandes unités nationales. Un mois plus tard, Romain Saint-Servan fait le bilan de l’offensive tragique.
26 Avril - 10 Mai 1972 • Jacques Rennes, Bernard Jaumont
Les Vietnamiens ont lancé une offensive massive contre la bête impérialiste qui se désespère d’obtenir une victoire au Vietnam. Pour placer les peuples sous son joug, la « bête » a pour moyen l’adaptation de la société vietnamienne au capitalisme pour son profit et l’agression frontale. Nixon ne croit qu’à la force, mais il doit avouer son échec. Malgré une puissance de feu jusqu’ici inégalée, la guerre populaire gagne du terrain et riposte aux américains. L’offensive généralisée montre que les forces de libération sont partout et réduit la pacification à néant. Ce mépris des peuples s’est heurtée à la volonté d’indépendance absolue des vietnamiens et des forces amies. A Hanoi ce sont des vietnamiens qui dirigent, décident de tout, manoeuvrent et bombardent, pilotent les chars et les avions et guident les tirs d’artillerie. Nous sommes directement concernés par cette résistance, et nous devons refuser une Europe néo-colonialiste pour inventer des sociétés en conséquence. Bernard Jaumont intitule son article « un vent de panique » et précise qu’en France il faut poursuivre l’information et apporter un soutien sans réserve aux vietnamiens.