L’heure est à l’autogestion

Mots-clés : Pouvoir populaire, Socialisme

12-18 mai 1977 • Yvan Craipeau

L’heure est à l’autogestion à la veille des élections de 78. Yvan Craipeau montre ici comment s’est affiné et précisé un thème qui est désormais au coeur des débats du mouvement ouvrier. Avant Mai 1968, le mot n’existait pas mais les travailleurs décidaient de prendre en main leurs propres affaires tant dans l’entreprise que dans la production. Les paysans travailleurs préfigurent le pouvoir des travailleurs. C’est Frédo Krumnov qui précise, pour la CFDT, les objectifs de l’autogestion au Congrès cédétiste de Nantes en 1970. En décembre 1972 le Congrès de Toulouse du PSU dans son Manifeste souligne la nécessité des conseils ouvriers et des comités populaires et fait progresser l’idée de l’autogestion. La lutte des Lip met en place de fait, une légalité et un pouvoir ouvriers et ouvre une brèche dans l’organisation du capitalisme. Pour le PSU, aujourd’hui, il s’agit de préparer l’émergence d’une force politique autogestionnaire capable de peser efficacement sur les évènements et de mettre en place un intellectuel collectif qui permette aux travailleurs de se diriger eux-mêmes.

La parole à Claude Roy

Mots-clés : Parti Communiste, Pouvoir populaire, Socialisme

28 Avril-4 Mai 1977 • Claude Roy, propos recueillis par José Sanchez et Fabian Gastellier

La parole est donnée à Claude Roy qui s’exprime sur la politique de la gauche, le communisme, l’autogestion et le PSU. Claude Roy parle de sa génération (celle de la guerre contre Hitler, de l’anti colonialisme en Algérie, des communistes déçus et exclus comme lui), de ses illusions, de ses espoirs aussi. Pour lui aujourd’hui, la remise en question de tout l’ordre établi et le questionnement sur les valeurs consacrées, est une bonne chose. Il pense que la gauche critique n’est pas celle des appareils et que si la gauche arrive au pouvoir ce ne sera ni facile ni gai. Car pour lui être de gauche, c’est une volonté et non un état d’âme. Il croit que les notions de démocratie, d’autogestion et de pouvoir des hommes sur leur propre vie, sont des valeurs de gauche développées par le PSU et dénonce les manipulations des gouvernants de gauche ou de droite. Enfin il se réjouit de la lucidité de la classe ouvrière.

le PSU et les nationalisations

Mots-clés : Congrès - PSU, Politique Économique, Pouvoir populaire, Socialisme autogestionnaire

3-9 Mars 1977

Pour le PSU, les nationalisations constituent un thème central du débat politique, tant au sein du mouvement ouvrier qu’entre la gauche et la droite. Face à des conceptions technocratiques ou étroitement étatistes, les partisans de l’autogestion proposent aux travailleurs une orientation qui rejette à la fois les tendances bureaucratiques et la recherche d’un compromis avec la bourgeoisie. C’est le sens du texte sur les nationalisations adopté en janvier dernier par le congrès de Strasbourg, que Tribune socialiste publie. Le PSU inscrit dans ses axes de luttes les nationalisations car il y voit un outil pour réorienter l’économie et un moteur des transformations sociales. Pour le PSU, « Nationaliser sous contrôle ouvrier », c’est d’abord signifier que l’opération juridique et financière se déroule à l’initiative et sous le contrôle des travailleurs avec une transformation profonde des comités d’entreprises. Si elles ne sont pas un but en soi, les nationalisations s’inscrivent dans la perspective de l’appropriation collective des moyens de production.

Louviers : sur la route de l’autogestion

Mots-clés : Élections municipales, Pouvoir populaire, Socialisme autogestionnaire

20-27 Janvier 1977 • Christophe Charny

Couverture TS N°726, 20-27 Janvier 1977Louviers, près de Rouen, une ville de vingt mille habitants serait-elle sur la route de l’autogestion ?. L’enjeu ce sont les élections municipales. Le Comité d’action de gauche dérange et se bat pour que la ville ne soit pas une ville morte car elle veut que l’avis de chacun soit entendu. En un mot, elle veut « rendre le pouvoir aux citoyens ». Force issue de la ville, forgée par et pour les Lovériens, le C.A.G. ne se paye pas de mots. Majoritaire aujourd’hui au conseil municipal, ses réalisations sont visibles, son combat est permanent : animation vivante, fête du Livre, gratuité des activités culturelles et sportives… L’autogestion, une utopie concrète ? Ce Comité d’action de Gauche (CAG) rassemble quatre vingt militants actifs, cent à deux cents dans les périodes les plus chaudes. C’est énorme pour une petite ville éloignée des grandes métropoles. Le combat est bien engagé contre le corporatisme et le conformisme. Les élus du CAG sont conjointement sous le contrôle du Comité et de la population. Une réussite à suivre.

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