Mots-clés : Élections municipales, Nucléaire, Politique énergétique
23 Février-2 Mars 1977 • Claude-Marie Vadrot ; Michel Martin
Les écologistes présentent des listes aux municipales. Ils réclament des fleurs à la place du béton et des transports publics à la place des voitures. ils se positionnent de plus en plus comme une force contre la droite et le PS ou le PC qui ne sont pas en mesure de répondre aux aspirations écologiques. Cette radicalisation du mouvement écologique apparait comme irréversible. Changer quelques uns des termes de la démarche technocratique ne suffit pas pour changer tous les rapports de l’homme avec son milieu. Le PSU, quant à lui, s’inquiète de l’attitude des écologistes qui rejettent toute union et ne veulent donner aucune consigne de vote au second tour. Au-delà des revendications avancées par les groupes qui se réclament de l’écologie politique, on observe un retour offensif des associations apolitiques. Au cours des débats de la campagne électorale, il est important que chaque candidat réponde clairement sur les choix énergétiques, la croissance capitaliste et la société que cela impose. Après l’épreuve électorale, il apparait clairement que l’écologie demeurera à l’ordre du jour.
Mots-clés : Aménagement du territoire, Mouvements sociaux, Politique Économique, Répression
17-23 février 1977 • Yves Sparfel
A Lip, l’expulsion est imminente et les ouvriers attendent l’affrontement avec les forces de l’ordre. Des solutions existent pour que Lip reste une entreprise viable mais les pouvoirs publics se montrent réticents à toute aide financière. Le patronat local s’organise pour briser toute résistance ouvrière tant dans les industries métallurgiques et mécaniques (GIMM) de la région de Besançon, qu’à l’entreprise MODEL ou encore chez PEUGEOT. La répression est partout présente et si les ouvriers sont solidaires ils pourraient espérer plus de soutien de la part de la gauche. Cependant en période électorale, l’évocation des luttes de la classe ouvrière ne peut être que discrète…
Mots-clés : Mouvements sociaux, presse
17-23 Février 1977 • Françoise Claire
Les sociétés de production sont paralysées par la grève des artistes-interprètes. Il y a huit jours, les artistes-interprètes prolongeaient leur grève, reconductible, par un vote quasi unanime jusqu’au 13 février. Ce dimanche 13, c’est avec la même unanimité (mais tout en se posant de sérieux problèmes, spécialement financiers) qu’ils ont décidé, en assemblée générale, de continuer la grève jusqu’au jeudi 17 février minuit, par 584 voix sur 627 votants. Cette longue grève des artistes a servi de déblocage à celles menées par les réalisateurs de télévision. Toute cette semaine, les réalisateurs vont mener une grève tournante pour obtenir une télévision de qualité réalisée dans des conditions de travail décentes. C’est donc toute la radio et la télévision qui vont être désorganisées. L’avenir de la profession est en jeu et dans un contexte d’élections municipales à venir les négociations devront être rapides mais encore faudra-t-il que les accords obtenus soient, à terme, effectifs.
Mots-clés : Aménagement du territoire, Capitalisme, Mouvements sociaux, Politique Économique
10-16 Février 1977
Lip : dix mois après les luttes, l’usine vit encore. Les Lip veulent durer et s’organisent en conséquence. Les fabrications artisanales ont toujours lieu dans les ateliers et apportent un complément de salaire tout en popularisant le conflit. Les assemblées générales ont lieu tous les jours depuis dix mois. Trois cent cinquante personnes y participent en permanence (près de six cents passent à l’usine par roulement). Lip 73, c’était la première grande lutte pour l’emploi mais c’était aussi la dernière dans le cadre de l’économie capitaliste en phase d’expansion. Aujourd’hui, les Lip subissent la crise comme les autres. La stratégie du gouvernement et du patronat, c’est le pourrissement. Dans le contexte actuel, tout est fait pour ne laisser aucun espoir, pour n’offrir aucune perspective de solution à moyen ou à long terme. Pour « éclaircir » les effectifs, les patrons misent sur la lassitude. Les Lip veulent durer et s’organisent en conséquence. La communauté forgé il y a trois ans, malgré la fragilité des hypothèses de relance, les créances et les charges locatives, garde tout son sens. Le mot d’ordre reste : Lip vivra avec tous ses travailleurs.