L’écologie politique face aux élections

Mots-clés : Écologie, Elections législatives, front autogestionnaire

2-19 Février 1978 • Serge Depaquit, C.M.Vadrot

L’écologie devient politique aux élections législatives de 1978 au gré des accords électoraux, elle dérange et menace de bousculer les rapports politiques. La signature en décembre 1977 d’un accord électoral avec Ecologie 78 avait permis à SOS-Environnement de s’affirmer comme composante de la mouvance écologique. SOS-Environnement compte dans ses rangs de nombreux transfuges ou sympathisants du RPR ou du PR et entend s’imposer en région parisienne en présentant 42 candidats Ecologie 78-SOS-Environnement. Ainsi serait jeté les bases de la création d’un véritable parti de la droite écologique. Les militants qui ont animé sur le terrain les luttes écologiques n’acceptent pas ces parachutages électoraux d’une organisation singulièrement limitée dans son implantation locale et absente de l’action contre le nucléaire civil et militaire. C’est pourquoi nombre d’écologistes refusent ces manoeuvres d’état-major et rejoignent le front autogestionnaire.

Marle, apprendre l’irrespect et la convivialité

Mots-clés : cogestion

2-8 Février 1978 • Christophe Wargny

A Marle, entre Thiéroche et Laonnais dans l’Aisne, l’autogestion est devenue la pédagogie du quotidien. Petite ville de 3 000 habitants, Marle est une enclave industrielle dans une région agricole. Après un travail militant très important, le PSU, après les élections municipales est au centre de la vie politique. Plusieurs groupes de syndicalistes militants avec des élus PSU réunissent les nombreux sympathisants pour discuter des problèmes quotidiens, du budget municipal, de la hiérarchie dans les services municipaux, des gardes d’enfants en soirée, des déplacements pour les personnes âgées. Petit à petit les animateurs bénévoles, les délégués de quartier ouvrent une brèche dans l’individualisme et la collectivité devient presque conviviale, il y a de moins en moins de barrière entre les fonctions d’élus et la population. La prise en charge collective de la vie de la ville devient une réalité.

Appel pour le front autogestionnaire

Mots-clés : Elections législatives, Pouvoir populaire, Répression, Socialisme, stratégie politique

2-8 Février 1978 • Front autogestionnaire

Michel Mousel, Pascal Gollet et Victor Leduc pour le PSU, avec des responsables syndicaux, des militants de Témoignage Chrétien, les Amis de la Terre, et le mouvement pour une alternative non-violente, lancent un Appel pour la constitution d’un front autogestionnaire, afin de faire émerger une nouvelle gauche socialiste, écologiste et autogestionnaire. Les objectifs du front autogestionnaire sont la socialisation des moyens de production, le développement du contrôle ouvrier et du contrôle populaire dans les entreprises, les quartiers et les villages ; la remise en cause de la croissance pour un autre développement ; la démilitarisation de la société pour une défense populaire ; le refus du nucléaire civil et militaire ; l’autodétermination des minorités nationales ; le droit des femmes. « Nos désaccords fondamentaux avec les partis de la gauche traditionnelle ne constituent pas pour nous une raison de faire le jeu de la droite. Bien au contraire, c’est en prenant toute sa place dans le combat contre la droite que le courant socialiste, écologique et autogestionnaire pourra s’imposer à gauche, et changer ainsi la politique. »

Liste des cent premiers candidats du Front autogestionnaire

Mots-clés : Écologie, front autogestionnaire

26 janvier au 22 Février 1978 • Pascal Gollet

Les cent premiers candidats du Front autogestionnaire constituent au plan local des plateformes dont les principaux objectifs sont la transformation radicale des structures économiques, la prise en main par les travailleurs de leurs affaires, la remise en cause de la croissance, la lutte contre la militarisation de la société, le refus du nucléaire civil et militaire, le droit des femmes, le droit pour chacun à son identité. Parmi ces candidats on retrouve des militants PSU, le Mouvement pour une alternative non violente, de nombreux syndicalistes, des inorganisés. On retrouve aussi les écologistes tels les Amis de la Terre dans l’Yonne, l’Ain et le Puy de Dôme ou les anti-nucléaires dans l’Isère, les Hautes-Pyrénées avec le SEPANSO ou encore le Comité anti-polution de Dunkerque… Ceux qui luttent contre la militarisation sont les militants du Cercle Lecoin à Dunkerque ou MDPL dans l’Hérault, le Gard, La Loire. On retrouve également des militants nationalitaires dans le front catalan, occitan, alsaciens ou bretons. Le Planning familial ou des GAM sont également présents. Le Front permet de multiplier les forces et déclenche une véritable dynamique pour contribuer à la victoire de la gauche.

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