23 Février -1er Mars 1978 • Front autogestionnaire
Pour que l’écologie soit prise en compte concrètement, les militants du Front autogestionnaire proposent un train de mesures qui représente le minimum vital. Car l’écologie porte en elle l’espoir d’une transformation radicale : économique, sociale et culturelle de notre société. Bien plus que la simple défense de l’environnement, la revendication écologique vise à l’avènement de nouveaux rapports de l’homme à la nature, à son cadre de vie, à la collectivité. Pour échapper à la récupération réformiste, la revendication écologique doit s’allier à l’action des militants autogestionnaires. Les écologistes du Front autogestionnaire situent clairement leurs exigences à gauche et sont conscients que seule une politique de gauche peut y répondre. Le Front autogestionnaire propose 70 mesures concrètes, qui dans le cas d’une victoire de la gauche, devront être négociées avec le gouvernement. Ces mesures concernent les pollutions et nuisances, la protection de la faune et de la nature, l’aménagement du territoire, la consommation et l’information, les problèmes d’énergie et du gaspillage, la circulation et les transports.
A la Roche-sur-Yon, l’équipe municipale de gauche (18PS, 10PC, 6 Autogestionnaires) au lendemain des élections de 77, a signé un accord pour favoriser la démocratie collective et partager le pouvoir avec les citoyens. Grâce à des assemblées de quartier, par l’information et la diffusion du pouvoir, les habitants participent et expriment leurs besoins. L’adjoint PSU, J.F. Morineau a créé un service dont la fonction est de former et d’informer pour donner aux citoyens tous les moyens et les éléments pour juger l’action municipale et favoriser l’expression de tous. Un an après les élections, 17 commissions fonctionnent et affrontent les difficultés inhérentes à ce type d’expression collective. Ce sont les habitants qui ont mobilisé toutes les forces sociales pour obtenir la préemption puis l’aménagement d’un grand espace vert. Cette politique autogestionnaire est la garantie d’application d’un programme choisi par tous. Le PSU joue un rôle important auprès des militants d’associations et dans les quartiers pour faire de la commune le lieu d’apprentissage des responsabilités, du contrôle et de la démocratie directe, éléments de base d’une société autogestionnaire.
Les élections législatives des 12 et 19 Mars 1978 présentent une bipolarisation accrue de la vie politique. Le choix des électeurs se résume en une alternative entre la droite sortante (U.D.R. et R.I) et la gauche (P.C.F., P.S. M.R.G). Le programme commun n’a pu être réactualisé et l’union de la gauche est une façade. C’est dans ce contexte que le PSU veut donner la parole aux électeurs pour la construction d’une société autogestionnaire. Le front autogestionnaire est le moyen d’une mobilisation pour une politique différente. Le P.S.U appelle les électeurs à se prononcer pour le socialisme autogestionnaire. Le PSU cherche à rassembler tous ceux qui ont la même exigence, le même espoir de cette société différente.
2 et 9 Février 1978 • Interview de Claude Bourdet par Claude Deslhiat
Claude Bourdet est candidat à Villerbanne pour le Front autogestionnaire aux élections législatives de 1978. Un front pour battre la droite, c’est-à-dire que sa candidature ne se situe pas par rapport à l’Union de la Gauche, mais plutôt, pour proposer une alternative à l’impasse du Programme Commun. Il représente les idées de lutte contre le nucléaire, contre la force de frappe, contre la politique atlantiste, pour la paix et l’écologie. Le front autogestionnaire se définit comme une autre idée de la gauche répondant aux déçus de la rupture avec le PCF et le PS par les états-majors politiques. C’est une formation de gauche, une formation de renouveau. Ce front autogestionnaire présente des candidats dans 250 circonscriptions.