En Grande-Bretagne on approche des 1 500 000 chômeurs et ce sous un gouvernement travailliste, émanation de l’énorme syndicat unique, le TUC. Le 23 juillet 1976, le chancelier Denis Healey, leader de la droite travailliste et homme lige des USA, annonçait une réduction des dépenses publiques de plus d’un milliard de livres, imposant la « profitabilité » de l’industrie privée. Quelques jours plus tard, la direction des syndicats conclut un accord antigrève de trois ans avec le gouvernement approuvé de justesse par la direction du Parti. La gauche syndicale et politique combat ouvertement cette politique de collaboration de classe. Elle le dit à la Xème conférence national pour le Contrôle ouvrier, le 3 juillet à Keele. Le PSU y était. Le contrôle ouvrier est l’enjeu et l’outil de cette longue lutte à venir.
16 juillet - 12 septembre 1976 • Michel Mousel, Marc Echeverry
Les Etats-généraux pour l’autogestion se sont déroulés à Malakoff (Paris) les 3 et 4 juillet 1976. Plus de 500 délégués ont participé aux 16 carrefours et 200 responsables politiques, syndicaux et militants ont participé aux forums : ce sont 700 militants qui ont participé à ces deux jours de rencontre. 60% de participants sont venus de province, un peu moins de la moitié sont membres du PSU, 40% sont militants de la CFDT, 10% du MAS, d’autres viennent de la CGT ou du SNI. La moyenne d’âge était de 28 ans et un tiers sont des femmes. La question de la construction d’un socialisme autogestionnaire à construire était en filigrane des rencontres. Un socialisme dans lequel l’homme cesse d’être exploité, aliéné et sans responsabilité. Le contrôle direct des travailleurs et des couches populaires est essentiel dans cette organisation nouvelle de la société. L’autre question était celle de la nature de l’autogestion et du programme qu’elle peut proposer. C’est dans ce sens que M.Mousel, en conclusion, affirme que l’autogestion est le projet socialiste qui seul soit en mesure de garantir l’établissement d’un Etat socialiste, il est fondamentalement unitaire et se nourrit des contradictions inhérentes à la diversité des acteurs.
1-7 juillet 1976 • J-F Thoraval, C-M.Vadrot, Gilles Bernard, P.Marqueste
Le PSU ouvre le dossier nucléaire et dénonce les choix du gouvernement. Le choix nucléaire de la France a été fait au nom d’une politique énergétique nationale et indépendante au moment où la route du pétrole paraissait sur le point d’être coupée. En matière d’indépendance énergétique on est loin du compte car non seulement la France reste sous la dépendance des filières américaines mais en outre la plus grande partie de l’uranium nécessaire au fonctionnement de ces centrales viendra de l’étranger. Imposer le programme électronucléaire aux Français est difficile et chaque fois qu’EDF prospecte de nouveaux sites de centrales nucléaires la mobilisation est au rendez-vous. Face à des échecs de plus en plus nombreux EDF et le gouvernement ont décidé d’entreprendre des campagnes d’information dans les écoles et les milieux sociaux-professionnels. Les scientifiques répondent tandis que les enseignants lancent un appel à la mobilisation contre le conditionnement massif et direct des jeunes. Face à la décision d’autoriser EDF à lancer la construction d’un super Phénix, le dossier montre que les énergies de remplacement existent.
25 Juin - 1er Juillet 1976 • Maurice Najman
Le 22e congrès du PCF théorise la politique du Parti pour lever toute contradiction entre le discours orthodoxe et la pratique réformiste du Parti. Parmi les « formules dépassées » figure au premier plan celle de la nécessité de briser l’appareil d’Etat bourgeois comme condition sine qua non de la construction du socialisme. L’interprétation de cette formule par François Hincker, théoricien du Parti, est de porter au pouvoir politique les forces rassemblées autour du Programme commun. Pour le PCF, l’appareil d’Etat bourgeois n’est plus la machine de domination dont la nature, est de perpétuer, organiser, reproduire, les apports sociaux d’exploitation et d’oppression, mais un simple ensemble d’administrations mal gérées. Maurice Najman s’oppose à cette analyse, dénonce l’idée de « violence pacifique » théorisée par Hincker. Ligne nouvelle, abandon des références, contorsion avec la théorie marxiste sont dénoncées par Maurice Najman.