Le numéro spécial Étudiants de Tribune Socialiste publie le rapport d’Abraham Béhar présenté au Comité National et écrit quelques jours avant l’appel à la grève générale du 13 Mai. Ce rapport explicite la situation explosive des Universités, dans toutes les capitales européennes où le mouvement étudiant est passé à l’action. Beaucoup de convergences avec la France dans la contestation annoncent un mouvement politique de masse contre la nature et l’attitude du pouvoir. Le rapport analyse les enjeux de la contestation et incite les militants ESU à être les relais du Parti pour contester l’idéologie dominante à l’usine et à l’Université. La résolution du Comité Politique National du PSU prolonge cette analyse.
« La Conférence Nationale Étudiante revêt cette année une importance capitale, aussi bien pour le Mouvement Étudiant que pour le parti tout entier. C’est parce que les E.S.U sont des militants à part entière, chargés d’appliquer à l’Université la politique du PSU, que le bureau National veut fournir un point d’appui cohérent aux discussions concernant les luttes universitaires ». Le mouvement étudiant est le fer de lance de la contestation.
« Editorial de Michel Rocard au Conseil National du PSU, Versailles »
Au-delà de l’établissement d’un programme commun de toutes les forces de gauche pour permettre la victoire socialiste, le Conseil National de Versailles a abordé la question de la lutte pour le plein emploi et de sa liaison avec l’indépendance économique. Cette liaison passe par le refus de la domination monétaire du dollar sur le monde. La création d’emplois nouveaux est la seule capable d’assurer le plein emploi dans un pays en changement technologique rapide. Par ailleurs, ce conseil national a exprimé les axes de travail pour la défense des droits syndicaux. Le PSU confirme qu’à ses yeux, le droit des hommes est prééminent sur le droit de l’argent et doit être à la base du système juridique de la future société socialiste. Si l’autonomie syndicale par rapport aux partis est réaffirmée, il n’en demeure pas moins que le Conseil national demande une réflexion commune sur la nature du pouvoir économique, de sa contestation, de son contrôle ou de sa gestion, ou encore de la répartition des revenus, qu’ensemble, partis et syndicats, désirent mettre en place. Ces questions doivent nourrir le débat entre militants syndicalistes et politiques à tous les niveaux des deux entités.
Les 30 et 31 Mars 1968 s’est tenu au Palais des Congrès de Versailles le Conseil national du PSU presque intégralement consacré à la crise actuelle de l’emploi et à ses conséquences. Trois rapports ont été soumis à la réflexion des militants : « Le problème du plein emploi » de Jacques Malterre, « les relations entre partis et syndicats » d’Abraham Béhar, « la défense des droits syndicaux des travailleurs » d’Henri Leclerc. Pierre Belleville a présenté la « Résolution sur le problème de l’emploi » adoptée à l’unanimité. « L’adresse du PSU à l’ensemble du mouvement syndical ouvrier français » ainsi que la « Résolution d’application » a été commentée par Manuel Bridier.