Le suicide récent d’un étudiant a mis sur la place publique ce que dans une grande discrétion, les organisations étudiantes et les associations ont décrit en tirant la sonnette d’alarme. On a aujourd’hui oublié la violence sociale de masse que subissent les jeunes. Il est temps de ne pas réduire la précarité étudiante à des chiffres. L’étudiant pauvre est un thème récurent depuis fort longtemps mais ce qui change c’est la possibilité donnée à un étudiant de travailler en respectant son besoin d’étudier. La politique d’insertion professionnelle en contrats précaires des moins qualifiés fait disparaître un bon nombre de postes en contrat de travail pour étudiants. En outre l’incertitude de l’avenir pèse sur l’étudiant « pauvre » et « méritant ». La précarité devient un horizon difficilement dépassable. La précarité est tout autant matérielle que morale. Il est temps de relire la Chartre de Grenoble de 1946 : ni charité, ni assistance : la dignité comme un droit !
Quel projet de société est-il possible de construire aujourd’hui et comment ne pas prendre en compte que nous vivons dans des temps et des lieux d’incertitude, que le modèle de la société clefs en main est fini. Comment continuer à réfléchir ? Quelles perspectives peut-on tirer aujourd’hui de l’expérience du PSU. L’analyse proposée ici par Jean-Claude Gillet lors de son intervention à l’Université d’automne d’Ensemble à Agde le 1er Novembre 2019 est construite à partir de sa culture PSU et, en celle-ci, de la référence aux luttes et mouvements d’émancipation nationale. La question de la construction d’un projet de transformation sociale dans la rencontre difficile du mouvement des masses en action et d’un espace d’élaboration, d’un temps réflexif, vers une intelligence collective à propos de la société à effacer et celle à vivre est posée. Le projet proposé est de construire un modèle pédagogique politique qui puisse dépasser les fragmentations entre la pensée et l’action, la théorie et la pratique, le connaître et le faire, les valeurs, les intentions et les réalisations, les sens et l’efficacité.
De l’UGS au PSU, jusqu’à son départ de celui-ci avec Michel Rocard en 1974, Gérard Lindeperg fait revivre dans son livre « Avec Rocard » son entrée en politique au moment de la guerre d’Algérie et ses années de militantisme dans une section PSU de la région lyonnaise, comme son activité syndicale en milieu enseignant.