Pour un revenu minimum social garanti

Emploi, Sécurité Sociale, Temps de travail

27 Avril 1987- 25 Mai 1987 • Patrick Santini, Jean-Claude Genêt, Philippe Choteau, Agnès Deboulet

La proposition de mise en place d’un revenu minimum social garanti, largement débattue aujourd’hui, n’est pas une proposition totalement nouvelle. On rappellera le premier article d’un projet de loi déposé en 1901 par le député SFIO Edouard Vaillant, qui affirmait que toute personne née en France ou résidant quelque soit sa nationalité avait droit à une protection contre tous risques sociaux. Il faut rappeler également que sous la pression des luttes ouvrières, les syndicats américains avaient, durant la première guerre mondiale, obtenu, avec la National War Labor Board, un salaire minimum vital garanti pour tous. La revendication d’un salaire social ou vital, d’un revenu garanti vient donc de très loin.

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Cotisations sociales, les robots doivent payer

Politique Économique, Sécurité Sociale, Taxe sur les robots

1987 • Anne-Lise Rannou

Cette affiche a été créée par Anne Lise Rannou (de Douarnenez), et imprimée à Morlaix, en 1987. Elle était destinée la campagne nationale du PSU sur la protection sociale. Elle illustre la proposition d’asseoir les cotisations non seulement sur les salaires mais, sous une forme à discuter, sur les machines qui remplacent les salariés. Si l’impôt sur le revenu présente de nombreux défauts il faut le transformer et lui faire supporter la charge des cotisations sociales payées par les salariés.
Il faut aussi décrocher les cotisations à la charge des employeurs de la référence aux salaires pour les transférer sur la valeur ajoutée, c’est-à-dire la richesse nouvelle produite par l’économie. Cela soulage les entreprises de main d’oeuvre et revient à faire payer les robots. Cela fait participer les importations aux dépenses de Sécurité Sociale. Cela renforce la compétitivité des produits français tant sur le marché intérieur qu’à l’exportation.

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Le dépérissement du travail

Mots-clés : Capitalisme, Politique Économique

20 Avril 1987 • Yvan Craipeau

Le dépérissement du travail ou diminution du travail nécessaire pour produire un bien est engendré par les mutations technologiques qui tendent à éliminer le travail humain dans la production. Ces mutations, cet accroissement de la productivité sans augmentation du nombre des travailleurs a déjà condamné les paysans. Majoritaires en France au début du siècle, les agriculteurs ont vu leurs effectifs se réduire comme une peau de chagrin : 31 % encore en 1950 (avec la pêche et la sylviculture), 7,6 % en 1982. Moins nombreux, ils produisent plus. C’est une évolution de ce type qui s’amorce dans l’industrie. On prévoit que, dès la fin du siècle, la population directement occupée à la production ne dépassera pas 10% de ce qu’on appelle la population active (qui comprend les chômeurs). Un homme (ou une femme) sur dix « actifs » suffira à produire, en quantité accrue, tous les biens utiles à la population, y compris les machines qu’exige cette production. Nous sommes engagés dans une crise de civilisation aussi importante que celle qui a vu l’avènement du capitalisme et de l’ère industrielle. Dans une telle société, les conséquences des mutations technologiques ne vont nullement dans le sens de la libération de l’homme, bien au contraire. Ce sont ces conséquences qu’il nous faut comprendre pour y adapter notre action.

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