Dans le contexte des grèves dures de l’année 1963, il apparaît une distance entre la signification objective des grèves telle qu’elle est perçue par le pouvoir et la signification subjective que lui donnent les grévistes et les dirigeants syndicaux. Les grévistes ne condamnent pas l’action politique mais ne veulent pas d’une récupération de leur mouvement par les organisations politiques sur des objectifs qui ne correspondraient pas à leurs aspirations. Ils veulent conserver le contrôle collectif de leur action. C’est dans cet esprit que le P.S.U. préconise la politique de front socialiste.
Le Comité politique national PSU réuni les 16 et 17 Mars 1963 souhaite la coordination des actions revendicatives pour faire céder le pouvoir. Il a consacré ses délibérations à un examen de la situation créée par l’extension des conflits à la suite de la grève des mineurs. Robert Verdier dans son Éditorial souligne la responsabilité du gouvernement sur la hausse des prix et de la demande, en conséquence, d’une hausse des salaires. Les grèves ont une portée politique et il faut coordonner les mouvements et les prolonger par un large accord sur un programme commun d’action pour porter un coup sérieux au régime en place.
Le P.S.U soutient activement la grève des mineurs. Le 9 Mars à Homécourt, à proximité des puits de mines de Meurthe et Moselle, une réunion des militants de la métallurgie des mines et de l’enseignement technique des Fédérations de la région a permis de décider des actions à mettre en place pour assurer le soutien du PSU à la grève des mineurs et dégager des perspectives politique à un conflit auquel la fin de la grève n’apportera pas de solutions définitives. Outre les communiqués de solidarité publiés dans la presse locale et la diffusion de tract, la Fédération a transmis le montant du soutien financier apporté par la Commission nationale solidarité du P.S. Ce sont 100 millions d’A.F.collectés en trois jours dans la région parisienne. C’est de façon unitaire et solidaire que partout en France se développent des mouvements de contestation contre les mesures gouvernementales.
La laïcité est une valeur universelle et permanente déclare Jean Guichard. Une analyse historique du concept de laïcité étaye sa thèse. Ce qui est en cause dans l’idée de laïcité n’est pas seulement un système juridique qui organise l’école et l’enseignement, mais plutôt une idée essentielle au développement de l’homme. En conséquence la laïcité est une idée vivante qui doit dépasser les affirmations de principe et qui doit animer le comportement face aux problèmes de la vie. Elle exige une attitude de recherche permanente afin de déterminer de nouveaux objectifs en adéquation avec les évolutions de la société. Le caractère permanent de la laïcité garantit la liberté des consciences humaines y compris la liberté religieuse. Dans une deuxième partie, l’auteur aborde la question de la laïcité et de l’enseignement. Il réaffirme la primauté de l’école publique et l’indépendance de l’école vis-à-vis des Eglises, des forces économiques et politiques mais aussi de l’Etat. Il pose la question des aumôneries au sein de l’école.