20 Février 1974 • Propos recueillis par B.Langlois
Débat entre Jean Le Garrec et Jean-Pierre Chevènement
1974 : Une année décisive pour le mouvement ouvrier français, suite à la « crise du pétrole » qui va être l’occasion pour le patronat et le gouvernement de dramatiser la situation et de l’exploiter. Si le capitalisme profitera de cette crise pour rebondir, c’est le moment pour la gauche de profiter du choc qu’a provoqué celle-ci pour susciter un large courant de mobilisation et d’adhésion autour d’un autre projet de société et d’une autre façon de concevoir la vie et le rapport entre les hommes. Jean Le Garrec, secrétaire national du PSU et Jean-Pierre Chevènement, Secrétaire national du PS confrontent ici leurs points de vue sur l’analyse de la situation et la nécessité de ne pas majorer l’importance de la crise actuelle. Ils ont dans cette discussion bien des convergences mais aussi des divergences dans l’analyse, en particulier sur les vertus mobilisatrices du Programme Commun ou sur les contre-pouvoirs à créer ou les points d’appui mobilisateurs à développer.
Le projet d’Assises Nationales pour l’autogestion prévues les 20 et 21 Avril 1974 a été préparé en janvier 1974 par le collectif provisoire du Comité pour l’autogestion socialiste (C.L.A.S.). Ce Comité avait été créé en Janvier 1973 avec Objectif socialiste (issu du mouvement catholique Vie nouvelle), l’alliance marxiste révolutionnaire (AMR – trotskistes tendance pabliste), et les Centres d’initiatives communistes (CIC – issus du PC : Victor Leduc, serge Depaquit). Le 21 janvier le C.L.A.S. a organisé une réunion destinée à préciser le projet d’Assises Nationales pour l’autogestion. Treize organisations ou revues ont participé au débat, certaines à titre d’observateurs : Action, AMR, Amis de la Terre, Autogestion et socialisme, CNAPF, GAM, Ligue laïque pour le socialisme, Objectif socialiste, PSU, Groupes TC, JEC, Groupes d’action non violente.
Le premier objectif retenu est de favoriser la rencontre et la connaissance des militants qui seront présents aux assises. Le deuxième objectif est de prendre en compte une situation économique et sociale susceptible d’évoluer rapidement vers une crise d’envergure. Le comité appelle à se pencher sur la réponse à donner à cette crise et à adopter une déclaration et une plate-forme d’actions communes.Les assises pour l’autogestion constitue une étape dans le développement et l’organisation du mouvement pour l’autogestion socialiste. Les organisations réunies ce 21 janvier appellent à la création de comités de préparation plus larges au plan local et national et invitent tous les groupes intéressés par le projet autogestionnaire, en particulier les sections et les fédérations.
Direction Politique Nationale • 6-12 Février 1974
La motion LIP est une déclaration en faveur de la lutte des travailleurs de LIP. Elle explicite la victoire des LIP face aux contradictions de la GGT et du PCF. Elle est votée à l’unanimité au conseil national de Février 1974.
Les travailleurs de LIP, grâce à l’accord conclu à Dôle, ont obtenu satisfaction sur leurs revendications et la solidarité qui s’est développée dans tout le pays comme le rapport de forces imposé par les LIP ont permis d’obtenir un accord qui dépasse de beaucoup les propositions faites. La Direction Politique Nationale du PSU salue les travailleurs qui ont réussi à éviter le démantèlement de l’outil industriel sans licenciements. LIP aura montré que l’axe du contrôle ouvrier, nécessitant le développement le plus grand de la démocratie ouvrière est une stratégie efficace pour l’ensemble du mouvement ouvrier. C’est une confirmation et un enrichissement décisif de la stratégie dans la bataille de l’autogestion socialiste.
Direction Politique Nationale • 6-12 Février 1974
La résolution politique votée par la Direction Nationale Politique s’inscrit dans la continuité de son Conseil National de Novembre 1973. A partir de ces orientations, le PSU constate des avancées significatives. La stratégie de contrôle ouvrier a acquis grâce au combat des travailleurs, et plus particulièrement à l’usine LIP, une audience et une crédibilité nouvelles et a fait preuve de son efficacité dans la conduite de l’action politique et syndicale. Ces avancées posent la question de la constitution d’une force politique autogestionnaire et d’un vaste mouvement pour l’autogestion socialiste. La situation politique marquée par le durcissement autoritaire du régime rend, par ailleurs, nécessaire la définition d’une plate-forme d’action anticapitaliste et le développement d’actions communes des forces populaires. Ces résolutions sont aux yeux de la Direction Politique Nationale non seulement un souhait mais une nécessité.