La création du Front Solidarité Indochine est l’aboutissement des discussions avec le P.C.F., trop sectaire, nous obligeant à rassembler non seulement les militants PSU mais aussi toutes les forces d’extrême gauche dans un mouvement de soutien à la révolution indochinoise. C’est une organisation permanente mais souple, tenant compte de la diversité de ses composantes (PSU, Secours Rouge, Ligue Communiste, A.M.R., Révolution, Gauche Prolétarienne, V.L.R…..) La ligne politique du « Front » est celle d’un soutien matériel et politique pour la victoire des peuples d’Indochine, à la République Démocratique du Vietnam, au F.L.N. au G.R.P. du Sud-Vietnam, au Front Uni National du Kampuchéa et au gouvernement royal du Cambodge ainsi qu’au front patriotique lao. Nous nous attacherons à associer étroitement la lutte pour le Vietnam aux autres luttes contre l’impérialisme et le capitalisme en France. Le Front Solidarité Indochine lance un appel pour faire du mois de Mai 1971 un mois de solidarité avec l’Indochine en multipliant les initiatives.
Mars - Avril 1971 • Manuel Bridier, Jacques Rennes
Le Parti Communiste n’envisage pas de manifestation unitaire pour soutenir le Vietnam contre l’agression américaine. Il refuse la présence des militants du « Secours Rouge », de la « Ligue communiste » et de toutes autres organisations « gauchiste » dans les manifestations communes. La D.P.N. du PSU a constaté qu’il était donc impossible de cautionner le sectarisme du P.C.F. en acceptant de participer avec lui à des actions sur le Vietnam. La défaite des armées fantoches et de leurs maîtres dans le bas-Laos et au Cambodge est une étape importante vers la libération complète de l’Indochine. Elle marque l’échec retentissant du plan Nixon de « vietnamisation » du conflit. Pour empêcher l’escalade inévitable, devant le refus de Nixon de s’avouer vaincu, nous devons tout mettre en oeuvre pour que se développe un mouvement de solidarité matérielle et politique, pour soutenir les combattants indochinois. A l’escalade dans l’agression doit répondre une escalade des manifestations contre l’impérialisme américain. La D.P.N. appelle toutes les forces révolutionnaires à organiser ensemble, en liaison avec les progressistes américains, une journée nationale d’action sur le Vietnam début Mai.
25 Mars 1971 • Jean-Marie Vincent, Jacques Gallus
Les journalistes, après le deuxième tour, parlent de la bi-polarisation de la vie politique. Pourtant les choses ne sont pas aussi simples. Si la majorité a réussi à absorber une partie des centristes, elle n’exprime pourtant pas une orientation vraiment cohérente et si ce n’est le conservatisme qui la caractérise on peut retrouver en son sein de multiples orientations. Elle n’est pas en mesure d’insuffler une véritable politique. Le P.C.F. peut se féliciter du succès de sa politique d’union démocratique mais c’est au prix d’un glissement très prononcé à droite. Le succès, limité, remporté par le P.S.U. et d’autres révolutionnaires montre que les électeurs ne sont pas dupes des promesses électorales et refusent l’unité sans principe.
18 Mars 1971 • Michel Rocard, Jacques Gallus
Michel Rocard dans son éditorial et Jacques Gallus font les comptes et parlent de stabilité voire de désintérêt du corps électoral. Les résultats des listes d’une populaire présentées par le P.S.U. sont honorables. La progression du P.S.U. est particulièrement sensible dans les banlieues de nombreuses grandes villes. L’alliance avec Lutte Ouvrière, en région parisienne, montre que cette organisation révolutionnaire avait sa place dans la lutte des forces liées aux travailleurs. Pour le second tour le P.S.U. se désiste pour les forces de gauche dont il ne fait aucun doute qu’elles sont aux côtés des travailleurs dans leurs luttes. Cependant le succès obtenu au premier tour n’est pas encore suffisant pour présenter aux travailleurs une alternative socialiste solide au régime actuel.