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Jacques
Sauvageot

Des idées pour un socialisme du XXIe siècle ?

On a sauvé l’école du village

Cote : BELP

Au départ, une histoire simple. Une décision banale qui frappe chaque année des dizaines de communes rurales : on ferme l’école du village. Le ministère impose ses grilles d’effectifs ; l’administration applique les textes. Sûre de son bon droit, sereine et implacable. Pas besoin de consulter les intéressés. Elle sait ce qui est bon pour le village. Et ce qui ne lui est plus utile. Sans doute comptait-elle, à VERGES, un petit village du Jura, sur la docilité des notables et le fatalisme des populations rurales. Les pouvoirs se sont trompés. Ils se sont entêtés. Les parents des douze gosses aussi. Pied à pied, les habitants de Verges, ceux du voisinage, solidaires des enseignants, quelques militants, se sont défendus contre l’agression. Par tous les moyens, même légaux. Sans violence. Avec des enseignants bénévoles, mais sans instituteur nommé, l’école publique, école sauvage, continuait. Après des semaines de luttes variées et intenses, ON A SAUVE L’ECOLE DU VILLAGE. On a maintenu au village le dernier service, on a évité la mort décidée par le pouvoir. ON A SAUVE L’ECOLE DU VILLAGE, c’est d’abord la volonté de vivre et d’apprendre au pays. C’est aussi une série d’interrogations autour de la classe en autogestion, de l’école ouverte sur la vie. C’est enfin un acte d’accusation contre ceux qui se lamentent sur l’exode rural, mais pénalisent et condamnent ceux qui s’opposent à toutes les concentrations, industrielles, agraires… mais aussi culturelles et éducatives. Roland Belperron, instituteur retraité, militant du PSU, de l’Ecole Emancipée et adepte de la pédagogie prônée par Célestin Freinet, a été l’un des acteurs privilégiés – avec Madeleine, sa femme – de ces communautés rurales qui revivaient. Il raconte les péripéties d’une lutte menée collectivement de bout en bout.

BELPERRON Roland
1979
19 x 12 cm, 144 p.
Syros